Le silence assourdissant de la Ligue des Nations

Samedi, pendant que les Diables Rouges s’imposaient 3-0 face au Kazakhstan, le Portugal et les Pays-Bas se préparaient à disputer la finale de la première édition de la Ligue des Nations. Les Diables Rouges auraient pu en être s’ils n’avaient été défaits 5-2 par la Suisse en novembre dernier. Ces derniers jours, Roberto Martinez a rappelé ce revers afin de concentrer ses troupes. L’absence des Diables Rouges au Portugal ne constitue toutefois qu’une anecdote dans l’histoire du football belge.

La Ligue des Nations a été entourée d’un silence assourdissant. Sur le plan international, la Coupe du onde féminine, qui débutait, étrangement, le week-end de la finale de la Ligue des Nations, a monopolisé l’attention. Dans une vaine tentative de relever le statut de la Ligue des Nations, on l’appelle un mini-Mondial. Pourtant, elle fait plutôt penser à l’EURO de format très modeste des années ’60, qui comptait aussi quatre nations, mais offrait un trophée digne de ce nom alors que la victoire ne donne même pas droit à un billet pour cet EURO.

La Ligue des Nations, avec ses tours préliminaires bizarres, n’a pas encore d’identité. Pour le moment, elle ressemble plutôt à une nouveauté superflue. Même au Portugal, qui a préféré Porto et Guimaraes à Lisbonne pour ces matches, le tournoi n’a pas suscité grand émoi, malgré la présence de l’ambitieux Cristiano Ronaldo. Le jour de la demi-finale entre les Pays-Bas et l’Angleterre, il fallait vraiment chercher trace de l’événement sur le site du quotidien britannique The Guardian, qui est pourtant une des plus grandes références européennes. Les journaux sportifs internationaux ont été aussi avares en comptes rendus. Seuls les Pays-Bas se sont un instant laissé contaminer par leur typique fièvre orange, surtout quand ils ont atteint la finale. Ronald Koeman a réussi à réanimer l’équipe nationale néerlandaise. Mais en finale, l’équipe orange a malgré tout dû reconnaître son maître en un team portugais pourtant loin d’être sémillant.

Eden Hazard va disputer un nombre record de matches au Real Madrid.

Les footballeurs ont de moins en moins le temps de souffler. Vendredi, la Copa America débute. Elle se déroule jusqu’au 7 juillet. Le 21 juin, c’est le coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations, organisée pour la première fois en été. La finale se dispute le 19 juillet. Pour ne citer qu’eux, Lionel Messi, après une longue saison à Barcelone, et Mo Salah, après une campagne chargée avec Liverpool, vont disputer encore plus de matches.

Le week-end prochain, l’EURO pour espoirs démarre en Italie. Cette fois avec la Belgique. Même s’ils ont eu droit à quelques congés, ces jeunes footballeurs n’auront guère de répit. Si la formation de Johan Walem se qualifie pour la dernière phase du tournoi, elle sera en lice jusqu’au 30 juin. Comment Yari Verschaeren, qui aura 18 ans le mois prochain, doit-il gérer ça ? A son retour, Anderlecht aura déjà deux semaines d’entraînements dans les jambes.

Les saisons sont de plus en plus longues et chargées, les vacances toujours plus courtes. On a prouvé depuis longtemps que cette surcharge provoque plus de blessures. On ne s’occupe pas de ce constat, bien que le monde médical plaide pour une diminution de la charge.

L’aspect sportif ne compte plus depuis longtemps. Il s’agit ici de motivations commerciales et économiques. Eden Hazard va l’expérimenter, maintenant qu’il quitte Chelsea pour le Real. Le maillot mythique du Real est le plus difficile à porter. Hazard devra même entamer les matches de démonstration, comme le stipule son contrat. Même si Zinédine Zidane est partisan de la rotation, Hazard va disputer un nombre record de matches la saison prochaine. Cristiano Ronaldo a joué 90 matches en l’espace d’une saison au Real. Sans pouvoir se permettre une performance plus discrète, sous peine de se faire huer.

Cristiano Ronaldo
Cristiano Ronaldo© BELGAIMAGE

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