Le smoking remplace le bleu de travail

Joueur : 6 clubs, 3 pays, 400 matches (1 bon), 2 buts en Coupe d’Europe. Batteur : 3 groupes, 130 concerts (1 sold out).

Premiers matches en Premier League et déjà beaucoup de choses à constater. D’abord, les coups d’éclats de David De Gea n’ont fait aucun dégât. On parle, bien sûr, d’éclats de rire des adversaires. Ils ont d’abord ri franchement, puis – après un temps de réflexion -, le rictus a vite changé de trajectoire. Le rire se fait jaune tendance orange-rouge. Malgré un De Gea encore tendre, Man U a gagné en force, en finesse, en champion. De 2-0 à 2-3 contre l’ennemi de City. Victoire 1-2 en terre très hostile à WBA ensuite. Et oui, pas rassurant du tout pour les autres. De Gea fait des cadeaux mais c’est Man U qui repart les mains pleines.

Deux erreurs du gamin, c’est déjà deux fois plus que Papy van der Sar sur toute la saison dernière. Sûr qu’ Edwin va passer un coup de fil à son successeur histoire de l’aider à passer d’  » encaisseur  » à  » rassureur « . Cela dit, si certains le voient, déjà, vite dégager du but mancunien, il n’en sera rien.

Sir Alex sait que le premier match de la légende Peter Schmeichel fut catastrophique, que Fabien Barthez tombait souvent du trapèze. Que Roy Caroll était un adepte de la crolle gominée à la vaseline, que Massimo Taibi a vite été surnommé The Blind Venetian. Aveugle, Sir Alex ne l’est pas. Il a vu, pris note mais ne doutera pas de son choix. Il a vu aussi Manuel Neuer, qui était son premier choix, coûter trois points au Bayern en ouverture de la Bundesliga. En se rappelant aussi les paroles d’ Iker Casillas :  » De Gea va nous mettre tous à la pension plus vite que prévu « .

En attendant, c’est le post-ado qui est aux soins intensifs. Un membre du staff s’en occupe désormais à temps plein. Pour lui apprendre à manger, à parler anglais, à se muscler, à muscler son jeu. Et surtout, il a fait venir, en urgence, sa fiancée Edurne, star de la chanson en Espagne. Histoire qu’elle aide le p’tit David à se rappeler qu’il est toujours un homme.

Un homme, un vrai ; sûr que Toni Pulis, l’entraîneur de Stoke, en est un. D’ailleurs, bientôt, il sera la star d’un Fred on tour. Son actualité pour débuter le championnat ? Chelsea ! Le tout nouveau, celui d’ André Villas-Boas Le Portugais a bien étudié sa leçon. Dans le guide : Tout ce que doit savoir un nouveau coach qui arrive enPremier League, il est écrit page 184 :  » Quand tu joues contre Stoke et que tu ne gagnes pas, tu dois te plaindre de leur jeu trop physique « .

Il l’a fait comme tous les entraîneurs étrangers qui ont dû se taper le Britannia Stadium. C’est vrai que comme baptême, y a meilleur traiteur que les Potters pour vous servir les plats. Ils servent les pains, certes. Mais les autres. Ceux qui font mal. Pulis a répliqué :  » Arrête de déjà te plaindre. Regarde plutôt en face ce qu’est la Premier League « .

Sûr que c’est nouveau pour le Portugais. Comme le Chelsea qu’il veut offrir. Celui qui tourne autour de Fernando Torres. Consigne ou pas d’ Abramovitch, Fernando a joué et plutôt bien. Comme transfiguré. Comme heureux d’être là. Comme heureux de constater qu’il est la première option de ses coéquipiers. Que le premier regard vers l’avant, c’est vers lui qu’ils le portent. Du coup, Fernando redevient Torres ou presque. Pas de but mais quelle activité. 66 ballons joués. C’est 30 % de plus que la moyenne de sa mi-saison dernière. 36 ballons donnés à un partenaire, c’est pratiquement le double. Logique vous me direz. Pas forcément.

Il a reçu beaucoup de ballons aussi parce qu’il a mieux bougé. En largeur, en pointe. Et avec un Frank Lampard très offensif entre les lignes pas besoin de revenir chercher les ballons. Donner la clé à Torres ? Peut être le signe que Chelsea fait vraiment sa mue. On va passer de la foire agricole de Libramont à un défilé Gucci de l’Avenue Louise.

Le tout puissant passera désormais après le tout plaisant. Drogba et Essien sur le départ, Lampard sur ses 34 ans, Anelka ses 33, Terry ses 32… Les gazelles Ramirez, Bosingwa, Torres et peut-être Modric et/ou Mata pour un nouveau départ. Sur le podium, toujours du bleu. Mais finis les bleus de travail, place aux smokings. Même XL, modèle Romelu.

PAR FREDERIC WASEIGE JOURNALISTE VOO FOOT – BE TV

Chelsea fait sa mue. On va passer d’une foire agricole à un défilé Gucci. » Le football est la femme du célibataire mais surtout la maîtresse de l’homme marié « 

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