« LE REAL ET FEYENOORD SONT FAVORIS »

Notre consultant voit les Espagnols et les Hollandais émerger dans les deux finales européennes.

Vous aviez pronostiqué, après les demi-finales aller, une apothéose entre le Real Madrid et le Bayer Leverkusen en Ligue des Champions. Pourtant, les retours ont gardé les spectateurs en haleine.

Emilio Ferrera: Tant Manchester United que le FC Barcelone ont eu les occasions d’inverser la tendance. Mais au plus fort de la pression qu’ils ont fait subir à leurs adversaires, ils ne sont jamais parvenus qu’à inscrire un seul but. C’est fort peu en regard des opportunités qu’ils ont eues. A cet égard, le Real et le Bayer ont été beaucoup plus réalistes. L’équipe qui arrivera à un pourcentage similaire à Hampden Park, le 15 mai, aura inévitablement gain de cause.

Le Bayer Leverkusen a-t-il une chance, d’après vous, face au Real Madrid?

Je lui accorde plus de crédit que le Bayern, dont le hourra-football convenait sans doute mieux aux Madrilènes. Mais avec leur fonds de jeu technique et leur jeu en déviation aux abords de la surface de réparation adverse, les joueurs de Toppmöller sont capables de créer des problèmes à la défense des Merengue. Pour ce faire, il leur appartiendra de multiplier les incursions par le centre, là où la défense du Real est la plus vulnérable. Et les Allemands disposent indéniablement de joueurs qui peuvent accomplir cette mission: Berbatov ou Neuville dans la position la plus avancée avec Schneider, Bastürk et surtout Ballack en soutien. Ce dernier m’a vraiment épaté car il n’a pas son pareil pour s’infiltrer au bon moment. Sa présence ne sera pas un cadeau pour un duo central adverse relativement statique. Certes, il y a déjà un mieux à ce niveau depuis que Helguera a pris la place de Pavon mais en effectuant cette permutation, l’entraîneur Del Bosque s’est privé d’un joueur inestimable devant son arrière-garde. Reste qu’indépendamment de ce joueur, le Real dispose évidemment d’une kyrielle d’autres atouts pour faire plier l’opposant. Et, à ce titre, il fait quand même figure de favori logique.

Outre un meilleur pourcentage à la finition et une dose de chance, qu’aura-t-il manqué à Manchester et au Barça pour prétendre à davantage dans cette Ligue des Champions?

Ces deux formations souffrent de problèmes diamétralement opposés. Manchester United est complètement perdu dès qu’un de ses joueurs-clé lui fait défaut, comme c’était le cas de Beckham. Son mentor, Ferguson, chamboule alors toute son équipe au point d’aligner à certains postes des joueurs qui ne sont pas du tout taillés pour cette fonction. Comme Veron à l’aile droite ou Giggs en soutien d’attaque au match aller. Si un club comme Manchester n’a pas de solution de rechange pour compenser l’absence d’un joueur, c’est quand même à désespérer de tout. Barcelone, lui, souffre du mal contraire: son homme fort, Rexach, change tellement son fusil d’épaule que les suiveurs et les joueurs éprouvent de la peine à s’y retrouver sur le terrain. Tant qu’il n’y aura pas de stabilité à ce niveau, ces clubs ne pourront briguer plus. D’autant que, de part et d’autre, il reste quand même des maillons faibles. Surtout chez les Anglais où les frères Neville ou Irwin n’ont pas du tout leur place à ce niveau.

La finale de la Coupe de l’UEFA opposera Feyenoord au Borussia Dortmund dans la célèbre cuvette rotterdamoise. L’avantage du terrain sera-t-il prépondérant?

Une chose est sûre: si les Hollandais avaient dû se produire ailleurs que dans leurs installations, je ne leur aurais guère accordé de chances. Mais devant leurs supporters, ils ont évidemment cette faculté de se surpasser, comme ils l’ont prouvé contre l’Inter Milan et, dans une moindre mesure, le PSV. Pour les Hollandais, beaucoup dépendra dans ce match de l’inspiration de leur trio d’attaque composé de Kalou, Tomasson et Van Hooydonck. C’est un trio très complémentaire et qui fait mal: l’Ivoirien brille par sa vitesse, le Danois par son sens du jeu collectif et l’international néerlandais a un coup de patte extraordinaire sur les phases arrêtées. En face, le bloc allemand est évidemment solide, avec quelques individualités de grande classe aussi comme Amoroso, Koller et Rosicky. Je n’en fais pas moins des joueurs locaux mes favoris.

(B.Govers)

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