Le sommet

La Belgique sans F1 : les 24 Heures de Spa prennent la vedette.

Vainqueur en 2002, Vincent Vosse est candidat à sa propre succession. Rebelote ?

Vous prenez le départ sur une Chrysler Viper en bout de développement, alignée par un team absent du championnat FIA-GT. N’est-ce pas un gros risque ?

Vincent Vosse : Je suis persuadé que sur deux tours d’horloge, la Viper demeure la référence face aux Ferrari, Lister et Saleen. Les premières sont souveraines sur trois heures, mais qu’en sera-t-il sur une course huit fois plus longue ? Je rappelle aussi que les Ferrari sont alignées à Spa par la Scuderia BMS et non par Prodrive qui a écrasé la concurrence au Mans. Les Saleen n’ont jamais terminé un sprint sans ennuis. Enfin, la Lister risque d’être bien seule face aux Chrysler. Quant au team Larbre Compétition, son palmarès est la plus belle des cartes de visite. Pour des raisons budgétaires, Larbre a quitté la série FIA-GT mais accumule les succès en championnat de France.

Peut-on comparer Francorchamps et Le Mans ?

En Ardennes où il n’y a que des GT, une Viper vise la victoire absolue tandis que dans la Sarthe, elle ne peut gagner qu’en catégorie grand tourisme. Le suspense est plus intense dans l’épreuve belge avec une quinzaine d’équipages candidats au podium ; au Mans, l’indécision se limitait au numéro de la Bentley victorieuse.

Les deux tracés sont-ils difficiles ?

Francorchamps est plus technique, les virages se succèdent sans répit. Le circuit sarthois comporte cinq lignes droites qui permettent de se décontracter. Chez nous, à part la montée après le Raidillon et les quelques hectomètres menant vers Blanchimont, il est impossible de récupérer. Le trafic pose aussi plus de problèmes : 60 voitures concentrées sur sept kilomètres à Spa, 48 dispersées sur 14 bornes en France où les différences de vitesse sont beaucoup plus nettes.

Au charbon

Le pilotage d’une GT est-il éprouvant ?

Tout dépend du rythme adopté et du contexte dans lequel on prend le volant. Quand tout se déroule comme prévu, que la stratégie du team porte ses fruits et qu’aucun incident ne perturbe la progression de l’équipage, on se sent bien et effectuer des doubles relais û deux petites heures û ne réclame aucun effort particulier. Par contre, s’il faut aller au charbon car la course a été marquée par divers contretemps, la fatigue peut survenir plus rapidement.

Surtout s’il fait chaud…

Bien entendu. La température dans l’habitacle d’une Viper oscille entre 55 et 70 degrés. Les pieds sont soumis à très rude épreuve car le pédalier chauffe à cause de la proximité du moteur et la semelle des chaussures fond fréquemment.

La stratégie joue-t-elle un rôle majeur dans une épreuve d’endurance ?

Oui, surtout en cas d’incident entraînant l’intervention des safety-cars ou quand la météo est capricieuse, ce qui arrive souvent à Spa. Le pilote est bien placé pour fournir par radio certaines indications sur l’état de la piste mais a priori, il doit se conformer à la tactique élaborée par le team-manager.

Vous communiquez beaucoup avec l’équipe ?

Je n’appelle qu’en cas de souci, afin que l’équipe se prépare à mon retour au stand. Je m’efforce d’utiliser des mots clairs et courts, ne prêtant pas à confusion. La radio ne fonctionne pas comme une chaîne hifi et le bruit du moteur est infernal, mieux vaut donc éviter les longs discours.

Certains équipages sont composés de trois pilotes, d’autres de quatre. Qui décide ?

L’an dernier, j’étais favorable à la solution du quatuor parce que j’estimais que Sébastien Bourdais constituait un réel atout supplémentaire pour l’équipe. Cette fois, je pense former avec Patrick Huisman et Sébastien Dumez un trio vraiment homogène. Je ne suis pas opposé à l’adjonction d’un quatrième homme pour autant qu’il amène un plus sur le plan de la vitesse et de l’expérience.

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