Le Sporting Vanhaezebrouck

Parfois, tout est simple pour un entraîneur qui connaît son métier. Il arrive dans une équipe, passe en revue le noyau, aligne les joueurs à leur meilleure place, effectue éventuellement quelques subtiles corrections tactiques et renforce la discipline sur le terrain et à côté. C’est ainsi qu’a procédé Jupp Heynckes à son arrivée au Bayern le 6 octobre. Il a dû dégager il y a quatre ans pour Pep Guardiola. La direction le jugeait démodé, il y avait eu des frictions mais Heynckes a tout oublié quand on lui a demandé de revenir.

Depuis, le Bayern a gagné sept matches sur sept alors qu’il est privé de plusieurs joueurs décisifs. Heynckes ne trouve pas qu’il signe une prestation particulière. Il fait simplement son travail. On surestime trop souvent les entraîneurs. S’ils nuisent au rendement de leur équipe, c’est plutôt par incompétence. Ou parce qu’ils irritent le groupe, en étant trop dominants, trop fatigants. Dans ce cas, il est temps de changer.

Hein Vanhaezebrouck ne peut pas présenter un bulletin similaire à celui du doyen des coaches allemands. Il a également dirigé sept matches à Anderlecht. Rencontres européennes comprises, il a obtenu trois victoires, autant de défaites et un nul. Chaque fois, le Flandrien est au centre de l’attention. En lisant les comptes rendus des matches, on dirait qu’il n’y avait qu’un homme sur le terrain : Hein Vanhaezebrouck. On signale le moindre fait. Hein est fâché, Hein se tient la tête, Hein change, Hein donne des instructions sur un bout de papier, on dirait qu’on parle du Sporting Vanhaezebrouck. On s’étend sur tout ce qu’il dit ensuite. Vanhaezebrouck s’y prête, évidemment : il ne se perd jamais dans des clichés et effectue des analyses correctes.

Hein Vanhaezebrouck n’est pas au bout de sa quête. Il essaie de surprendre tactiquement, comme il l’a souvent fait avec Gand. Cela avait été un facteur important dans la course au titre mais le succès est moins manifeste pour le moment. Contre le Club Bruges, il a modifié son occupation de terrain, avec quatre hommes derrière, mais le Club a étalé sa maturité et a bien géré ce changement, même s’il a ensuite pu s’estimer content du match nul.

Anderlecht doit mieux exploiter ses occasions. Vanhaezebrouck martèle qu’il est en plein processus. Il le répétera encore souvent. Son travail commencera plus tard. Il fait comprendre qu’il va y avoir un grand nettoyage pendant la prochaine campagne de transferts et qu’une volée de joueurs va arriver. Avant tout un avant capable de conserver le ballon, un élément indispensable au style de jeu de l’entraîneur.

Anderlecht doit être prêt pour le début des PO1. Avec d’autres automatismes et un football qui correspond à la philosophie de l’entraîneur. Reste à voir quel écart le séparera du Club Bruges. Celui-ci dispute quatre des cinq prochains matches à domicile, avec un déplacement à Eupen. Le jeu est loin d’être pétillant mais le Club forme un bloc difficile à déstabiliser.

Si Courtrai prend congé de Yannis Anastasiou, comme on peut s’y attendre, la moitié des clubs de D1A aura changé d’entraîneur en trois mois de championnat. Jordi Condom ne paraissait pas menacé à Eupen mais voilà qu’il est remplacé par Claude Makélélé. On raconte beaucoup de choses dans le petit monde du football. Ainsi, Malines allait attendre la parenthèse internationale pour engager un nouvel entraîneur mais il a repris Aleksandar Jankovic, après deux nouveaux revers et après avoir tenté en vain d’attirer Marc Brys.

C’est bien que celui-ci ne se soit pas laissé monter la tête et qu’il y ait encore des entraîneurs qui ne laissent pas tomber leur club en pleine saison.

PAR JACQUES SYS

Hein est fâché, Hein donne des instructions, Hein, Hein, Hein…

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