LE SACRIFICE DE YAYA

Depuis plusieurs années, et sans attendre l’avis de DavidCameron ou de la population anglaise, la Premier League avait déjà préparé son Brexit. L’Europe semblait devenue un terrain de chasse trop complexe pour ces Anglais qui aiment mener la charge au cor alors que la Coupe aux Grandes Oreilles se braconne en restant tapi dans les fourrés.

Plus que toutes les autres équipes qui font la loi de l’autre côté de la Manche, les Citizens souffraient de ce mal qui les rendait redoutables sur leurs terres, mais pathétiques en milieu de semaine. Est-ce un hasard s’il a fallu attendre cette saison, celle où City ne parvient pas à remporter le moindre match face au top 6 de la Premier League, pour voir les hommes de ManuelPellegrini dans le dernier carré de la C1 ?

 » En Ligue des Champions, tu ne joues plus de la même façon, les matches sont plus tactiques. C’est un jeu d’échecs « , confie EliaquimMangala à Onze Mondial. Et on ne joue pas aux échecs avec YayaTouré. L’Ivoirien est taillé pour les combats physiques et les allers-retours incessants du championnat anglais.

Pellegrini s’était même offert le luxe de l’installer dans son double pivot devant la défense, histoire qu’il puisse toucher le ballon le plus souvent possible pour créer le déséquilibre. Car Touré n’a aucune pause dans son jeu, aucune préoccupation d’équilibre collectif. Cette particularité, qui en a fait un monstre des pelouses britanniques, lui avait déjà coûté une place dans le onze catalan de PepGuardiola, au profit de la prudence tactique de SergioBusquets.

L’Éléphant, pas toujours assez déterminant pour faire des différences au marquoir en Ligue des Champions, pénalisait surtout son équipe quand il sortait balle au pied et tête baissée. Sa blessure est tombée à point nommé. Aux échecs, chaque coup doit être réfléchi, tant ses conséquences peuvent être dramatiques.

Yaya, lui, se déplace comme la reine, en faisant abstraction du calcul pour courir tous azimuts (et surtout vers l’avant). C’est donc sans sa reine que Pellegrini est venu à bout de Paris, avec un équilibre rarement vu chez les Citizens pour protéger leur roi de l’élimination. Les lignes arrières étaient blindées, et trois pièces majeures ont suffi à faire sauter LaurentBlanc de l’échiquier.

Le coach chilien, amoureux d’art et de beau jeu, semble avoir puisé son dernier football européen en Skyblue dans une phrase du pragmatique DidierDeschamps :  » Il n’y a pas besoin d’attaquer avec six joueurs si trois suffisent à marquer des buts. « 

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire