Le retour de Wesley Sonck

L’ancien Diable Rouge rechausse les crampons en P1. Pour des débuts ratés.

Un vrai duel de noms de vainqueurs. K.E. Appelterre Eichem face à Lovendegem, rencontre de P1 de Flandre-Orientale. A priori, pas la plus folichonne des affiches. A posteriori non plus d’ailleurs, mais on va y revenir. Le temps d’arriver là-bas. Sans vouloir vous imposer les coulisses de ces lignes, un accident de la route nous empêche d’assister à la première mi-temps. Manifestement, nous ne sommes pas les seuls à nous être crashés, cet après-midi-là : WesleySonck a l’arcade barrée par un sparadrap, résultat d’un choc que notre photographe nous décrit tant bien que mal.  » Et le match ? », lui demande-t-on dans la foulée.  » Comme le temps…  » Aie, ça ne doit pas être fameux alors, parce que la météo donne envie de se terrer partout sauf dans une tribune semi-couverte fouettée par le vent et la pluie. Affreux, affreux, affreux…

Mal embarqué dans son championnat, Appelterre peut désormais compter sur un joker de luxe. Un ancien Diable Rouge. Et pas n’importe lequel. Sonck, c’est tout de même 55 capes pour 24 réalisations, un bilan de beau gosse quand même. A 35 ans, l’ancien buteur de Genk ou de l’Ajax reprend du service en jaune et rouge. Un maillot qui fait vaguement penser à l’un de ses tout premiers employeurs, le Germinal Ekeren.  » J’ai toujours dit que je voulais jouer avec mon frère Kevin. C’est la raison pour laquelle je jouerai à Appelterre jusqu’à la fin de la saison « , a récemment expliqué Wesley. Et sincèrement, on a un peu mal pour lui. Parce que le terrain est lourd comme une vanne de MarcHerman. Parce qu’il est alimenté en ballons comme un mannequin anorexique. Parce qu’il doit se sentir seul comme une chaussette dans un sèche-linge.

Dans les tribunes, on sent l’indulgence des supporters quand leur nouveau chouchou se loupe :  » Ça, ce n’est pas une bonne passe, hein Wes « , alors que ses coéquipiers ont plutôt droit à des  » Maaaalleeee  » un peu plus cinglants. La touche de balle est là. Le coup de rein est là. Mais c’est tout. Wesley n’influe pas des masses sur la partie, Lovendegem finissant même par rafler la mise, bien aidé par la maladresse généralisée des joueurs locaux. 0-1, score final. Pas mérité, mais bon. Au sortir des vestiaires, l’entraîneur d’Appelterre, cette vieille connaissance de PatrickAsselman, vient répondre à l’unique question qu’on lui pose :  » Comment est-ce qu’on motive un mec pareil à jouer en P1 ? »  » La motivation vient de lui-même. Mon rôle, c’est de garder l’équilibre entre lui et le groupe. J’ai bien dit aux joueurs que ce ne serait pas plus facile avec Wesley, et qu’ils ne devaient pas se relâcher. Vu les circonstances horribles d’aujourd’hui, je tire mon chapeau à Wes pour son match. Sa condition est impeccable, même s’il lui manque un peu le rythme d’un match. Mais il reste encore dix parties à jouer et beaucoup de buts à inscrire pour lui.  »

Quant au principal intéressé, on aurait bien aimé savoir s’il prenait encore du plaisir, dans le froid et la boue, avec des coéquipiers probablement sympas, mais un peu limités techniquement.  » J’ai pas le temps « , nous assène-t-il sèchement à la sortie des vestiaires, avec une arrogance de tsar. Bon, 24 buts pour les Diables en pleine génération BartGoor et MboMpenza… Allez, on te pardonne.

PAR GUY VERSTRAETEN -PHOTOS: IMAGEGLOBE

 » J’ai pas le temps « , nous répond Wesley Sonck à la sortie des vestiaires.

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