Le nouveau Bruges

Le vainqueur de la Coupe de Belgique a déjà engagé un trio intéressant.

Jeroen Simaeys : médian belge, 22 ans, 1,92m

Bruges aurait payé 200.000 euros pour Jeroen Simaeys, à qui il a offert un contrat de quatre ans. Le Trudonnaire a joué à Butsel, un club du Brabant flamand puis au Stade Louvain, au FC Malines et à Oud-Heverlee, où il a débuté en équipe Première à l’âge de 16 ans. C’est là que St-Trond est allé le chercher en 2005. A l’époque, déjà, on le comparait à Timmy Simons. Depuis, il s’est adapté sans problème et est même devenu un des piliers de l’équipe. Il combine le football avec des études de psychologie à la KUL où il va entamer sa dernière année.

n Peter Delorge (capitaine de St-Trond) :  » C’est un joueur très intelligent qui peut jouer partout dans l’axe. Et un brave type que nous allons regretter mais il ne pouvait pas refuser cette offre. D’autant qu’il a les qualités pour réussir. De plus, il est très ambitieux « .

n Nicky Hayen (défenseur de St-Trond) :  » Ce n’est pas un garçon difficile mais il dit ce qu’il pense. A St-Trond, on l’accepte mais j’espère pour lui qu’il saura se faire respecter à Bruges. Pour moi, c’est au poste de médian offensif qu’il est le meilleur car il s’infiltre bien, il a un bon jeu de tête et il travaille beaucoup à la récupération. Il a parfois tendance à vouloir trop en faire et à courir n’importe où mais, à Bruges, il sera mieux entouré. Il sait qu’il doit aussi travailler son pied gauche « .

n Peter Voets (entraîneur de St-Trond) :  » C’est un joueur très complet et il a des aptitudes de leader. J’aurais voulu le garder un an de plus car il peut encore progresser mais il va s’imposer à Bruges. C’est un gars simple, intelligent, parfois réservé « .

n Jean-Pierre Vande Velde (entraîneur du FC Dender, ex-entraîneur de Simaeys à Oud-Heverlee) :  » Je l’ai lancé en équipe Première lorsqu’il avait 16 ans. Je ne savais pas trop si je devais l’aligner devant la défense ou derrière les attaquants car il est bon partout et il a trois poumons. Et puis quelle frappe ! Seule sa vitesse laisse à désirer. Et son pied gauche. Pour le reste, il est costaud, grand et intelligent. Il se fait respecter sur le terrain comme dans le vestiaire. Offensivement, il est meilleur que Simons et même que Lorenzo Staelens. Défensivement, on verra. En le transférant, Bruges prouve qu’il sait ce qu’il fait « .

n Luc Devroe (manager du Club Bruges) :  » Notre but est de faire de lui le patron de l’entrejeu. Il peut y arriver dès la saison prochaine « .

n Jacky Matthijssen (nouvel entraîneur du Club Bruges) :  » Je le voulais déjà à Charleroi mais il avait opté pour St-Trond. Il a beaucoup de potentiel, il est flexible, ouvert. Nous allons parler ensemble de sa place. Cela pourrait être dans l’entrejeu ou dans l’axe de la défense. Un nouveau Simons ? N’allons pas trop vite mais, comme lui, il est très sobre « .

Stepan Kucera : stoppeur tchèque, 23 ans, 1,91 m

n Prague :  » Mes parents et mon frère ont joué un grand rôle dans ma carrière. Mon père est informaticien et ma mère est comptable. Ils viennent d’un village à 30 km de Prague mais j’ai grandi dans la capitale. Je suis un débrouillard. J’ai toujours voulu jouer au football, même si j’ai un diplôme de cuisinier. Cela me laissait plus de temps que d’apprendre la mécanique, on avait moins de devoirs…  »

n Jablonec :  » Je suis surpris par ce transfert car je n’ai joué qu’une demi-saison à Jablonec et une demi-saison au Sparta Prague. J’avais 21 ans lorsque je suis arrivé en équipe Première à Jablonec. Je suis content que le Sparta m’ait prêté à Jablonec car, à Prague, il est très difficile pour un jeune de percer. A Jablonec, j’ai pu me faire les dents et commettre des erreurs qu’on ne m’aurait pas pardonnées à Prague, où il faut tout gagner et disputer la Ligue des Champions « .

n Ligue des Champions :  » Certains équipiers ont trouvé que c’était une bonne chose de partir, d’autres ont dit que je n’étais pas prêt et que je devrais encore rester au Sparta pour disputer la Ligue des Champions : moi, je pense que je suis prêt. De toute façon, un joueur doit toujours être prêt à aller de l’avant et supporter la pression. Comme beaucoup de joueurs tchèques, je rêvais d’un transfert à l’étranger. C’est vrai que le Sparta va jouer la Ligue des Champions mais qui sait ce qu’il se passera dans un an ? J’espère que Bruges sera champion et disputera aussi cette compétition « .

n Grandeur :  » Le Sparta est aussi un grand club mais, à mes yeux, Bruges est plus grand encore. Je n’ai plus rien à gagner en Tchéquie, je dois placer la barre plus haut. Je veux apprendre l’anglais et le français, découvrir le pays, d’autres personnes et acquérir de l’expérience « .

n Découvrir :  » Le championnat de Belgique est plus fort que celui de Tchéquie. J’ai vu le 3-3 contre le Cercle. Cela résume parfaitement ce que je pensais du football belge : beaucoup de buts et du monde dans les stades. Chez nous, si on va à Zlin, on joue devant 2.000 personnes. Il y a davantage de joueurs techniques ici car il y a plus d’étrangers. Le Sparta n’en a qu’un, le Français Sylvestre. Il y a un Brésilien au Slavia et un à Olomouc mais pour le reste… En Belgique, le dernier du classement peut battre le leader, je pense qu’on y inscrit plus de buts et qu’on y joue moins tactiquement. Ici, le jeu est très fermé. Je serais très content si je touche beaucoup de ballons, ce qui n’était pas le cas en Tchéquie. Je n’étais jamais mis sous pression. Or, j’en ai besoin « .

n Modèle :  » Je veux apporter de la concurrence au Club Bruges. Je dois juste travailler ma vitesse pour devoir tackler moins souvent, même si je sais le faire. J’ai un bon pied droit et je peux donc jouer à n’importe quelle place en défense. J’ai même déjà joué dans l’entrejeu mais c’est comme stopper gauche que je me sens le plus à l’aise. David Rozehnal est un exemple pour moi. J’aimerais jouer comme lui un jour. Il a évolué en France et pourrait aller en Angleterre ou en Allemagne « .

n Euro Espoirs :  » J’aurais pu participer à l’Euro -21 aux Pays-Bas mais l’entraîneur m’a dit que j’avais besoin de repos afin d’arriver à Bruges dans les meilleures conditions « .

Dusan Djokic : centre-avant serbe, 27 ans, 1,85m

A l’Etoile Rouge Belgrade, Dusan Djokic a inscrit 14 buts en 28 rencontres la saison passée. Mais le Serbe apportera-t-il réellement un plus au Club ? Nous avons posé la question à quelques spécialistes du football serbe.

n Du sang-froid.  » Je ne l’ai vu que trois fois à l’£uvre cette saison mais cela fait tout de même trois ans que je le suis « , dit Cvijan Milosevic. L’agent de Milan Jovanovic croit en Djokic.  » Il a beaucoup progressé et convient parfaitement au style de jeu de Bruges. Contrairement à la plupart des Slaves, ce n’est pas un technicien raffiné mais un battant, un travailleur qui n’abandonne jamais et mise tout sur son engagement. Il est puissant et aime aller au duel. Ce que j’aime bien, c’est qu’il se donne à fond mais conserve tout de même suffisamment de fraîcheur pour marquer. Il a beaucoup de sang-froid et est particulièrement dangereux de la tête sur les centres venus des flancs. Dans le rectangle, les défenseurs vont devoir le tenir constamment à l’£il. (il rit) Mais ce n’est pas un TGV comme Jovanovic, il ne faut pas lui demander de sprinter. Il a l’âge idéal pour tenter sa chance à l’étranger. Il n’avait plus rien à gagner en Serbie. Ce qui lui convient le mieux, c’est un système à deux attaquants de pointe. A l’Etoile Rouge, il profitait de la taille de Nicola Zigic qui, avant de partir à Santander, jouait en pivot. Mais Dusan sait prendre ses responsabilités. La seule chose qui inquiète Milosevic, c’est le rythme et la vitesse d’exécution. Le niveau du football belge est tout de même bien plus élevé que celui de la Serbie « .

n Seulement puissant ? Tomas Vasov (ex- défenseur de La Gantoise qui vient de décrocher son diplôme d’entraîneur en Serbie) n’a pas une très bonne impression de Djokic :  » Je ne lui trouve rien de spécial. Je n’aime pas trop ces types qui n’utilisent que leur puissance. Il est très agressif dans le sens noble, il a beaucoup d’endurance et marque facilement mais je me demande si on peut comparer le niveau des championnats. Physiquement, Djokic est un phénomène intéressant, mais il a encore beaucoup trop de lacunes, sans quoi il jouerait depuis longtemps à l’étranger « .

n Forcer l’équipe nationale. Ratko Dostanovic, qui a causé la surprise en amenant le FK Bezanija à la quatrième place et en décrochant un ticket UEFA, est convaincu que le joueur va s’imposer chez nous :  » C’est un attaquant mobile. Il est fort de la tête et cela fait des années qu’il fait preuve d’opportunisme. Il a longtemps formé un super tandem avec Zigic, ils étaient très complémentaires. Dusan lisait très bien le jeu de son partenaire et savait se placer. C’est une question de feeling, cela ne s’apprend pas. Dusan est un battant. Avec lui, l’équipe peut partir à la guerre. Il ne calcule pas ses efforts. Il joue pour l’ensemble et se donne toujours à 100 %. Tout ce qu’il fait est basé sur le collectif. Il a une bonne mentalité et va s’imposer. Je ne suis pas sûr qu’il puisse jouer en pivot. A l’Etoile Rouge, il n’a jamais dû le faire. Une bonne équipe fait le jeu et se crée des espaces dans le dos de la défense. Mais il doit être possible de lui demander de remiser, même s’il préfère aller au duel. En tout cas, je pense qu’il va exploser en Belgique. Bruges doit lui permettre de se mettre en évidence et d’être sélectionné en équipe nationale « .

n Joueur de rue. Le Monténégrin et ex-international yougoslave Zeljko Petrovic, nouveau coach du RKC Waalwijk, connaît les points forts de Djokic :  » Un bon joueur. Un attaquant talentueux, qui sait conserver le ballon et est fort au duel mais bouge beaucoup dans le rectangle. Il connaît les exigences d’un grand club car il a tout de même disputé la Coupe d’Europe avec l’Etoile Rouge. J’ai appris que Bruges le voulait déjà l’an dernier mais qu’il était trop cher. Il a donc eu un an de plus pour mûrir et travailler ses points faibles. Djokic est rusé comme un joueur de rue, c’est un malin qui sait se créer des occasions. Et il ne lui en faut pas beaucoup pour marquer. Il offre un échantillon assez varié de qualités : il a un bon caractère et est fort de la tête. Ce n’est pas un égoïste : il réfléchit et joue en fonction de l’équipe. Et quand c’est comme ça, les buts tombent souvent tout seuls « .

n Un deuxième Vieri. Mihajlo Todic, du journal serbe Sportski, est très positif :  » Dusan Djokic est prêt pour le championnat de Belgique, j’en suis convaincu. Il s’agit tout de même d’un très bon attaquant. Il court beaucoup et aime surtout les situations d’un contre un. Il aime bien prendre les défenseurs à contre-pied, même s’il n’a pas beaucoup de technique. C’est pour cela qu’il est important qu’il soit soutenu par un bon entrejeu. Savez-vous comment nous le surnommons ici ? Bobo, comme Christian Vieri. En fait, c’est un deuxième Vieri, un attaquant costaud qui marque facilement. Evidemment, ce n’est pas une copie conforme mais il essaye de faire aussi bien que l’Italien. Il doit pouvoir s’imposer comme d’autres Serbes l’ont fait avant lui en Belgique. Pour lui, c’est peut-être la dernière occasion de faire parler de lui sur la scène internationale car il n’est plus tout jeune « .

par raoul de groote, steve van herpe, alain vanden bossche et frédéric vanheule

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