Le Portugal en 4-2-3-1

Le finaliste de l’Euro 2004 a très bien entamé la compétition en venant à bout de la Turquie de manière logique. Le système mis en place par Luiz Felipe Scolari ressemble très fort au dispositif de la France lors du doublé Coupe du Monde 98-Euro 2000. C’est donc un système 4-2-3-1 que les Portugais ont présenté face aux hommes de Fatih Terim.

Les qualités individuelles en technique et vitesse des joueurs offensifs portugais sont remarquables. Et le coach peut se permettre le luxe de laisser sur le banc des éléments tels que Nani, Ricardo Quaresma, Hélder Postiga voire Hugo Almeida. Mais en-dehors des individualités, c’est la manière d’évoluer qui est très contrariante pour l’adversaire.

La Turquie a commis l’erreur par moments de défendre trop haut et face à des Portugais plus attentifs au piège du hors-jeu, cela aurait pu se traduire par un score fleuve. Le rôle d’ Armando Petit est très important comme régulateur de cette armada de joueurs offensifs : il ne sort pratiquement jamais de son rôle de demi-récupérateur.

Le duo Moutinho-Deco

Joao Moutinho est un infiltreur qui, en possession de balle, joue très près de Deco, le véritable soutien d’attaque. Ces deux joueurs sont capables de combiner t jeu court mais aussi d’armer des frappes de 25-30 mètres. Lorsqu’ils se rapprochent de la défense en ligne adverse ballon au pied, le jeu très écarté du Portugal est très difficile à contrer car la défense doit alors se resserrer pour éviter les passes axiales. Il suffit alors au porteur du ballon d’ouvrir vers un flanc où, automatiquement, l’autre est complètement libre de tout marquage.

Des flancs toujours utilisés

Les attaquants de flancs écartent très fort le jeu pour obliger la défense adverse à défendre sur toute la largeur. De plus, la grande force du Portugal est d’avoir des joueurs de flanc qui permutent et sortent de leur position afin de déstabiliser l’adversaire. Simao Sabrosa et Cristiano Ronaldo utilisent à merveille l’art du contre-pied en rentrant avec ou sans ballon vers l’intérieur du jeu. C’est le moment généralement choisi par les arrières latéraux, Paulo Ferreira et José Bosingwa pour amener la supériorité numérique en venant de très loin. Par exemple, dans les deux premières minutes du match, Bosingwa s’est retrouvé quatre fois dans les 20 derniers mètres adverses en position de débordement.

Cela a démontré une volonté énorme d’aller vers l’avant et de mettre tout de suite la pression. Toutefois, le jeu dans l’axe ne fut pas des plus variés car les combinaisons cherchant Deco et Nuno Gomes furent assez rares et le jeu en pivot du centre-avant capitaine portugais ne fut pas des plus brillants (il a tout de même touché deux fois l’armature du but turque pour une fois à Ronaldo). Quand il fut remplacé par Nani à la 67e on a pu remarquer toute la polyvalence des attaquants : Nani est rentré comme ailier droit, Simao changeant de flanc et Ronaldo se chargeant du rôle ingrat de centre-avant.

Le problème : pas assez d’efficacité

Le Portugal devra un peu plus varier son jeu s’il désire faire mieux qu’en 2004. Un jeu plus fouillé et une meilleure force de pénétration axiale seront nécessaires. Il devra aussi être plus réaliste devant le but car avec seulement 24 buts inscrits en 14 matches de qualification, l’efficacité de cette équipe de qualité est plus qu’insuffisante. Samedi dernier, il a fallu attendre 60 minutes pour enfin trouver l’ouverture grâce à un défenseur central qui a réussi une superbe action… mais a aussi bénéficié d’un brin de chance car son envoi a été dévié in extremis par le retour tardif en tackling d’ Emre Asik. Sans quoi, Volkan Demeril, aurait pu se retrouver sur la trajectoire du ballon et son équipe obtenir un match nul plutôt flatteur. Le Portugal devra également se montrer très vigilant derrière car un relâchement dans les matches contre les ténors risque de se payer cash. Mais avec la réussite indispensable dans ce genre d’épreuves, le Portugal a le potentiel pour remporter l’Euro.

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