Le respect, ça se gagne !

Les supporters Sang et Marine sont au bord de la crise de nerfs.

Une fois n’est pas coutume, c’est au président des supporters du FC Liège, Francis Kutz, que nous avons donné la parole. Histoire d’avoir un autre son de cloche ! En effet, joueurs et dirigeants pratiquent trop souvent la langue de bois. Le club est perpétuellement débiteur de grosses sommes d’argent. Il doit 72.000 euros à la ville de Seraing pour la location d’un terrain mais le président d’honneur Michel Evrard est parvenu à avoir un plan d’apurement en 24 mois.

Mais l’affluence au stade baisse et les recettes ne rentrent donc plus. Ajoutez à cela 50.000 euros dus à Yves Baré pour le complexe de Wihogne et 250.000 euros au PSG… Les sponsors se montrent extrêmement prudents. L’école des jeunes, dernier fleuron du Club Liégeois, ne compte plus que 126 affiliés, contre 413 fin 2002, et l’asbl Ecole des jeunes matricule 4 s’en occupant a accumulé un passif s’élevant à 75.0000 euros.

Quelles sont vos craintes pour la saison qui vient juste de débuter ?

Elles concernent évidemment le secteur financier. Si le Tribunal de Commerce prononce la faillite de mon club, c’est la catastrophe. Dans de telles circonstances, on ne peut être que fatalement obnubilé par cet aspect. On ne parle plus que de ça. Le jeu a été relégué au second plan. Récemment, l’équipe a été présentée à Wihogne et voilà que M. Evrard nous annonce deux nouveaux renforts brésiliens : Fernando Da Silva Marcelo et Viera Rodrigues Cleber. Ce sont des éléments qui coûtent au club 50.000 euros par an et je me demande avec quoi il va les payer ! On a presque dû forcer les portes pour assister à cette présentation car elle était logiquement réservée à la presse. Et les supporters dans tout ça ? L’âme du club ne compte donc déjà plus pour la direction. Le kop s’est carrément fait interdire l’entrée car le président a eu apparemment peur. Et par après, ils se sont fait inviter à boire un verre de vin pour étouffer l’affaire. Dommage ! La jeunesse ne constitue-t-elle pas pourtant l’avenir du club ? Tout ce que l’on souhaite, c’est la survie du club. De plus en plus, on se retrouve au fond du gouffre. On a vraiment envie de dire à Michel Evrard : payez et partez ! J’avoue que ce fut, à l’époque, le club qui lui a demandé de venir pour continuer. Il nous a sauvé puis a essayé de redresser le club mais il n’a jamais réussi. Il est actuellement en train de nous enfermer dans un marasme inconcevable ! Je n’ai jamais eu de problèmes personnels avec lui mais du jour au lendemain, il ne m’a plus parlé et s’est vengé indirectement sur mon fils qui évolue également à Liège. Il a également essayé de monter certaines personnes contre moi. Cet homme doit absolument se rendre compte qu’il faut ouvrir les portes à tout le monde. Cela pourrait apporter des investisseurs et assainir un peu les finances. Evrard est beaucoup trop individualiste et ne possède pas la carrure d’un dirigeant. De plus, il aurait pu un peu mieux s’entourer car il exerce un quasi-monopole sur la direction. Laurent Evrard, son fils, s’en occupe également. Dans un tel contexte, on peut se demander quel est le véritable rôle du président annoncé, Philippe Claeys. A Liège, il y a encore quelques bénévoles mais ils y restent presque tous par pur intérêt. Sur le plan sportif, la saison passée, tout a foiré ! Les disputes entre la direction et le staff étaient monnaie courante. En plus de cela, Evrard se fâchait sur ses sponsors. Le président se montre très souvent injuste envers son personnel mais réussit toujours à se rattraper. Maintenant au sein du club, il y a une ambiance nauséabonde. Les gens se regardent de travers.

Pouvez-vous évaluez l’équipe ?

De nombreux joueurs ont quitté le club car ils ne se faisaient pas à l’idée de devoir évoluer en D3. Evrard espérait récolter de l’argent avec les indemnités des transferts mais les joueurs sont presque tous partis en fin de contrat, donc gratuitement. Il y a eu peu de nouveaux arrivants et donc, c’est une aubaine pour les jeunes mais c’est le seul point positif. Je suis donc inquiet.

 » Une année, on a eu 110 Diablotins…  »

Au niveau de l’école de jeunes, c’est la débandade.

C’est effectivement une des plus mauvaises surprises. Comme le club, cette école est mal gérée. C’est vraiment désespérant. Quand on pense qu’au début d’une année, on avait réussi à attirer 110 Diablotins. Presque autant que le nombre actuel de jeunes affiliés ! La survie du club dépend impérativement de cette école. On avait des Cadets et Juniors nationaux mais maintenant, le niveau n’a plus rien à voir.

Le public désespère-t-il ?

Oui. On était seulement 14 supporters pour le match de Coupe de Belgique à Roulers. Auparavant, on parvenait facilement à être 100 à 150 mais la direction ne fait plus rien pour nous attirer. La présentation de l’équipe en est un exemple parfaitement illustratif. En fait, la direction renie ce qu’elle a adoré. Il n’y a pas longtemps, un groupe de jeunes supporters et Jean-Michaël Simar ont créé une asbl Liège Sport Communication pour aider le club à rechercher des sponsors et améliorer l’image du club. Ils ont réussi à amener des sponsors et ont ouvert un magasin de produits dérivés. Ils ont réellement apporté un renouveau mais Evrard ne l’a pas supporté et a tout bloqué. Il est désormais extrêmement vindicatif envers Simar. A nouveau, dommage ! Pour les 110 ans du FC Liégeois, on a essayé d’organiser une rencontre de gala contre le club écossais Hibernians. Tout a évidemment foiré à cause de certaines personnes qui ne sont toujours pas conscientes que les supporters sont les actionnaires du club.

De quelle manière résumeriez-vous la situation du club de votre c£ur ?

Un seul homme veut diriger avec son propre argent. De la sorte, il fait fuir beaucoup de personnes qui seraient intéressées dans l’apport d’une aide au club. Si des investisseurs se présentent, il faut qu’ils frappent fort pour qu’on les entende. Mais gérer est un métier car l’argent ne suffit pas. Tout le monde veut la survie du club et il ne comprend pas. Il n’est absolument pas ouvert d’esprit ! Dès que quelqu’un émet son désaccord, il veut tout le temps avoir raison et ses décisions sont donc tout le temps unilatérales. Pourquoi ne réunit-il pas les avis divergents ? Pour être respecté, il faut avant tout respecter les autres et notre président d’honneur ne semble pas l’avoir compris. Heureusement qu’au FC Liège, on garde toujours espoir ! Personnellement, j’ai du sang rouge et bleu qui coule dans mes veines.

Tim Baete

 » Tout le monde veut la survie du club, mais Michel Evrard ne le comprend pas  » (Francis Kutz)

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