» LE PRÉSIDENT CONDUIT SON CLUB À LA RUINE  » (DIDIER FRENAY)

Récemment, le président Abbas Bayat avait fait preuve d’intransigeance : fini le temps où Didier Frenay régnait en maître sur les transferts et occupait une position de monopole comme agent. Face à ces critiques, l’agent de la Star Factory a décidé de réagir :  » Les chiffres parlent d’eux-mêmes « , explique Frenay,  » On a vendu pour Charleroi Cyril Théréau deux fois, Christian Negouai, Grégory Christ, Gregory Dufer, Joseph Akpala, Fabien Camus, Torben Joneleit, Adlène Guédioura et Geoffrey Mujangi Bia. Ces transferts ont rapporté entre 12 et 14 millions au club pour un investissement de départ de 400.000 euros. Comme il a tendance à l’oublier, il faut lui rappeler ces données. Je tiens aussi à lui rappeler que tous les deals ont toujours été réalisés avec son accord et avec sa parfaite connaissance de l’ensemble des éléments.

Abbas Bayat est un homme d’affaires intelligent mais qui n’a aucune, je dis bien aucune connaissance en football. Je ne suis pas capable de gérer une entreprise dans le domaine de l’industrie mais cela fait 27 ans que je suis dans le milieu du football. Qu’il reconnaisse à chacun son domaine de compétence : ce n’est pas parce qu’on regarde des matches de Premier League à la télévision qu’on est du jour au lendemain compétent dans le milieu. Il a mis son veto personnel sur certains dossiers souhaités par Mogi et Raymond Mommens : Ivan Perisic pouvait venir pour 200.000 euros. Trop mauvais. Tom De Sutter lui avait été recommandé à l’époque avant qu’il signe au Cercle. Pas assez bon. Même chose pour Christopher Samba (Blackburn), qui vaut aujourd’hui 12 millions d’euros et qui intéresse Arsenal, ou Paul Keita, testé la saison passée et qui est aujourd’hui la révélation de D2 grecque. Sa valeur est de 2,5 millions d’euros. Nous avons aussi donné l’opportunité à Charleroi d’être informé en priorité sur des dossiers comme Dieumerci Mbokani ou encore Junior Kabananga. De plus, il n’a aucun respect pour les gens et encore moins pour son personnel. Pendant sept ou huit ans, j’ai collaboré avec lui et j’ai été témoin de certaines réactions très bizarres. Je me suis tu en me disant que le football relevait aussi de l’émotion mais je trouve inadmissible la façon dont il s’adresse à des gens comme Mommens qui ont consacré toute leur vie à ce club. On entendait des : – Si vous ne faites pas cela comme je l’ai demandé, vous êtes viré ! Il est en train de mener son club à la ruine. « 

Suite au licenciement de Mogi Bayat, Frenay a été black-listé :  » Il mène une guerre personnelle contre Mogi. Suite au départ de celui-ci de Charleroi, j’ai immédiatement envoyé un mail à Abbas par correction en l’informant que ma société souhaitait collaborer avec Mogi. Il m’a alors répondu en disant qu’on était désormais persona non grata au stade. Il fera tout pour nuire à Mogi. Il a même refusé de nous payer une somme d’argent non négligeable concernant plusieurs dossiers (Ederson, Christ, Mujangi Bia ou Guédioura), sous prétexte que désormais Mogi travaille avec nous. Pourtant, en présence de mon assistante, de Nico Vaesen et de moi-même, nous avions trouvé un accord et le président nous avait donné sa parole. Il ne restait qu’à préparer les conventions en partenariat avec son assistante. Maintenant, Abbas a démarré un nouveau partenariat privilégié avec un agent, qui à ma connaissance n’a même pas les licences adéquates pour exercer dans les diverses régions belges.  »

Joint par téléphone, Abbas Bayat a donné sa version des faits :  » Je nie tout ce qu’il a dit. Il était toujours dans mon bureau avec Mogi ! Or, on ne lui doit rien car il n’était même pas le manager des joueurs qu’il a cités lors de l’arrivée de ceux-ci au Sporting de Charleroi. « 

Derrière cette inimitié entre les deux parties, se cache également un conflit financier.  » Quand Mogi a été viré, son oncle m’a demandé en entrevue « , explique Frenay.  » Et il m’a dit – Il y a quelque chose qui s’est passé. Je lui ai bien expliqué que je n’avais conclu de transferts qu’en sa présence. Je lui ai demandé pourquoi il avait viré Mogi et il m’a répondu – Bien qu’étant de ma famille, c’est un employé comme un autre. On a parlé de la situation et je lui ai proposé de l’aider grâce aux rapports que j’entretiens avec certains clubs. J’attends toujours sa réponse.  »

Lors de cette entrevue, Frenay avait également conseillé à Abbas de prendre Frank Defays comme manager sportif ( » un lien entre public, le vestiaire et l’entraîneur « )

Quant à Abbas Bayat, il a préféré ne pas commenter cette entrevue :  » Je préfère ne rien dire car je suis en procédure juridique contre Mogi. Mais Frenay n’est pas une personne en qui je peux avoir confiance. « 

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