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Le prix de l’occasion

En play-offs plus qu’ailleurs, les buts sont rarement gratuits. Quand le titre est en jeu, les lignes se resserrent et les espaces se raréfient. Voilà pourquoi le sprint final de la Pro League est le terrain de chasse préféré des offensifs talentueux, parfois imprévisibles ou tout simplement trop rapides pour être arrêtés.

Du côté de Gand, on compte trop peu de joueurs de cet acabit. Il y a bien Jean-Luc Dompé, mais l’ailier est tellement impossible à pister qu’il peut même devenir déroutant pour ses coéquipiers. Pour atteindre le top 6, Jess Thorup a donc misé sur une triple recette : la domination de Vadis Odjidja autour du rond central, une préparation minutieuse des phases arrêtées (seul Genk a été plus efficace que les Buffalos dans le domaine cette saison) et un passage chorégraphié par les flancs qui doit amener les latéraux, principalement Arnaud Souquet, à envoyer un centre vers une surface où se bousculent les gabarits d’ Alexander Sorloth et de Roman Yaremchuk, accompagnés du flair de Jonathan David et d’un quatrième – voire d’un cinquième – larron dont l’identité varie en fonction des circonstances.

Le plan a suffi à renverser assez d’adversaires modestes pour se frayer un chemin vers les play-offs 1, mais son manque d’efficacité face aux meilleures défenses du pays, qui possèdent généralement les profils les plus robustes pour défendre leur surface, rend forcément l’investissement risqué. Car en plaçant autant de monde aux abords des seize mètres adverses, sans toujours bien se positionner au rebond (surtout en l’absence d’Odjidja), Gand s’expose aux reconversions rapides qui font souvent la différence lors des matches de play-offs 1.

La clé de la lutte pour le titre, c’est généralement de pouvoir créer le danger sans trop se désorganiser. Michel Preud’homme l’a compris, ajoutant Merveille Bope Bokadi à son milieu de terrain au détriment d’un profil plus offensif pour aborder le sprint final. Charge à Mehdi Carcela, Paul-José Mpoku ou Moussa Djenepo d’en faire un peu plus pour provoquer la décision. À Gand, en l’absence de Vadis Odjidja, il a fallu attendre la montée au jeu de Giorgi Chakvetadze, de retour de blessure, pour créer le danger régulièrement en n’obligeant pas la moitié de l’équipe à envahir la surface. Les qualités techniques et la vista du Géorgien pourraient faire de lui la clé de la route gantoise vers l’Europe.

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