Le star hollandaise lui a même présenté ses excuses.

P aul Courant :  » Chaque maillot échangé ou recueilli a, bien évidemment, son histoire. La plus mémorable remonte à un match entre la Belgique et les Pays-Bas, le 26 mars 1977 à Deurne. Les Diables Rouges et moi-même avions été battus 0-2 par les Hollandais et, sitôt la rencontre terminée, j’avais été appelé, au même titre que Johan Cruijff, à livrer mes impressions à Rik De Saedeleer, le légendaire commentateur sportif de la BRT. Après coup, j’avais demandé à l’attaquant de l’équipe orange, auteur d’un deuxième but somptueux par ailleurs, s’il voulait bien m’offrir sa vareuse. Hélas, il n’avait pu accéder à ma demande pour la bonne et simple raison que sa précieuse tunique avait déjà fait l’objet d’une requête de notre Jean-Marie Pfaff national. Comme les deux formations avaient déjà rejoint les vestiaires entre-temps, je n’avais pas voulu insister auprès d’un autre adversaire.

Pour moi, toute cette affaire n’était déjà plus que de l’histoire ancienne quand un beau jour, en arrivant au Club Bruges, dont je défendais les couleurs, je réceptionnai un pli en provenance de l’Espagne. Il m’était tout simplement adressé par Cruijff en personne et contenait une lettre manuscrite ainsi qu’une de ses tenues signée et frappée du numéro 9 qui était alors le sien au Barça. Dans sa missive, Cruijff m’expliqua qu’il n’avait malheureusement plus de maillot hollandais sous la main, à Barcelone et que c’est pourquoi il avait dû se résoudre à me faire parvenir un beau maillot azulgrana. Il va de soi que je n’ai pas fait la fine bouche et que j’ai tenu personnellement à lui répondre afin de le remercier de ne pas m’avoir oublié.

Un autre maillot auquel je tiens comme à la prunelle de mes yeux est celui d’un autre grand monsieur du football, Paul Van Himst. Il ne date cependant pas des années où nous avons été adversaires sur le terrain mais plutôt de mon jeune temps. Au moment où je jouais encore en Cadets au Racing Tirlemont, je n’avais d’yeux que pour lui. Popol était alors, ni plus ni moins, l’exemple à suivre pour tous les médians en herbe. Par l’entremise d’un entraîneur du club, qui se doublait d’un supporter acharné des Mauves et du numéro 10 anderlechtois en particulier, je suis parvenu à hériter d’un de ses maillots, sans pour autant avoir eu l’occasion de rencontrer le joueur en personne. Je tiens d’autant plus à ce souvenir qu’il ne s’agissait pas d’une vareuse fabriquée par Adidas mais par Fred Perry, spécialiste du tennis mais qui avait créé une ligne spéciale pour le Sporting dans les années 60. Ces maillots-là sont de véritables pièces de collection.

Parmi les opposants avec qui j’ai fait le troc, je mentionnerai encore quelques noms fameux. Comme le Madrilène José Pirri, du Real, que j’ai éliminé avec les Bleu et Noir au deuxième tour de la Coupe des Clubs Champions en 1976-1977, ou encore les BianconeriMarco Tardelli et Gaetano Scirea, rencontrés et battus la saison suivante, toujours avec le Club, en demi-finale de cette même épreuve. Enfin, je m’en voudrais de ne pas citer un autre joueur de la Juventus, mais rencontré cette fois dans le cadre d’un match Italie-Belgique, perdu 2-1 à Rome : Franco Causio. Ce maillot azzurro est l’un des plus beaux de ma collection « .

RECUEILLI PAR BRUNO GOVERS

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