LE STANDARD DOIT REPRENDRE LE CONTRÔLE DE SON STADE

C’est facile de se mettre la tête dans le sable, c’est ce que font les dirigeants du Standard et les responsables de l’Union Belge. Mais ils ont leur part de responsabilité dans les incidents du clasico. La Fédération est l’organisatrice du championnat mais elle continue à courir derrière les événements en critiquant dès qu’il y a des problèmes. Le Standard n’a pas encore été condamné à jouer des matches à huis clos : qu’est-ce qu’on attend ?

On peut refaire la liste des incidents graves depuis quelques années. En 2012, des gros pétards avaient été lancés sur SilvioProto. Après cela, il y a eu l’invasion de la tribune d’honneur, au début de cette saison, lors du match contre Zulte Waregem. Et des sièges arrachés. Je pense aussi à ces supporters qui avaient envahi la zone mixte après un match en espérant accrocher Guy Luzon. Des journalistes avaient eu peur. Maintenant, c’est ce tifo contre Steven Defour. Ça fait vraiment beaucoup.

Un club est censé garder le contrôle de son stade. Le Standard n’a pas pris toutes les précautions alors que le retour de Defour était annoncé comme explosif. Il n’était pas le bienvenu, tout le monde le savait quand même ! Comment est-il possible de laisser les ultras entrer dans le stade avec un matériel pareil, sans les contrôler de près ?

Ce qui me frappe aussi, c’est l’influence que les supporters violents du Standard peuvent avoir sur les résultats de matches chauds. Le jour où Proto avait reçu des pétards, ça avait eu une incidence. Contre Zulte Waregem aussi. Et dimanche, à nouveau, ça a été un tournant. Defour a beau dire ce qu’il veut, jurer qu’il n’était pas déstabilisé, qu’il se sentait bien, que ça lui plaît même d’être pris en grippe. C’est faux.

Moi aussi, j’ai parfois été sifflé pendant ma carrière et ce n’est jamais simple à gérer parce qu’on est des hommes. Les deux cartes jaunes de Defour ne sont que des expressions de sa frustration. Ce n’est quand même pas son habitude de dégager le ballon comme ça dans les tribunes. Et même s’il maintient que la deuxième fois, c’était un geste de fair-play pour qu’on puisse soigner un adversaire, comment peut-il justifier la violence qu’il a mise dans son tir ?

Ses explications ne tiennent pas la route. Il a tout simplement perdu ses moyens à cause de la banderole et des sifflets. Qu’il reconnaisse plutôt qu’il n’est qu’un homme et qu’il a beaucoup souffert de ce que les supporters du Standard lui ont fait. Et qu’il avoue que son exclusion a permis à son ancien club de gagner ce clasico.

Ces incidents ont même occulté le pauvre niveau de jeu d’Anderlecht. Il aurait sans doute pris un point en jouant à onze jusqu’au bout mais il ne pouvait pas espérer mieux parce qu’il n’a pas montré grand-chose. Quelle que soit la profondeur du noyau, il y a trop d’absents pour le moment, ça saute aux yeux. J’ai par exemple vu un entrejeu qui pataugeait ce week-end. Marko Marin peut remplacer Dennis Praet et c’est dans ce rôle-là qu’il faut l’imaginer.

Steven Defour et Youri Tielemans, comme ils ont essayé de collaborer contre le Standard, ça n’allait pas. Defour s’est souvent infiltré mais ça n’a pas amené de vrai danger. Qu’il reste plus en retrait, qu’il se contente d’organiser la construction. Et Tielemans n’a pas été assez dominant. Leander Dendoncker s’est contenté de contrôler Igor de Camargo essentiellement, donc ça fait trois hommes qui n’ont pas eu d’apport offensif. Tout s’explique.

PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE DANVOYE

Que Defour reconnaisse qu’il n’est qu’un homme, qu’il a perdu ses moyens et que ça a permis au Standard de gagner.

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