» LE STANDARD DEVAIT-IL TRANSFÉRER QUAND TOUT ALLAIT BIEN ? »

Deux défaites d’affilée après un bon départ : le Standard est déjà retombé dans ses travers !

Georges Heylens : Quand on vise le podium, on ne peut pas perdre au Cercle. Et que les joueurs aient la décence de ne pas accuser, cette fois, la malchance, l’arbitrage ou même leurs supporters : ils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Ils doivent comprendre une fois pour toutes qu’il ne suffit pas de briller dans trois ou quatre matches d’affilée pour pouvoir dire que la saison est réussie. Une sérieuse remise en question s’impose. Battre le beurre après un peu plus d’un mois est inacceptable quand on a autant de qualités. Enfin bon, il y a peut-être d’autres soucis là-bas…

Extrasportifs ?

Peut-être. L’abus nuit en tout. A-t-on rassuré, en achetant trois nouveaux joueurs en fin de campagne des transferts, l’équipe qui avait réussi son départ ? Souvenez-vous de la période où le Standard s’est retrouvé en tête à la trêve, avec Preud’homme comme entraîneur : à ce moment-là aussi, on avait fait venir des renforts. Alors que ce n’était pas utile. Tout ce que ces nouveaux ont réussi à faire, c’est semer la zizanie. Je peux encore comprendre l’arrivée d’Emile si elle permet de viser un beau coup financier. Des pros ne devraient pas se plaindre quand une nouvelle concurrence débarque, mais tout le monde sait comment ça se passe dans la pratique. Et encore faut-il que ces nouveaux joueurs prouvent qu’ils ont assez de qualités pour mériter une place dans l’équipe. Même Emile a tout à prouver.

Anderlecht n’est-il pas trop fort pour notre championnat ?

Si le Sporting continue sur sa lancée actuelle, personne ne pourra la concurrencer. Mais il ne peut évidemment pas se contenter de viser le titre. Le plus important, c’est la Ligue des Champions. Mais, quand je vois le match à Lyon, je me pose à nouveau des questions. Pourquoi Broos se montre-t-il aussi prudent en Coupe d’Europe alors que son équipe étale toutes ses qualités offensives en championnat ? Quand on a envie de gagner, on aligne une équipe susceptible d’arracher les trois points. Ce ne fut pas le cas à Lyon. Anderlecht a promis plus d’audace contre le Bayern : je suis curieux de voir… Quand on dispose d’un Mornar en pleine forme, on ne le laisse pas moisir sur le banc pendant une bonne partie du match. Mettez Mornar et Aruna devant, avec Zetterberg en soutien, et ça peut être efficace en toutes circonstances, quel que soit l’adversaire. On en a d’ailleurs eu la preuve pendant les 20 dernières minutes à Lyon. Je suis persuadé qu’Anderlecht a suffisamment de talent pour briller dans cette Ligue des Champions. Mais il faut l’utiliser. Je suis étonné que Broos se montre aussi calculateur, parce que ce n’était pas son style dans le passé. Vercauteren et Munaron connaissent aussi le foot : qu’en pensent-ils ? C’est peut-être à eux de convaincre le coach principal qu’il doit toujours aligner deux vrais attaquants. Broos souffre aujourd’hui d’un mal typiquement belge. On a vu d’excellents Diables, très offensifs, en août pendant une mi-temps contre les Pays-Bas. Mais, dès le match suivant, nous retombions dans nos travers : les Belges ont joué avec la peur au ventre contre la Croatie.

Charleroi a pris, à Gand, un point qui risque de lui coûter cher lors des prochaines semaines !

L’aspect positif, c’est ce point. Mais aussi ce premier but. Enfin ! Effectivement, ce match pourrait coûter cher aux Zèbres, car les suspensions des joueurs exclus ne seront pas simples à gérer. Malheureusement, on s’expose aux cartes quand on choisit des options défensives. Quand vous n’êtes pas encore bien aguerri à la D1, les fautes peuvent vous revenir comme des taloches en pleine figure… Je m’interroge aussi sur la cohérence tactique de Brogno. Cette saison, je ne vois pas une vraie ligne de conduite dans son travail. Il a un système pour jouer à l’extérieur, et un autre à domicile. Il prouve qu’il accepte de s’adapter à l’adversaire : ce n’est jamais bon. Il doit croire en son noyau et chercher à imposer son jeu.

Les Montois ont peut-être sauvé la peau de Grosjean…

Virer Grosjean aurait été une erreur terrible. Il a prouvé pendant une saison complète qu’il était un bon entraîneur de D1. Il ne peut pas être devenu mauvais du jour au lendemain : qu’on le laisse donc travailler. Je suis d’accord avec le limogeage d’un coach si le groupe n’est plus derrière lui. Mais, à Mons, c’est tout l’inverse.

Comment voyez-vous les débuts européens de La Louvière ?

Je les crains ! Dans cette équipe, il n’y a pas assez de joueurs qui ont déjà voyagé, connaissent la musique et savent de quoi ils parlent.

Propos recueillis par Pierre Danvoye

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