Le KV Ostende enfin durable en D1 ?

Dimanche, à trois journées de la fin, le KV Ostende, en D2 depuis huit ans, a assuré sa promotion.  » C’est le résultat d’un travail patient « , explique Yves Lejaeghere, le président.  » Je suis arrivé au club en 2006. Je visais la montée endéans les cinq ans, ce qui a été considéré comme un manque d’ambition, mais il fallait d’abord poser des bases solides. Un club ne se résume pas à des joueurs, des entraîneurs ou un président. Nous avons dû convaincre les dizaines de bénévoles, stewards, entraîneurs des jeunes, collaborateurs administratifs et administrateurs, que nous rejouerions un jour en D1. Si ces gens n’y croient pas, nous sommes impuissants.  »

Depuis sa fondation en 1981, Ostende s’est produit quatre ans parmi l’élite. Il n’a assuré son maintien une seconde année de suite qu’à une seule reprise. Ostende va-t-il enfin devenir un pensionnaire stable ?  » Je ne sais pas. Début 2011, après des saisons sportivement décevantes, nous avons réduit le budget de 100.000 euros et les résultats se sont améliorés. Ça doit être la logique du football ?  » Le budget actuel, qui s’élève à 1,5 millions, devrait être porté à 4 millions.  » La D1 est un univers complètement différent. Un club ambitieux de D2 doit budgétiser un déficit – 200.000 euros dans notre cas – mais à l’échelon supérieur, c’est différent. Dans le pire des cas, nous allons toucher 800.000 euros en droits TV mais nous en espérons 1,3, voire 1,4 million, ce qui implique d’être 13 ou 14e. Nous aurons le budget le plus modeste mais notre capital sera sur le terrain. Hormis les joueurs et les entraîneurs, personne ne perçoit de salaire et cela ne changera pas.  »

Le cap sportif du club a changé à l’arrivée de Frederik Vanderbiest en février 2011. L’entraîneur a préféré des joueurs de caractère qui connaissaient la D2 à des étrangers.  » La majorité d’entre eux sera reprise dans le noyau, même si nous allons embaucher environ sept footballeurs qui ont le niveau de la D1. Nous avons constitué une bonne cellule de scouting mais nous ne verserons pas d’indemnités de transfert. Nous espérons collaborer avec d’autres clubs, à l’image du Cercle et d’Anderlecht. Nous avons déjà eu des entretiens en ce sens « , précise le président, qui se réjouit de l’ambiance qui a régné cette saison.  » En 2006, nous n’avions que 300 abonnés alors que cette année, nous avons atteint le cap des 1.500 abonnements, grâce à une action ludique d’épargne menée avec les commerçants ostendais. Eddy Vergeylen répétait qu’on ne pouvait pas mettre de cabillauds dans la tribune mais nous sommes parvenus à y caser des gens « , rigole le président, qui espère doubler son assistance pour arriver à une moyenne de 5.000 personnes par match.  » Plus de monde et une meilleure visibilité attirent les sponsors, j’en suis convaincu.  » Comme Marc Coucke, l’administrateur délégué d’Omega Pharma ?  » Marc est un ami mais il ne deviendra sans doute pas sponsor principal car son entreprise continue à se focaliser sur le cyclisme.  »

Le KV Ostende a préparé son avenir financier et sportif. Bientôt, la Ville va entamer son plan de rénovation de l’Albertpark.  » Les travaux vont débuter la saison prochaine. À l’exception du bâtiment réservé au business, le stade va être complètement rénové, par phases. Nous commençons par l’ancienne tribune, qui est actuellement fermée. On va y aménager de nouveaux vestiaires et une immense cantine. Les vestiaires ne seront sans doute pas fonctionnels avant le second tour du championnat. Nous allons donc avoir recours à une tribune temporaire qui sera située à l’entrée principale, pour atteindre le quota de 8.000 places. Contrairement à certains autres clubs, je tiens à souligner que nous ne versons pas le moindre loyer pour le stade, ce qui nous permettra peut-être de mieux défendre nos chances.  »

PAR CHRIS TETAERT

 » La Ville va rénover le stade en plusieurs phases.  » Yves Lejaeghere

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