LE MONDIAL, C’EST DEMAIN

Où en sont les préparatifs, à trois mois du coup d’envoi ?

Franz Beckenbauer : Tout fonctionne selon les plans. Nous sommes même en avance en maints domaines. Les stades sont prêts, l’industrie du tourisme se prépare depuis quatre ans, nous avons pris nos précautions en matière de sécurité, multiplié les réunions et la vente des billets démontre la popularité de la Coupe du Monde. La billetterie est le seul aspect qui posera problème jusqu’au 9 juillet.

Il y a eu des défauts de construction aux stades de Kaiserslautern et de Nuremberg. Etaient-ils sérieux ?

Heureusement non. Notre sérieux nous permet de résoudre tous ces problèmes. Il est inévitable, dans pareille entreprise, que tout ne fonctionne pas toujours comme prévu. C’est absolument normal. Cela ne me tracasse pas car je suis entouré de gens très compétents. D’autre part, lors de maintes autres coupes du monde, on a travaillé aux stades jusqu’au premier match. Nous devrons certes effectuer quelques travaux, comme installer des sièges aux places debout autorisées en Bundesliga ou en ôter pour agrandir les espaces réservés à la presse. Evidemment, nous devons attendre la fin de notre championnat pour le faire. Après tout, une Coupe du Monde n’est pas une affaire de briques et de ciment, aussi importants soient-ils, mais de football.

L’Allemagne affronte le Costa Rica, la Pologne et l’Equateur au premier tour. Est-ce un bon tirage ?

Oui. Nous respectons nos adversaires mais je pense que nous pouvons les vaincre et atteindre le deuxième tour. J’espérais un groupe difficile parce que cela attiserait la concentration des joueurs. Je me souviens qu’en 1974, quand j’étais capitaine, nous semblions être dans une poule facile et nous avons eu du mal à trouver notre rythme. Il faut cependant souligner que, de nos jours, au niveau international, aucun match n’est facile.

La Corée du Sud et le Sénégal ont créé la surprise lors de la dernière édition. Vous attendez-vous à de nouvelles révélations ?

La dernière Coupe du Monde était exceptionnelle. Elle a commencé plus tôt que d’habitude afin d’éviter la saison des pluie. Les vedettes des grandes nations venaient d’achever leur championnat national et les épreuves de coupes d’Europe. Elles ont sauté dans l’avion et disputé des matches importants une semaine plus tard. On imaginait que cela poserait des problèmes. Certains joueurs étaient blessés, tous étaient fatigués. Je pense à Zidane ou à Figo. La FIFA a compris le problème et a mis au point une loi selon laquelle tous les joueurs participant à la Coupe du Monde disposent de quatre semaines de repos avant le début de celle-ci. Je m’attends donc à moins de surprises cette fois.

Discutez-vous des problèmes avec Jürgen Klinsmann ?

Nous avons peu de contacts, au fond. J’ai plus de choses à régler avec Oliver Bierhoff, le team manager national, qui est son bras droit. Jürgen a des problèmes plus importants à régler. Il n’est pas là pour me faire la conversation.

Comment gérez-vous la pression ?

J’y suis habitué. Je ne dirais pas que chaque journée est facile. Où que j’aille, c’est le tumulte à cause de ce que j’ai fait ou que je vais réaliser. Partout, les journalistes me demandent des interviewes exclusives. La FIFA aussi requiert mon temps. Savez-vous qu’après le tirage, le comité d’organisation a effectué un tour de bienvenue des 31 qualifiés ? La Coupe du Monde peut débuter !

KEIR RADNEDGE, ESM

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