LE PLUS GRAND CINÉMA DU MONDE

Après le Titanic, place aux quatre fantastiques. Après le naufrage de l’EURO, l’Angleterre repart pour de nouvelles aventures. Après Tonton Hodgson mis à la pension, place aux  » Tontons Winners « . De ceux qui ont ça dans le sang. Le foot, la gagne, la tchatche, les certitudes. De ceux qui ont du coffre. Avec plein de trophées dedans.

Cette saison 2016/2017 de Premier League s’annonce comme un chef-d’oeuvre. Avec un casting encore jamais connu. Mourinho, Conte, Guardiola et l’auto-indéboulonnable Wenger. Du lourd, du très lourd mais ces quatre fantastiques devront faire leur révérence face au maître des lieux.

Face au romain qui n’a jamais rêvé d’être César. Ave Claudio. Ave Ranieri. Tu es le boss, le king. Tu es le metteur en scène de l’année et ton chef-d’oeuvre restera des décennies dans l’histoire du plus beau cinéma du monde : la Premier League.

On te donne, l’Oscar, le César et le Magritte. Et même le prix Nobel de la paix pour ta classe et ta gentillesse. Et celui de la science. Et tant qu’on y est, celui des mathématiques pour ton art de rendre simple ce que certains s’acharnent à compliquer. Et ça, tu l’as réalisé avec des ingrédients qui ont révélé toutes leurs saveurs grâce à toi.

Mais dans 10 jours commence une tout autre histoire. Place au combat des Titans. Après les dépenses titanesques en joueurs, le Top 4 mise sur les coaches. Des coaches devenus traders au fil de l’évolution du foot. Ils sont là autant pour leurs qualités d’entraîneur que pour leur faculté à attirer les meilleurs joueurs.

Une étude a démontré que l’impact des transferts de joueurs sur la conquête de titres de champion était de 80 %. Celle de l’entraîneur de …20 %. C’est pour cela qu’on vénère à jamais Ranieri. Lui, c’est Mister 80 %. Car les joueurs, faut savoir les faire jouer ensemble. Qu’ils aient coûté des milliards ou des millions.

Et Mourinho, qu’on l’aime ou pas, il a l’art de faire multiplier la valeur marchande en valeur gagnante. Entre ses deux passages à Chelsea, on a beaucoup dépensé, cinq entraîneurs se sont succédé mais un seul a fait aussi bien que lui : CarloAncelotti. Ce qui en Angleterre signifie être champion.

La grande différence, c’est qu’après avoir été coaché par Ancelotti, un joueur semble heureux, épanoui et meilleur que jamais. Après le fameux cap des trois ans sous Mourinho, un joueur semble lessivé, essoré et proche d’être repassé pour de bon. En attendant, il est à Man United. Il y fait d’une pierre quatre coups.

Revenir en Premier League et tenter d’humilier ce qu’il a adoré en privant Chelsea d’un titre. Venir dans la maison du Maître suprême, son ami AlexFerguson pour montrer que lui seul peut redonner le titre aux Mancuniens. Venir pour remettre son ancien boss à sa place.

Lui, l’ex-traducteur de LouisvanGaal va trouver les mots qui mènent au sacre. Et enfin, et surtout, il vient pour gâcher la destinée de son meilleur ennemi Pep Guardiola. Le signal est trop lumineux pour être ignoré. Comme un phare au milieu de la calandre. Il débarque dans la même ville. Etonnant qu’il n’ait pas acheté la maison d’à côté pour être sûr de lui gâcher aussi ses nuits.

Et Antonio Conte là-dedans ? Celui qui a failli faire de la défense à trois le tube de l’été est une sorte de clone des deux autres.  » Mourinhiesque  » dans son jeu sans ballon et  » guardiloquant  » dans son jeu avec. Pas de la même façon mais avec la même  » peptillance « .

Sa signature à lui est son jeu de banc. Une sorte de gestuelle entre JacquesTati et Louis De Funès. Un exubérant presque exaspérant. Un vivant qui fait vivre à travers son corps ce qui devrait être le secret de ses pensées. Mais il a l’air sincère.

Et puis, pour finir, on se dit que ce serait quand même formidable que ce soit un autre magnifique, un plus discret, du genre Pochettino ou Koeman qui vienne tous les mettre d’accord. Dans le plus grand cinéma du monde, tous les rêves sont permis…

PAR FRÉDÉRIC WASEIGE

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