Le plaisir + BAS

Le Carolo Marco Casto a quitté la D1 à 32 ans pour rebondir en bord de Meuse.

Voilà, c’est fini. C’est ainsi que Jean-Louis Aubert célébrait la fin du groupe Téléphone sur leur dernier album. Pour Marco Casto, la fin de l’aventure montoise a constitué ses adieux à la D1 belge. Après 15 ans et 325 matches de bons et loyaux services au sommet de la hiérarchie nationale, le citoyen d’Anderlues s’est résigné à descendre de deux échelons à l’UR Namur pour continuer à vivre sa passion. Et cela s’est déroulé sans états d’âme et sans orgueil déplacé.

 » Je n’étais pas réfractaire à redescendre. Je suis attentif aux discours des présidents et si ce discours me plaît, je n’hésite pas à relever un défi. Que ce soit en D1 ou en D3. Les propos du président Jean-Claude Baudart m’ont convaincu. Il a des objectifs bien précis mais je ne crois pas que cela relève uniquement du rêve. Le président est un homme d’affaires et il sait où il va. Il voulait mettre sur pied une équipe ambitieuse pour viser une accession à la D2 à plus ou moins moyen terme. Mon ambition cadrait avec la leur et à partir du moment où j’étais séduit par les relations humaines que l’on me proposait, je n’ai pas hésité longtemps à me lancer dans cette aventure « , explique l’ancien joueur de Mons.

Pour la première fois de sa carrière professionnelle, Casto quitte le Hainaut tout en continuant son tour de Wallonie. Après La Louvière, Charleroi, Mouscron et Mons, Casto retrouve son copain Fabrice Silvagni, aujourd’hui joueur/entraîneur de Namur.

 » Mais cela ne change rien à mon approche professionnel. Il est mon ami en dehors des terrains mais à l’entraînement, c’est le coach. Il ne faut pas croire que je suis venu ici pour jouer le guignol. Je suis encore ambitieux et je ne viens pas en D3 pour terminer ma carrière en roue libre. Je veux apporter mon expérience et guider ce noyau très jeune. Il faut leur faire comprendre qu’ils doivent se montrer ambitieux. Ils ne connaissent pas encore l’étendue de leurs capacités « , explique-t-il.  » Je n’ai pas hésité à dire que je n’étais pas satisfait après la défaite à Woluwé et celle encourue lors du match amical face à Montegnée. Certains disent que nous n’avons plus rien à gagner cette saison mais on peut encore réussir quelque chose de bien lors de la 3e tranche. Et si on ne parvient pas à arracher un ticket pour le tour final cette saison-ci, ce ne sera pas catastrophique. Par contre, cela le deviendrait si on ne répond pas aux objectifs la saison prochaine. Même si le noyau est encore jeune, je peux dire que l’on compte parmi nous certains joueurs qui ne feraient pas tâche en D1 comme l’Argentin Andres Aimar, le frère du joueur de Valence, débarqué de River Plate et qui a eu quelque mal à s’adapter lors de son arrivée. Il a de réelles qualités. Il doit encore apprendre à gommer certains défauts. Ainsi, quand il a fait son dribble, il ne possède pas encore le changement de rythme nécessaire « .

Le calvaire montois

Marco Casto a été très bien accueilli dans le groupe namurois et s’y sent bien. Car, à Mons, il restait sur un trimestre délicat :  » Quand je suis arrivé à Mons, j’ai senti qu’on regardait certains éléments et qu’on attendait le moindre pas de côté de ceux-ci pour les écarter. Ainsi, c’était aberrant de limoger Marc Grosjean alors qu’il avait réussi une très bonne première saison. Je n’ai rien à reprocher au président Dominique Leone qui a été manipulé par Sergio Brio. Celui-ci a voulu les pleins pouvoirs et il a fait le ménage en se séparant de toutes les grandes gueules du groupe comme Liviu Ciobotariu, Zoran Ban, Eric Joly, Claude Arnaud Rivenet et moi-même. Il a manqué de respect vis-à-vis du président qui lui avait donné une confiance aveugle. Il s’est montré ingrat et sans scrupules et n’était là que pour prendre son argent avant de partir. On m’a alors placé dans le noyau C. Ce fut une période éprouvante car on devait s’entraîner à Jemappes sans vestiaires. On devait s’habiller dans sa voiture car Brio ne voulait pas nous voir. Finalement, Alain Lommers et Geo Van Pyperzeele sont intervenus pour que l’on nous fournisse des conditions de travail décentes « .

S’en suit alors un retour en grâce lors de l’arrivée de Jos Daerden mais bien vite écourté :  » Je me demande pourquoi on est revenu me chercher. J’ai disputé une rencontre face au GBA et de l’avis général, je m’en étais bien tiré sans disputer le match de ma vie. Il faut dire que je revenais de trois mois sans compétition. Et la semaine suivante, je n’étais pas reconduit contre Bruges. J’ai joué 200 fois au back gauche et Daerden me dit que ce n’est pas ma place et il rajoute que je ne conviens pas pour contenir Gert Verheyen alors que toute ma carrière, j’ai eu affaire à Verheyen. A partir de ce moment, j’ai senti le vent tourner. Je savais que je ne terminerais pas la saison au stade Tondreau. Avant la trêve, Lommers m’a dit que je pouvais me chercher un autre club mais que si je ne trouvais rien, je devais reprendre les entraînements avec le groupe le 3 janvier. J’ai eu beau activer les pistes : rien n’avait encore abouti et je me suis présenté au stade à la reprise. Alors Daerden m’a immédiatement déclaré que je ne devais pas être là. Personne ne m’a dit ce que je devais faire, s’il fallait que je rejoigne le noyau B et quel était mon programme pour les jours suivants « .

Ainsi se termine son plus court séjour en club, celui qu’il regrettera le plus :  » Je n’avais pas encore fait de mauvais choix mais avec Mons, ce fut un flop. Je pensais y retrouver les ambiances familiales de Charleroi et de Mons. Ce ne fut pas le cas « .

Désormais, Casto commence dans la capitale wallonne son apprentissage des divisions inférieures :  » Je ne suis pas triste d’avoir quitté la D1 car je n’éprouvais plus de plaisir. Par contre, je suis déçu que les gens aient choisi pour moi quand est arrivé le moment pour partir. J’aurais voulu prendre la décision d’arrêter moi-même. Désormais, je suis à Namur pour vivre une nouvelle aventure. Je joue à un poste de médian défensif auquel je n’étais plus habitué. J’accepte donc facilement les remarques de mon jeune co-équipier Mathieu Stelleman qui me replace de temps en temps. On doit désormais viser une certaine régularité. Sur les six dernières rencontres, nous n’avons été battus qu’une fois mais nous avons réalisé cinq matches nuls !  »

Stéphane Vande Velde

 » Daerden dit que je n’étais pas un back gauche mais j’ai TOUT LE TEMPS EU AFFAIRE à VERHEYEN  »

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