LE REALSEUL FACE AUX ITALIENS

L’évolution tactique de Guti est tout à fait sensationnelle.

Casillas, homme du match?

Les puristes auront été ravis par le spectacle offert par tous les acteurs de ce fabuleux choc entre Manchester United et le Real Madrid. Dès le départ, il fut clair que les Espagnols ne joueraient pas la carte de la prudence ou d’une plus grande présence dans les duels d’homme à homme. Del Bosque a même mis d’avantage l’accent sur l’arsenal technique de son groupe. Au niveau de la ligne médiane, en dehors de Makelele,tous les autres joueurs ne sont pas des spécialistes de la récupération du ballon: Zidane, McManaman, Guti, Figo. Dès lors, le Real Madrid a joué très bas, c’était voulu, et cela a eu deux effets: plus de joueurs pour être présent en nombre face aux Anglais et, important, procurer de l’espace, en pointe, à Ronaldo. Comme prévu, ce dernier a été plus efficace dans ces conditions qu’à domicile. Trois buts lors de ce rendez-vous, dans ces conditions, c’est pour le moins assez significatif.

A ce niveau de maîtrise tactique, le Real s’est passé plus facilement de Raul que Manchester de Scholes. Il fut pas mal question de la présence de Beckham sur le banc au coup d’envoi. Il a marqué deux fois, certes, mais je ne crois pas que Ferguson ait commis une erreur tactique en se privant de ses services. Les problèmes techniques posés par le Real Madrid furent trop nombreux pour être résolus par un seul joueur. Il faut cependant noter les paradoxes qui ont nourri le film de ce match. Le Real a peint les plus beaux tableaux de cette exposition unique mais c’est finalement Manchester United qui émerge sur le fil mais ce fut insuffisant pour la qualification. Si le Real a marqué trois fois pour finalement être battu (4-3), cela signifie aussi qu’il y a eu un gros problème défensif dans le camp espagnol. Même s’il y a eu un but contre son camp ( Helguera), on notera les 20 tirs cadrés de Manchester. C’est énorme. Même si on évoque beaucoup, à juste titre, le triple « boum » de Ronnie, la presse espagnole a estimé que Casillas fut l’homme du match à Manchester.

Je relève aussi la performance de Guti. C’est un des seuls joueurs en Europe, même au monde, qui soit capable de subir une telle mue tactique. Avant que Ronaldo ne débarque au Real, Guti militait en pointe avec Raul derrière lui. Guti a cédé sa place au Brésilien et entama sa traversée du désert. A l’occasion, on l’a revu dans un rôle de soutien de l’homme de pointe. Avec fruit mais quand on dispose de Raul et de Ronaldo, les chances de jouer ne sont pas évidentes. A Manchester, Guti recula encore sur l’échiquier afin de se retrouver à côté de Makelele. Son adaptation tactique est extraordinaire.

Renaissance et chance italiennes.

Le Real se retrouve désormais seul face à trois clubs italiens: Juventus, Inter et AC Milan. C’est un retour exceptionnel qui cache beaucoup de travail mais, en gros, je reste un peu ma faim. En Espagne, il y a une recherche technique généralisée que je ne retrouve pas dans la renaissance italienne. Les grands clubs du Calcio ne m’ont pas ébahi artistiquement alors que c’est une obsession en Espagne. Les clubs italiens ont eu de la chance. Sans une glissade de Chivu, Tomasson n’aurait pas marqué le but de la qualification pour l’AC Milan face à l’Ajax (3-2) durant le temps additionnel. L’Inter a souffert à Valence qui méritait un penalty. Toldo a été la star du match: ça veut tout dire. A Barcelone, j’ai cru que la Juventus passerait par la fenêtre durant les prolongations. Le club turinois a émergé sur deux contres alors que le Barça a assumé le jeu. A dix, les Turinois ont resserré la garde et leur motivation a été multipliée par cent suite à l’exclusion de Davids. Pour la Coupe de l’UEFA, on retiendra le succès du Celtic à Boavista (0-1) et la présence d’un Belge, Valgaeren, en finale face au FC Porto le 21 mai à Séville.

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