Le pape et trois filles

Comment utilisez-vous vos loisirs?

Michal Zewlakow (26 ans): Je consacre beaucoup de temps à Maja, notre petite fille, née il y a trois mois. J’aime aussi les films et j’écoute souvent de la musique. Disco, rock, polonaise. Le CD d’Eros Ramazotti est mon préféré. Je trouve que sa musique est une source de détente. Je l’écoute souvent en voiture aussi. Sinon, j’allume les chaînes musicales: TMF, MTV

Vous êtes donc devenu papa. Comment le ressentez-vous?

C’est fantastique! Plus tard, je devrai faire attention à ne pas tout passer à ma fille. Je crois qu’au premier regard, je suis déjà foutu. Je veux lui offrir tout ce dont elle a besoin et j’espère qu’elle deviendra une charmante fillette en pleine santé.

Une belle voiture, c’est important pour vous?

J’y attachais plus d’importance avant. Maintenant, ma voiture doit avant tout être confortable. Pour l’instant, j’ai une Mercedes. A Mouscron, c’était une Renault Megane Scénic et j’en étais également très content.

Qu’est-ce qui vous manque le plus, ici?

Un plat typiquement polonais. éa ressemble un peu à des raviolis et ma belle-mère les réussit particulièrement bien. Durant mes deux premières années en Belgique, j’ai eu des problèmes d’intégration. Je regrettais les habitudes prises en Pologne. J’y avais beaucoup d’amis et leur contact me manquait. Je continue à les regretter, ainsi que ma famille, mais je me suis fait d’autres copains ici, ce qui colore ma vie. Je me sens vraiment bien en Belgique.

Voulez-vous retourner en Pologne, au terme de votre carrière?

C’est mon objectif mais je n’en suis pas totalement certain. Tout dépend de l’évolution des choses. Par exemple, si Maja entame sa scolarité ici, ça peut tout changer. Nous verrons bien où nous atterrirons.

Qui aimeriez-vous rencontrer?

Le pape, comme beaucoup de Polonais. Je n’ai jamais visité le Vatican et j’aimerais le faire une fois. En Pologne, la majorité des gens sont catholiques. Nous considérons le pape comme un roi. Beaucoup croient en Dieu sans oser exprimer leur foi car l’Eglise se mêle de plus en plus de politique.

L’informatique vous intéresse-t-elle?

Je ne suis pas un connaisseur mais je sais me servir d’un ordinateur. Par contre, Marc Hendrikx, mon coéquipier, est un crack, au point qu’il m’arrive de le croire plus intelligent que l’ordinateur (il éclate de rire). Je ne suis pas aussi fanatique. J’essaie de limiter le temps que je passe sur mon PC et j’utilise Internet pour regarder des films ou envoyer des documents en Pologne.

Imaginez que vous puissiez changer quelque chose en vous…

J’aimerais grandir de cinq centimètres même si je mesure 1,83 m. Pour un footballeur, la taille est toujours un avantage.

Qu’aimez-vous particulièrement en Ania?

Je suis tombé amoureux d’elle parce qu’elle est une femme forte qui sait ce qu’elle veut tout en étant charmante et en conservant un côté enfantin.

Si vous n’étiez pas devenu footballeur…

J’aurais fait un sport quand même. Les études ont toujours été importantes à mes yeux, même une fois devenu professionnel. Je ne les ai interrompues qu’en arrivant à Beveren. J’ai étudié l’économie mais j’aurais certainement cherché un boulot dans le milieu sportif. Si je n’étais pas aussi jeune, un boulot de manager ne me déplairait pas. Ou alors, kinésithérapeute ou médecin sportif… Le sport est un fil rouge dans ma vie. A l’âge de neuf ans, j’ai commencé à pratiquer le judo avec mon frère. Ensuite, nous avons préféré le football. Jusqu’à l’année dernière, j’ai toujours joué avec Marcin. Si je le pouvais, je le transférerais à Anderlecht. Il me manque beaucoup. Au début, c’est une façon de parler, mais je lui téléphonais presque toutes les heures pour lui demander comment il allait.

Comment avez-vous rencontré Michal?

Ania Konowrocka (26 ans): Nous avons fréquenté la même école et le même club sportif. Il jouait au football en D1, moi au basket. Nous nous connaissons depuis environ sept ans et sommes mariés depuis un peu plus de deux ans.

Comment vous occupez-vous?

Avec notre fille. Je dois dire que ma vie est plus agréable depuis sa naissance. Au moins, j’ai quelque chose à faire. Quand Michal a été transféré en Belgique, je suis restée en Pologne. J’ai achevé mes études et travaillé comme entraîneur de basket. Il m’a fallu le temps de m’adapter mais je me sens bien en Belgique, maintenant. Il m’arrive même de manquer de temps. Avant, j’allais régulièrement nager et courir. J’ai également arrêté le basket. Je l’ai pratiqué à Mouscron mais au bout de six mois, je suis tombée enceinte… J’aime le shopping. Je m’intéresse à la mode et la Belgique est en avance sur la Pologne, de ce point de vue. Ce qu’on voit ici n’arrivera en Pologne que dans deux ans.

Quelle est la principale qualité de Michal?

Je l’aime comme il est. Il est bon. Il s’occupe beaucoup de sa famille et de sa fille, évidemment. La nuit, c’est moi qui me relève quand Maja pleure mais durant la journée il s’occupe beaucoup d’elle. Il lui donne les soins nécessaires.

Quelle est votre spécialité culinaire?

Surtout des pâtes. Jaime la cuisine italienne. C’est moi le chef coq car Michal ne s’y intéresse pas du tout. (Michal rit: Je tire mon plan, vous savez. J’ai quand même vécu seul avec mon frère et il fallait bien survivre).

Où vous mènent vos vacances de prédilection?

En Espagne! Jusqu’à présent, nous n’avons effectué qu’un seul voyage ensemble. Quand nous en avons le temps, nous retournons normalement en Pologne mais l’année prochaine, j’espère aller ailleurs. L’Espagne me tente. Je serais contente si Michal décidait d’y jouer, un jour (elle rit).

Qu’est-ce qui vous fait peur?

La solitude. Je ne saurais vivre sans ma petite famille près de moi.

Vos programmes TV favoris?

(Michal : Tout ce qui est dramatique: les séries qui se passent dans les hôpitaux, les reportages sur les orphelins… Toutes ces choses. Pff. Moi, je préfère Bruges-Barcelone!) Oui, c’est vrai. J’aime les programmes qui montrent la vie telle qu’elle est.

La Pologne reste un pays pauvre. La différence avec la Belgique est-elle grande?

Ce n’est plus comme il y a 20 ansoù le contraste était énorme. Le problème de la Pologne actuelle est qu’une partie des gens vit plutôt confortablement et que l’autre n’a rien du tout. La différence entre ces deux groupes est énorme. La situation économique évolue quand même dans le bon sens.

Aimez-vous le football?

Il le faut, puisque c’est le métier de Michal, mais je préfère le basket et le volley. ( Michal : Oui, si Ania pouvait me changer, elle me ferait grandir de dix ou 20 centimètres et me transformerait enbasketteur!) Non, pas ça non plus. Je ne changerais rien, même si je le pouvais (elle rit).

Quelle musique aimez-vous?

Surtout la musique polonaise. Nous avons pas mal de CD de Pologne. J’aime aussi lire mais je n’ai pas assez de temps pour prendre un livre et l’ouvrir.

Comment envisagez-vous votre avenir?

Tout en rose! Je pense que tout ne peut que s’améliorer, même si tout va déjà bien. J’aimerais avoir trois enfants. Trois filles si c’est possible.

Ilse Peleman

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