Le Maitre d’Armes

La sauce n’a pas pris entre Robert Waseige et le groupe à cause de la malchance et de la fragilité mentale d’un noyau constitué par ses prédécesseurs. Le mal ne s’était pas déclenché en août mais déjà au cours de la saison passée dans un club ressemblant à un volcan. Avec ou sans Waseige, c’était un chantier. Dominique D’Onofrio a donc dû mettre sa salopette pour remettre le train sur les rails. Son handicap est d’être le frère de Luciano D’Onofrio. Il y a dès lors eu des méfiances à son égard.

Au fil des semaines, il a colmaté les brèches, repris, en gros, les préceptes tactiques de Tomislav Ivic et de Michel Preud’homme. Le Standard version DD exige un gros engagement physique, un jeu rapide afin d’amener le ballon au plus vite dans le grand rectangle adverse. Dominique D’Onofrio s’est aussi beaucoup appuyé sur Christian Piot, son adjoint, afin de mieux cerner et analyser le profil psychologique de sa bande.

Pas mal de joueurs estimaient qu’il était trop sanguin sur le banc, engueulant sans cesse ses troupes. DD est désormais plus serein même quand, comme ce fut le cas à Malines, il reprocha à l’arbitre de viser sa garde noire et de ne pas permettre à Joseph Enakarhire et Rabiu Afolabi d’encore jouer au football. Dominique D’Onofrio avait déjà rendu service il y a deux ans en montant au front entre Tomislav Ivic et Michel Preud’homme.

Il a évolué et sa cote monte. C’est, sans aucun doute, un des coaches qui s’expriment le plus clairement en D1. Ses échanges avec la presse sont pondérés et très clairs. Il ne tourne pas autour du pot. Dominique applique certainement des idées tactiques de son frère mais on devine qu’il prend son envol. S’il fait la synthèse de divers conseils, il applique ses idées. Le redressement du Standard est d’abord à mettre à son actif. Il a replacé chaque joueur à son poste et devant ses responsabilités. A Malines, son coaching fut dynamique.

Ce ne fut pas un grand match. Le Standard aurait dû tuer tout suspense avant le repos. L’exclusion d’Enakarhire dès la 49ème minute de jeu, l’erreur de sa défense sur l’égalisation et la rage des Malinois, désireux de se montrer, alors que leur club va probablement mourir, compliquèrent la donne. A 10 contre 11, le Standard tint le coup: il y a quelques semaines, la même équipe aurait été étripée.

DD n’aime pas trop quand on parle, même amicalement, de son ancien métier de carrossier: il a su mettre ses mains dans le cambouis et remettre de l’ordre dans le garage de Sclessin. D’autres, mieux cotés que lui, n’y étaient pas parvenus.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire