» Le King règne toujours… « 

Pierre Bilic

NÉ EN 1941, HEYLENS FUT UN EXCELLENT BACK DROIT (67X DIABLE ROUGE, ÉQUIPE D’EUROPE 65, MONDIAL 70 AU MEXIQUE, 7 TITRES ET 3 COUPES DE BELGIQUE AVEC ANDERLECHT). COACHA UNE DOUZAINE DE CLUBS (PASSA 5 ANS AU LOSC ET FUT COACH BELGE 1984 À SERAING)

 » J’ai eu la chance d’assister aux festivités de l’accession du White Star en D2. Les dirigeants du Stade Fallon ont invité des anciens qui ont connu de belles heures à Woluwé : André Stassart, Jacques Teugels, Maurice Martens, Michel Darte, Henri Depireux, Robert Waseige, etc. J’étais là en tant que coach du Fémina White Star Woluwé. Je me suis longuement entretenu avec Waseige et Depireux. Ce dernier a gardé son charisme et son esprit frondeur typiquement liégeois. Le King a 67 ans et règne toujours. Henri a été un très grand joueur. Son transfert du FC Liégeois au Standard en 1968 fit un bruit fou dans la Cité ardente. Roger Petit avait réussi à enlever la vedette de Rocourt. Fils unique de maraîchers, il avait toujours les plus beaux vêtements, la voiture à la mode et… la plus belle de tout le quartier.

Le play-boy de Sclessin aurait pu jouer à Anderlecht et a collectionné les titres au Standard (1969, 70, 71) avant de filer au Racing White. La concurrence était énorme entre les médians de l’équipe nationale mais il méritait quand même plus de 2 caps avec les Diables. En plus de sa technique, de sa frappe et de sa vista, il était redoutable dans le trafic aérien. Henri a beaucoup voyagé comme coach (en Belgique et à l’étranger) et vient de reprendre du service à Sclessin : scouting et nouveau T1 du Standard Fémina récemment sacré Champion de Belgique sous la direction de Samir Jouili. Avec lui, Yves Serneels (Lierse et équipe nationale) et moi, cela fera trois anciens de D1 à la tête d’une équipe féminine de D1.

Henri m’a demandé des précisions à propos de ma méthode de travail à Woluwé. Le Standard Fémina possède quelques longueurs d’avance : coach, adjoint, kiné, 3 entraînements par semaine, etc. Chez nous, le président Jean-Jacques Collin réalise des miracles mais, en saison, nous nous contentons de deux séances de travail hebdomadaire. Je me suis adapté, je m’amuse bien à Woluwé et le football féminin ne peut que progresser en Belgique. J’y crois vraiment. Henri apprendra vite qu’on ne coache pas les femmes de la même façon que les hommes. Elles posent plus de questions, notamment quand elles se retrouvent sur le banc des réservistes après avoir été titulaires durant quelques semaines. Elles attendent des explications précises. Et on n’entre pas dans le vestiaire comme dans un moulin : c’est leur domaine. La théorie de 20 à 25 minutes est donnée quand elles sont habillées, bien sûr, de même que les petites remarques d’après match si cela s’impose. Le vestiaire, c’est leur royaume et elles ne le céderaient même pas à un… King « .

PIERRE BILIC

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire