Le splitsing de notre foot : problème ou recette miracle ?

Pierre Bilic

La création des deux ailes linguistiques de l’Union belge fait couler pas mal d’encre…

« Nous attendons avec impatience la création de l’aile francophone de l’Union belge « , a déclaré Herman Wijnants après la naissance toute récente de la VFV, la Voetbalfederatie Vlaanderen. Le patron de Westerlo préside cette asbl qui a installé ses bureaux au siège de l’UB, avenue Houba De Strooper, et a perçu 2,3 millions d’euros du ministère des Sports de la Région flamande. Pour l’année civile 2010, le budget de la VFV sera déjà en déficit : 6.662.443 euros de recettes et 6.726.582 euros de dépenses. Son but sera notamment de faire tourner l’administration des clubs flamands… et de payer les employés s’en chargeant à l’UB.

Les statuts de l’ACFF (Association des clubs francophones de football) ont été déposés au Tribunal de commerce. Après parution au Moniteur, cette asbl deviendra réalité. Les membres fondateurs de l’ACFF font tous partie du Comité exécutif de l’UB : Alain Lommers (président), Pierre Friob (vice-président), Gaston Schreurs (trésorier), David Delferière (secrétaire général), etc. L’ACFF aura son QG à Bruxelles mais bossera aussi à Namur, Mons, Liège, etc. Le budget pour 2010 n’est pas encore fixé mais on prévoit un subside d’un million d’euros de la Communauté française. Une rencontre est prévue avec le ministre des Sports, André Antoine.

En ne tenant compte que du foot masculin et féminin de Wallonie (les clubs bruxellois pourront choisir leur aile), l’ACFF compte 160.000 affiliés (pour 250.000 en Flandre). Le déficit de l’ACFF pour 2010 serait compris entre 200 et 500.000 euros.

A deux, la VFV et l’ACFF feront en fait rentrer entre 3,3 et 4 millions dans les caisses de l’UB. Cette manne bienvenue servira à couvrir frais de fonctionnement et salaires d’un personnel fédéralisé. Au dessus des deux ailes, on aura encore une coupole qui assurera la gestion générale, l’informatique et la section technique qui s’installera provisoirement à Saintes en attendant que tout soit terminé au centre national de foot Euro 2000 à Tubize).

Les francophones n’étaient pas demandeurs de ce splitsing mais ont compris les problèmes des clubs flamands privés de subsides, ce qui les handicapait en matière de travaux. Ces clubs étant désormais fédéralisés, ils bénéficieront de prêts à des taux d’intérêt intéressants : une enveloppe de 50 millions d’euros serait prévue à cet effet par la Région flamande. La Communauté française, elle, subsidiait les projets de ses clubs même si l’UB n’était pas fédéralisée.

Côté francophone, plusieurs dirigeants nous ont dit :  » Le nouvel outil est valable mais reste à voir ce que les hommes en feront. Nous espérons que d’aucuns n’en profiteront pas du côté flamand pour aller plus loin… « 

PIERRE BILIC

« Contrairement aux clubs flamands, les wallons recevaient déjà de l’argent de leur communauté ! »

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