Le retour du King

La semaine dernière, ce n’est pas le Mondial qui a passionné l’Amérique mais une question : LeBron James allait-il rester à Miami Heat ? Jour après jour, les supporters se sont interrogés sur les réseaux sociaux et internet. D’ailleurs, le site de LBJ a été victime d’un bug.

Pourtant, même si le quadruple MVP de NBA avait levé l’option lui permettant de partir fin juin, tout le monde s’attendait à ce qu’il rempile à Miami. Le club lui proposait le meilleur salaire et les deux autres joueurs du Big Three, Dwyane Wade et Chris Bosh, avec lesquels il a gagné deux titres NBA, semblaient prêts à rester en Floride. Le manager Pat Riley devait renforcer l’équipe, suite à l’humiliation infligée par San Antonio.

Vendredi dernier, enfin, James a envoyé un tweet :  » I’m coming home « . Le King retourne en effet aux Cleveland Cavaliers, en Ohio, où il est né, où il a fréquenté la high school et disputé les sept premières années de sa carrière avant de rejoindre Miami en 2010. Cleveland et tout l’Ohio avaient été stupéfaits par la décision. Des supporters avaient brûlé son maillot et Dan Gilbert, le propriétaire du club, l’avait même traité de lâche.

Les ponts semblaient définitivement rompus. Nul ne croyait plus en un retour : on pensait que James, âgé de 29 ans, allait choisir un club qui lui offre rapidement l’occasion d’enlever un troisième titre NBA. Or, Cleveland ne semble pas en être capable. Il possède certes un noyau talentueux, avec deux number one draft picks (Anthony Bennett en 2013, Andrew Wiggins en 2014) et le distributeur des All Stars Kyrie Irving, mais il est inexpérimenté. Le manager David Griffin et le coach David Blatt n’ont pas encore imprimé leur marque en NBA non plus.

A la surprise générale, ce n’est donc pas un handicap aux yeux de James, qui a privilégié son amour de l’Ohio,  » plus important que le basket-ball.  » Il avait souvent dit qu’il achèverait sa carrière à Cleveland. En y revenant plus tôt que prévu, il espère booster sa région, durement frappée par la crise économique depuis des décennies. Un titre NBA représenterait plus pour son Etat que trois titres pour le riche Miami, estime-t-il.

Dan Gilbert, avec lequel James a fait la paix entre-temps, se frotte les mains : huit heures après l’annonce du retour du King, les 12.000 abonnements étaient écoulés. On s’attend à ce que James génère plus de 100 millions de dollars pour le club en deux ans, grâce aux droits TV et aux contrats de sponsoring, et qu’il rapporte encore plus à l’économie locale.

L’avant de 2m03 ne vient pas gratuitement : il va gagner 42,1 millions de dollars en deux saisons. Il a délibérément signé pour deux ans car en 2016, il y aura un nouveau contrat TV et on relèvera sans doute le plafond salarial. James, actionnaire minoritaire de Liverpool, pourra alors remplir sa cassette, un terme relatif pour quelqu’un qui a gagné 40 millions par an rien qu’en contrats commerciaux.

D’ici là, il doit tenter de conduire Cleveland, qui va être renforcé – on cite Kevin Love, Mike Miller et Ray Allen – vers le titre.  » Ce sera un long processus.  » Mais il se déclare patient. Il aime trop Cleveland et l’Ohio pour s’énerver.

PAR JONAS CRÉTEUR

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