Le nouveau Pelé

Pleins feux sur Nelé, le plus grand espoir du football brésilien.

Ce soir, à l’occasion du match amical entre la France et le Brésil, le public du Stade de France ne verra malheureusement pas à l’£uvre la nouvelle coqueluche du foot auriverde, Neymar (19 ans depuis le 5 février). Au même moment, le jeune avant du FC Santos sera toujours en lice à la Copa America Espoirs, dont l’apothéose a lieu au Pérou. Une compétition qui inspire le joueur, auteur de sept buts lors des cinq premières parties, parmi lesquels un quadruplé contre le Paraguay (victoire 4-2) et un doublé (agrémenté d’une passe décisive) devant le Chili (5-1). Seul un miracle peut désormais priver la Seleçao d’un succès final dans cette épreuve à six, voire d’une participation aux Jeux olympiques de Londres en 2012, qui accueilleront les deux meilleurs représentants sud-américains actifs à Lima en ce moment.

Aux JO, il n’est pas interdit de penser que Neymar (de son vrai nom Neymar da Silva Santos Junior) évoluera pour ainsi dire dans son jardin dans la capitale de l’Angleterre. L’été passé déjà, Chelsea avait fait le forcing en vue de l’enrôler. Les Blues étaient alors prêts à déposer 30 millions d’euros sur la table pour obtenir le concours du gamin. Le président du Santos, Luis Alvaro Ribeiro, ne l’entendait toutefois pas de cette oreille. L’homme voulait s’en tenir aux 45 millions d’euros de clause libératoire qu’il avait lui-même fixée au moment où son poulain signa son premier contrat pro, avec expiration en juin 2015.

Pas sûr que Roman Abramovitch, qui vient de faire deux nouvelles folies avec les acquisitions de Fernando Torres (Liverpool) et David Luiz (Benfica) se laissera encore éconduire le jour où il reviendra à la charge pour le coming man brésilien.

Au même titre que le roi Peléou, plus près de nous, d’autres stars comme Robinho, Diego voire Thiago Luis, Neymar a fait toutes ses classes au sein du club formateur par excellence du championnat régional paulista qu’est le FC Santos. A l’image de ses glorieux devanciers, il n’a pas encore fêté son 17e anniversaire lorsque, le 24 janvier 2009, il est appelé pour la première fois en équipe-fanion pour contrer le FC Oeste. Entré au jeu à la 59e minute en lieu et place de Mauricio Molina, il contribue à la victoire de ses couleurs, sans plus. Titularisé huit jours plus tard contre un autre sociétaire de l’élite de l’Etat de Sao Paulo, Santo Andre, il fait mouche en fin de partie et a rang dès cet instant, d’incontournable dans le onze de base.

Trio infernal

Neymar n’est pas le seul jeunot de cette formation. A ses côtés évoluent deux autres teenagers : André de même que Paulo Henrique Ganso. Tous trois ont tôt fait de se muer en véritables pourfendeurs des défenses. En Coupe, ils atomisent tour à tour le modeste Navairense (10-0) et, surtout, le réputé Guarani (8-1). En championnat, il n’en va pas autrement avec une consécration, la même année, face au FC Sao Paulo de l’ex-coach de Bordeaux et Monaco, Ricardo. L’approche attentiste de ce dernier vole en éclats face à la virevoltante ligne d’attaque des Noir et Blanc. Au total, en un an, le trio infernal du Santos paraphe 100 goals en 30 matches, pétaradant donc à la moyenne de 3,3 unités par rencontre. A ce petit jeu, Neymar se taille la part du lion avec 57 réalisations. Soit un but tous les deux matches, une moyenne très appréciable.

Revers de la médaille : la célébrité lui monte à la tête. Au point de jouer les divas. Le 22 septembre 2010, il pique une crise sur le terrain parce que le coach, Dorival Junior, refuse qu’il botte un penalty, préférant l’ailier Wesley. Dans un premier temps, Neymar est suspendu par la direction pour son attitude désobligeante vis-à-vis de l’entraîneur. Mais suite à la bronca des fans, qui prennent fait et cause pour leur vedette, c’est elle qui est repêchée au détriment du coach qui est poussé vers la sortie. Neymar a droit à la même clémence de la part de l’homme fort du club après qu’il se soit fait pincer avec des prostituées après une victoire contre Gremio Porto Alegre au cours du même automne. Au lieu de tancer le joueur, Ribeiro préfère crier au complot, accusant certaines personnes d’essayer de diaboliser la star.

Vu la valeur marchande de Neymar, mieux vaut évidemment que son image ne soit pas ternie. C’est que sa cote n’a eu de cesse d’amplifier depuis ses débuts. A fortiori après le 26 juillet 2010, quand le sélectionneur national, ManoMenezes, l’aligne pour la toute première fois dans l’équipe du Brésil face aux Etats-Unis. Un match qu’il marque d’emblée de son empreinte en déflorant la marque après 28 minutes de jeu, d’un coup de tête, sur un centre d’ AndréSantos.

Surnommé par d’aucuns Nelé, lisez le Nouveau Pelé, Neymar n’aime pas trop cette comparaison avec le dieu vivant du football brésilien. Par contre, en raison de ses déhanchements, il ne réfute pas la similitude avec un autre monstre sacré, décédé pour sa part : Garrincha, l’ Ange aux jambes tordues.

PAR BRUNO GOVERS – PHOTO: IMAGEGLOBE

Clashes avec son coach, débauche… son président lui passe tout pour préserver son image !

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