Le Petit Poucet turc

Basaksehir est sur le point de remporter son premier titre. Quel est la clef du succès du petit club d’Istanbul ?

Istanbul Basaksehir a une longueur d’avance sur ses plus proches poursuivants, Galatasaray, Besiktas et Trabzonspor. C’est inhabituel en Turquie, où les trois clubs de tradition monopolisent généralement les premiers strapontins. Or, Fenerbahçe, qui jouait ce week-end au stade Fatih Terim de Basaksehir, est même menacé de rétrogradation. Le petit club attire une moyenne d’à peine 5.000 personnes, en dehors des affiches comme celle du week-end passé. C’est fort peu par rapport aux grands clubs mais c’est un multiple des assistances d’il y a quelques années. Parfois, Basaksehir s’est produit devant quelques centaines de spectateurs à peine.

L’arme fatale de Basaksehir est simple : c’est la continuité. L’entraîneur, Abdullah Avci (55 ans) est en poste depuis l’été 2014 et y avait déjà travaillé de 2007 à 2011, avant d’être nommé sélectionneur de la Turquie, un emploi qu’il a occupé jusqu’en 2013. C’est une éternité selon les normes turques. Une grande partie des joueurs est au club depuis longtemps aussi. Et quand il achète un joueur, comme Eljero Elija, Robinho ou Emmanuel Adebayor, il ne paie pas plus de deux millions d’euros. Pendant que les autres clubs changent d’entraîneur comme de chemise et transfèrent des joueurs à la chaîne, même si la crise économique les empêche de les payer longtemps, Basaksehir prospère, profitant de leurs erreurs, sans dépenser plus qu’il ne gagne.

Le club a donc progressé pas à pas. Situé dans la nouvelle entité d’Istanbul, au nord-ouest de la ville, il en est à sa onzième saison parmi l’élite mais il a terminé parmi les quatre premiers des quatre derniers exercices. Les sponsors affluent car le club est associé au président Recep TayyipErdogan, bien que celui-ci soit issu du quartier de Kasimpasa et soit initialement supporter de Fenerbahçe. Les entreprises espèrent ainsi être dans les grâces du tout-puissant président. Ceci dit, si le club profitait vraiment d’une manne grâce à ce lien politique, il aurait acheté une palette de stars, comme les autres grands de Turquie.

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