Le meilleur gazon de la D1

Avec un vrai billard à disposition, pas d’excuses pour les joueurs du KV.

Bientôt la fin de journée pour le noyau A du KV Malines. Il est presque 13 h. En cherchant bien, on doit trouver pire, comme vie… Sur le terrain d’entraînement du club, Alessandro Cordaro, Maxime Biset, Tomislav Paèovski et le troisième gardien Sören Ihssen s’échangent encore quelques transversales, puis s’en vont vers leurs gels douche et shampoings en prenant soin de saluer Jan Van Seghbroeck. Faut dire que sans Jan, ils s’époumoneraient sur des prairies d’herbes hautes, comme des étalons. C’est scientifique : le gazon pousse à raison de 8 millimètres par jour. Et Jan, c’est l’homme qui le remet à dimension, jour après jour.

Jan s’occupe des terrains. Disons même qu’il les bichonne. Arrivé au stade entre 7 h et 8 h pour préparer la pelouse d’entraînement, ce jeune homme de 23 ans a la mine épanouie des gens qui servent à quelque chose. Parce que le foot sans bon gazon, c’est comme le foot sans bon ballon, ce n’est plus vraiment du foot. L’herbe se détériore, s’efface ou forme des amas, les faux rebonds s’accumulent et les joueurs, forcés de se concentrer sur leurs intuitions, inventent des contrôles bizarres, accumulent les passes étranges, ralentissent les échanges et produisent un spectacle au mieux bancal, au pire complètement piteux.

A Malines, les joueurs peuvent évoluer l’esprit libéré : la pelouse du KV est considérée comme l’une des meilleures du pays. Si pas la meilleure. Un secret ?  » Notre terrain bénéficie de la lumière tout au long de la journée. Seuls une bande de deux mètres nous pose problème. Elle se trouve au-devant de la tribune d’honneur, sur toute la longueur du terrain, et n’est pas ensoleillée. En plus, c’est sur cette bande de gazon-là que se font les interviews d’après-match. Mais le reste du terrain est effectivement très bon, même en hiver. L’an passé, entre la fin janvier et la fin février, nous avons eu quatre matches et quatre entraînements. Mais la pelouse a tenu bon « , témoigne Jan, supporter depuis toujours du KV local.

Sa tâche : entretenir au quotidien les terrains de l’école des jeunes et ceux de l’équipe première, avec, évidemment, une attention toute particulière pour la pelouse du stade Argos Achter de Kazerne. Un coup de tondeuse par jour, trois ou quatre passages avant le match, une longueur d’herbe fixée à 1,8/1,9 centimètres. Et puis aussi, forcément, ces fameuses bandes alternativement foncées et claires, qui délimitent le terrain, facilitent la vie des juges de touche et des télés. Grand mystère. Enfin pour ceux qui, comme nous, n’ont pas pour un centime la main verte : il suffit de passer dans un sens, puis dans l’autre. Effrayant de simplicité. Pas besoin de rouleaux d’herbes ici.  » On n’aurait pas les moyens de toute façon « , sourit Jan, arrivé comme bénévole au club en 2007. Cinq ans plus tard, il gravissait les échelons de la hiérarchie en profitant de l’un des plus improbables transferts du mercato 2012 : celui du jardinier en chef, Thierry De Jonghe, débauché par le Sporting d’Anderlecht. Gazon béni…

PAR GUY VERSTRAETEN – PHOTOS : IMAGEGLOBE

Jan s’occupe des terrains. Disons même qu’il les bichonne.

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