Le Standard est en perte de puissance à l’Union Belge

L’hiver a  » donné le la  » à l’occasion de la reprise du championnat de D1. Malgré cela et le dimanche blanc d’Anderlecht, de Zulte Waregem et des deux clubs brugeois, il s’est passé des choses intéressantes. Entre la bonne production offensive de Benjamin Mokulu et de Mustapha Oussalah, le beau but de Jelle Vossen et le somptueux coup franc d’Ivan Leko, il faut noter l’excellente entrée en matière du nouvel attaquant carolo, David Pollet, très actif à Genk où son équipe a bien assumé ses responsabilités, grâce notamment à Onur Kaya. Les deux autres clubs du sud ont besoin de renforts. Mons doit trouver du béton armé pour renforcer sa défense qui distribue trop de cadeaux.

Mais c’est d’abord vers le Standard, compte tenu de son statut et de ses ambitions, que se tournent les regards à moins de 10 jours de la fin du mercato d’hiver. L’heure y est au  » sushi-foot  » et la gastronomie japonaise ravira peut-être tous les palais mais, à l’issue du match à Gand, Mircea Rednic a réclamé, comme c’est le cas depuis des semaines, des renforts offensifs. Il en a besoin pour aider ses jeunes attaquants. Cette insistance compréhensible fait désordre, impression accentuée par le départ de Réginal Goreux à Samara, en Russie. L’enfant de Sclessin n’a pas épargné ses critiques en affirmant à la presse que  » le Standard, où il n’y a plus de place pour les clubmen, n’avait rien fait pour le garder « . Goreux n’est pas un canard sauvage et la hauteur du contrat en roubles qu’on lui a proposé sur les rives de la Volga explique aussi son départ.

L’impression que le Standard fonce dans le brouillard exaspère ses sympathisants. Un autre élément affaiblit l’image de ce club. Le Standard pèse moins qu’avant, que ce soit à l’Union Belge ou à la Ligue Professionnelle. En tant que plus grand club belge, Anderlecht a toujours eu ses aises sous les lambris de la Maison de Verre. Malgré certaines erreurs dans ses options (DickAdvocaat, Georges Leekens, etc.), Philippe Collin est le président de la Commission technique, donc le patron des Diables Rouges.

L’équipe nationale est le navire amiral de la flotte du foot belge : elle doit atteindre le Brésil ou ce sera une nouvelle version du Titanic. C’est dire si Collin est bien le personnage central à la barre. Les Diables s’entraînent à Neerpede, pas au Standard. Cette présence valorise le nouveau camp d’entraînement des Bruxellois. Sensible aux idées de Michel Platini, la fédération remuera ciel et terre pour ériger un nouveau stade à Bruxelles : Anderlecht sera concerné par ce projet.

Collin et son club sont présents à tous les grands carrefours de l’Union Belge. Ce n’est plus le cas du Club Bruges depuis la fin de l’ère Michel D’Hooghe, ancien président de la fédération, et le Standard n’y règle guère la circulation. Or, pour bien se porter, l’Union Belge a besoin de tous ses courants importants. Le Standard a souvent frappé du poing sur la table.

Au coeur des années 60, Roger Petit dénonça ce qui était, selon lui, une  » anderlechtisation  » du foot belge. En 1970, il se précipita au Mexique pour mettre un terme aux disputes qui déchiraient les Diables. Puis, avec Constant Vanden Stock et Eddy Wauters, ex-big-boss de l’Antwerp, Petit a lancé la Ligue Professionnelle. Quand Petit, redouté, élevait le ton de la voix, cela s’entendait. Il en a été de même avec Lucien D’Onofrio et MichelPreud’homme qui fut un président de la Commission technique trop bref mais novateur.

MPH n’a pas été élu président de l’Union Belge, avant de redevenir coach du Standard, mais il imposa la marque rouge à Bruxelles. Pierre François y était apprécié pour sa connaissance des dossiers. Luc Boirs représente parfaitement son club à la Ligue Pro et celle-ci au Comité Exécutif. Un Standard requinqué, dans ses résultats et ses idées, présent dans le Top 3 de la D1 et en Europe l’aiderait beaucoup. Pour le moment, Marc Wilmots, par son passé à Sclessin, est  » le Rouche le plus en vue à Bruxelles « , dit-on parfois. Le Standard doit y retrouver son poids d’autrefois au lieu de parler de la Beneligue et de la L1 française…?

PAR PIERRE BILIC

Pour le moment, Wilmots, par son passé à Slessin, est  » le Rouche le plus en vue à Bruxelles. « 

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