Le nouveau calendrier sème la discorde

À Travers la Flandre ouvre ce mercredi le volet flamand des classiques. L’arrivée du peloton chez les Flandriens fait frémir d’impatience coureurs et supporters, qui commencent à compter les jours qui les séparent du Tour des Flandres.

De plus en plus de grandes équipes s’installent sous nos contrées à partir d’À Travers la Flandre, pour préparer le Ronde. Aujourd’hui, 14 des 18 formations du WorldTour prennent le départ à Roulers. Ce nombre-record contraste avec les prévisions effectuées par le directeur de course Guy Delesie début 2005, lors de la mise sur pied du WorldTour, la Ligue des Champions du cyclisme.  » Des épreuves comme la nôtre auront du mal à survivre « , avait-il clamé.

Il y a dix ans, Delesie a été un des rares organisateurs à oser défendre ses intérêts et à plaider ouvertement pour une collaboration de toutes les classiques printanières flamandes. À ses yeux, c’était la seule possibilité d’ancrer le printemps flamand dans un calendrier de plus en plus international.

Cette union s’est concrétisée en 2010 à l’initiative de Wouter Vandenhaute, le CEO du groupe De Vijver. À Travers la Flandre a intégré les Flanders Classics, avec le Tour des Flandres, le Circuit Het Nieuwsblad, Gand-Wevelgem, le GP de l’Escaut et la Flèche Brabançonne. L’année dernière, la course a été promue hors-catégorie au calendrier cycliste. C’est le plus haut niveau après le WorldTour.

L’avenir semble assuré aussi. La semi-classique est bien placée sur le projet de calendrier 2015-2020 : un mercredi plus tard, entre Gand-Wevelgem et le Tour des Flandres. L’objectif est d’attirer les grandes équipes et les meilleurs coureurs à Roulers. Tant qu’À Travers la Flandre reste coincée entre Milan-Sanremo et le tandem E3 Harelbeke-Gand-Wevelgem, la tentation est forte pour Boonen, Cancellara,Sagan et Cie de la dédaigner.

Les projets de remaniement du calendrier sont suivis attentivement par les organisateurs des Trois Jours de La Panne car le changement de date d’À Travers la Flandre risque de déplacer leur course aussi. Or, La Panne est décidée à défendre sa place bec et ongles.

Son combat est peut-être sans espoir, compte tenu de son manque de pouvoir. Au sein du groupe de travail qui planche sur la réforme du calendrier international, les seuls Belges sont Wouter Vandenhaute et Gilbert Van Fraeyenhoven : des représentants des Flanders Classics.

Harelbeke, l’autre course printanière flamande connue pour avoir refusé d’intégrer les Flanders Classics, risque également d’en subir les conséquences. Le calendrier provisoire la classe un cran en dessous de Gand-Wevelgem, sa rivale, alors qu’actuellement, les deux épreuves, reprises dans le WorldTour, sont à égalité.

La semi-classique perdrait le statut obtenu en compensation de son déplacement forcé du samedi au vendredi. Or, cette rétrogradation implique une diminution de la qualité des participants.

Cette réforme du calendrier va s’appliquer pas à pas dans tout le monde cycliste à partir de l’année prochaine mais en Flandre, l’eau est déjà montée très haut. Les organisateurs vont devoir déployer plus d’efforts encore qu’avant.

PAR BENEDICT VANCLOOSTER

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