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 » Le Man City de Guardiola, c’est le summum du football « 

Le football, c’est de la passion. Pour les femmes aussi. A intervalles réguliers, nous donnons la parole à l’une d’entre elles, férue de sport. Cette semaine : Tine De Caigny (21), Red Flame et championne en titre avec Anderlecht.

Tine De Caigny :  » Mon frère jouait au SK Beveren mais ce club n’acceptait pas les filles, alors j’ai débuté à Vrasene. Ma mère était également impliquée au SK Beveren, elle donnait régulièrement un coup de main aux équipes de jeunes. Plus tard, c’est elle qui a créé l’équipe féminine. A l’époque des Africains, nous assistions à presque tous les matches au Freethiel. Mon préféré, c’était Gervinho. Il était fort techniquement et marquait facilement. Je me rappelle qu’il jouait surtout très bien face aux grands clubs. De cette époque, je retiens aussi le nom de Kristof Lardenoit, qui était pratiquement le seul blanc de l’équipe et qui était de la région.

Les Américaines sont toutes professionnelles et vivent du foot. Cela me donne encore plus envie de travailler dur.  » Tine De Caigny

Jusqu’à l’âge de 16 ans, j’ai joué avec les garçons de Vrasene. Après, je ne pouvais plus, j’ai donc dû déménager. Le Club Bruges et le Lierse étaient intéressés. J’ai opté pour le Club car c’était plus facile à combiner avec l’école de sport-élite à Gand. Je suis une compétitrice. Lorsque les garçons me traitaient comme une fille, je voulais leur prouver que j’étais meilleure qu’eux. Pas en allant au duel mais en les dribblant ou en leur faisant un petit pont. Ça m’a rendue plus forte, tant mentalement que techniquement. Je conseillerais donc à chaque fille de débuter chez les garçons et de jouer avec eux le plus longtemps possible.  »

Xavi, Iniesta, Pirlo

 » Avant, j’admirais Xavi et Iniesta. Ou Pirlo. J’aimais leur façon de faire circuler le ballon ou de se faufiler entre plusieurs joueurs. Pour moi, c’est le summum du football : une équipe qui fonctionne comme une machine parfaitement huilée, dans laquelle tous les mouvements et toutes les passes sont précis. C’est toujours le cas avec les équipes de Pep Guardiola, que ce soit à Barcelone ou à Manchester City. Les joueurs semblent courir partout mais chacun connaît son rôle : les ailiers ouvrent le jeu, les défenseurs s’infiltrent…

A Manchester United, Pogba veut que tous les ballons passent par lui et il tente de faire la différence à lui tout seul. Ça affaiblit l’équipe. Cet aspect tactique fait parfois un peu défaut dans le football féminin. Ça ne me dérangerait pas de regarder des vidéos pendant des heures, au contraire. Il y a peu, j’ai vu un documentaire sur Manchester City : c’était super intéressant, toute cette attention portée aux détails.  »

Anderlecht, Tubize

 » Anderlecht a connu des problèmes sportif et extra-sportifs cette saison mais c’est plutôt l’affaire des hommes. Reste que nous avions quand même été surprises d’entendre, l’année passée, que l’équipe féminine serait peut-être dissoute. Finalement, il n’en a rien été et c’est tant mieux. Sans quoi, il n’y aurait pas eu de nouveau titre à la clé, pour le Sporting, voici peu.

Avec les Red Flames, nous partageons le centre d’entraînement de Tubize avec les Diables Rouges. Nous les voyons parfois mais on se salue et c’est tout. Quand ils nous voient de loin, ils font signe. J’ai fait une séance photos avec Vincent Kompany et Youri Tielemans mais c’était très officiel. J’aimerais quand même m’entraîner une fois avec eux. Je sais qu’à Manchester City, ils organisent régulièrement de telles activités. Ce genre d’initiatives fait du bien à l’image du football, tant féminin que masculin.  »

EURO 2021

 » Comme nous avons manqué la Coupe du monde cette année, nous devons nous concentrer sur l’EURO 2021. Si nous voulons poursuivre notre évolution, nous devons en être. L’Union belge met davantage de moyens à notre disposition, à nous de les justifier en obtenant des résultats. Il y a peu, nous sommes parties en stage à Los Angeles où nous avons rencontré les Etats-Unis, numéros uns mondiaux. C’est le point culminant de ma carrière, même si nous avons perdu 6-0. Jouer devant 20.000 personnes et affronter des grands noms comme Alex Morgan, dont on a tellement entendu parler, c’est une expérience très utile car c’est là qu’on voit nos lacunes. Les Américaines sont toutes très souples, rapides et puissantes. Elles sont toutes professionnelles et vivent du football. Cela me donne encore plus envie de travailler dur. « 

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