Le rôle d’Edmond Machtens

Après la mort du bourgmestre-président Oscar Bossaert, en 1956, plusieurs hommes se relayèrent à la tête du club molenbeekois: Marcel Fluche, Jules Schueremans et Jean-Baptiste L’Ecluse. Au moment de son arrivée au pouvoir, en 1969, le Daring venait tout juste de basculer en D2. Soucieux de revenir le plus tôt possible parmi l’élite, il multiplia les transferts: le gardien emblématique du Standard, Jean Nicolay, les Allemands Rühl et Hornig, le Mouscronnois Gilbert Libon ainsi que le comingman Philippe Garot. Mais malgré ses efforts, la montée ne fut jamais acquise.

Premier citoyen de la commune, le bourgmestre Edmond Machtens regrettait amèrement cette situation. C’est qu’à trois kilomètres à peine du Daring, Anderlecht tenait le haut du pavé tandis que d’autres clubs bruxellois s’illustraient parmi l’élite: le Racing White, l’Union Saint-Gilloise ainsi que le Crossing Schaerbeek. Des trois, le Racing White, produit de la fusion entre le Racing Bruxelles et le White Star, était le mieux classé. Cinquième au terme de la saison 1970-71, il était quatrième au bout de la saison suivante et progressa même d’un cran supplémentaire encore l’année d’après.

Les pensionnaires du stade Fallon avaient cependant un problème: le public de Woluwé leur marchandait allégrement son soutien, avec une moyenne de 3500 personnes par match. Le Daring en comptait davantage en D2, c’est tout dire. Aussi, dans l’esprit du bourgmestre Machtens germa une idée: pourquoi ne pas procéder à une union des forces avec ce club et repartir du bon pied à Molenbeek en D1?

En réalité, la fusion avait tout d’une absorption. Car seuls les Daringmen Alex Lafont et Eric Dumon trouvèrent grâce dans le nouvel effectif, confié à l’entraîneur Félix Week. Glorieux matricule 2, le Daring reprit celui du club avec qui il s’allia: le 49. Mais ce n’en fut pas moins, au départ, un coup dans le mille: le public se pressait en rangs serrés à ce qui était devenu, depuis le 3 juillet 1973, le Stade Edmond Machtenset le RWDM avait le vent en poupe comme allait en témoigner sa troisième place au classement, en 1973-74, et son sacre en championnat, un an plus tard.

Géant de l’immobilier, Jean-Baptiste L’Ecluse n’eut plus qu’un rêve dès ce moment: détrôner le puissant voisin anderlechtois. Et ériger peut-être même un jour, qui sait, l’un de ces buildings qui firent sa réputation, sur le terrain même de l’ennemi mauve. Pour Edmond Machtens, lui-même nommé président d’honneur en 1973, rien n’était trop beau non plus et l’homme était coutumier de largesses. Un exemple parmi d’autres: il offrait gracieusement le logis aux joueurs molenbeekois qui occupaient l’un ou l’autre de ses appartements.

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