Le prix d’un Bid

Les coûts liés à la candidature belgo-néerlandaise – The HollandBelgium Bid – en vue de l’organisation de la Coupe du Monde 2018 se sont élevés entre 10 et 12 millions d’euros par pays.

En l’an 2000, la mise sur pied de la phase finale de l’EURO par les Pays-Bas et la Belgique avait dégagé un bénéfice de 18 millions d’euros, partagé de manière équitable.

Combien ça pourrait rapporter ?

L’organisation de la Coupe du Monde 2018 devrait être plus lucrative encore puisque le Bureau du Plan, chargé de se pencher sur la question, a fait état d’un boni de l’ordre de 20 à 30 millions d’euros, rien que pour notre nation ! Un coquet montant obtenu en déduisant des retombées économiques (1,15 milliard d’euros) les frais liés principalement à la construction ou à la modernisation des stades (approximativement 840 millions d’euros) et à la sécurité (150 millions). Le jeu en vaudrait donc la chandelle si d’aventure The HollandBelgium Bid sortait grand vainqueur du vote de Zurich.

Combien ça a coûté ?

11 millions pour la Belgique. La moitié aurait été consacrée à la rétribution et aux frais de fonctionnement de l’équipe mise en place depuis quatre ans et l’autre moitié aux frais de déplacements et de représentation d’un nombre incalculable de missions de persuasion à l’étranger.

D’où vient l’argent ?

Sûrement pas de la fédé. Germain Landsheere, le trésorier de l’Union belge, a été clair dès le départ : comme notre fédé ne vit pas dans l’opulence, il était exclu qu’elle s’engage à ce niveau ! C’est donc l’Etat (fédéral et régions) qui injecta 2,5 millions d’euros, à majorer d’un montant similaire fourni par La Poste et la Loterie Nationale.

A ces donateurs, il s’agit d’ajouter six partenaires financiers, qui se sont investis à hauteur d’un million d’euros chacun : ING, PriceWaterhouseCoopers, Randstad, Bam, KLM et Media Partners.

A quoi a servi cet argent ?

-En dehors des officiels de l’Union belge François De Keersmaecker, Philippe Collin, Gilbert Timmermans et Michel Sablon qui n’ont perçu aucun salaire, des Belges ont été engagés pour le Bid depuis quatre ans et ont été rétribués. Il s’agit de Louise Bettens (collaboratrice full-time), Alexandre Charlier et François Colin (attachés de presse) et Marc Schasny (publicité). Au niveau local, il faut aussi compter les frais de fonctionnement (loyers, publications, etc.).

-Alain Courtois, vecteur de la candidature côté belge, a animé un staff de 82 ambassadeurs (d’ Eddy Merckx à Paul Van Himst en passant par Justine Henin, Thierry Boutsen, Kim Gevaert, Jean-Marie Pfaff, MarcDegryse et Eric Gerets) parmi lesquels quelques noms prestigieux comme Christian Karembeu ou Ahmed Hassan (les seuls qui furent payés pour leurs services, les autres, tous Belges, étant considérés comme des soutiens moraux). Tous ces gens-là ont beaucoup voyagé.

Pourquoi Karembeu et Hassan ont été payés ?

Karembeu (d’origine canaque) était censé amadouer l’un des 24 votants du Comité Exécutif de la FIFA, le Tahitien Reynald Temarii. Pas de chance, au même titre que le Nigérian Amos Adamu, autre membre de cet organe, l’homme a été suspendu par la FIFA pour avoir voulu monnayer son vote comme le scandale du Sunday Times l’a mis en lumière mi-octobre.

La Belgique comptait pourtant sur cette voix, ainsi que sur celle des Africains pour rallier des suffrages. C’est dans cette optique qu’il convient de placer les demandes faites à Hassan (et Ibrahim Nader El Sayed) d’intervenir en notre faveur auprès du votant de leur pays, Hany Abo Rida.

PAR BRUNO GOVERS

 » La Russie est favorite, l’Angleterre a de bonnes chances et nous avons prouvé que deux petites nations pouvaient réussir un grand projet  » Alain Courtois

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