Le RWDM risque de ne jamais renaître

A Bruxelles, depuis quelques semaines, on ne parle plus que de ça dans le microcosme footballistique : -le RWDM va-t-il encore renaître de ses cendres ? Question délicate parce qu’elle suscite tant la polémique que l’excitation. Depuis près de deux mois, Thierry Dailly, l’ancien manager du FC Brussels, a réuni à ses côtés une équipe d’investisseurs prête à redonner vie à l’ancien champion de Belgique (1975).

Un matricule a été trouvé après bien des péripéties, à savoir celui de Wetteren-Kwatrecht en Promotion. Reste que la condition sine qua non pour que le paquebot puisse prendre la mer n’est pas acquise : la mise à disposition du stade Edmond Machtens.  » Le temple.  »

Ces dernières semaines, la querelle de clocher s’est muée en conflit à ciel ouvert. Chaque conseil communal à Molenbeek-Saint-Jean devient une foire aux bestiaux où les supporters du RWDM, remontés comme des horloges suisses, font entendre leur courroux. Et ils ne sont pas écoutés. L’opposition politique, elle, crie au scandale et au copinage.

 » C’est clair, le White Star ne veut pas du RWDM dans son stade « , explique Thierry Dailly, fatigué et dépité.  » Il y a un engouement dans la presse, sur les réseaux sociaux et dans les rues autour de notre projet. Mais parce que le White Star a dit non, la commune dit non à son tour.

En fait, John Bico, l’homme fort des Etoilés, a la mainmise sur tout ce qui se passe « , poursuit le principal instigateur du projet.  » Nous avons essayé d’avoir plusieurs réunions mais c’est Laurent Denis, l’avocat du club, qui se présente. Et pendant ce temps, plus de mille supporters attendent. Espèrent. C’est fou.  »

Il y a quelques jours, un montant de 350.000 € avait été avancé dans la presse.  » C’est le coût des montants de rénovation de la tribune L’Ecluse, que réclame le White Star. Mais en Promotion, nous n’entrons pas dans le cadre de la loi football et nous ne devons donc pas les payer parce qu’il n’y a pas lieu d’installer des caméras et d’autres obligations qui incombent en effet aux clubs professionnels. Au pire, nous la rafraîchissons. Le White Star, lui, doit normalement l’entretenir parce que c’est mentionné dans sa convention mais ce n’est absolument pas le cas…  »

Or, la vieille tribune est quasiment fermée. Salie de fientes de pigeons. Abandonnée. Certains accès grillagés.  » Nous sommes dans les arrêts de jeu. Soit nous trouvons un terrain d’entente, soit le projet s’arrête net. Nos investisseurs ne nous suivront pas ailleurs dans la ville.  »

Le petit Heysel a un moment été cité. Le Merlo aussi, puisque le Royal Léopold n’y joue plus :  » Non, c’est le stade Machtens ou rien « , confirme Dailly.  » Nous n’attendons qu’une chose, que John Bico mette de l’eau dans son vin. Mais actuellement, c’est lui qui dicte le ton aux autorités communales et elles exécutent.  »

Rappelons que le directeur général du White Star n’est autre que MichelEylenbosch, le… président du conseil communal ! Cela n’aide pas.

Dernière possibilité pour le RWDM : obtenir le droit d’exclusivité du terrain C, situé derrière la tribune visiteurs.  » Il y a des travaux à faire rapidement : aménagement de bureaux, de vestiaires, de sanitaires,… « , insiste Dailly.  » Mais si la commune est prête à faire les efforts, nous accepterons. Sinon ce sera fini du RWDM.  » Définitivement ? Dans ce dossier épineux, une décision peut tomber à n’importe quel moment.

PAR DAVID DUPONT

 » C’est le stade Machtens ou rien « , affirme Thierry Dailly.

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