» Le job de ma vie…  » (feu Guy Thys)

En tant que coach à succès des Diables Rouges, Guy Thys a eu des tas de propositions. Benfica et d’autres géants du sud lui firent les yeux doux et, même si son salaire n’était pas himalayen à l’Union belge, il repoussa ces offres en répétant sans cesse :  » Non, entraîneur de l’équipe nationale, c’est le job de la vie.  » Et, à une époque où le cumul de Dick Advocaat (Diables + AZ Alkmaar) fait couler pas mal d’encre, il est  » diablement  » intéressant de lire ce que le plus grand coach de l’histoire des Diables affirmait à propos de son boulot dans un livre qui lui était consacré en 1990 par Henk Van Nieuwenhove ( Guy Thys, de l’enfer au paradis, co-produit par De Vlijt, Vers l’Avenir et le Crédit Communal).

Guy Thys :  » Le métier d’entraîneur fédéral diffère totalement de celui d’entraîneur de club. Au début, cela m’a posé quelques problèmes. Il me manquait le contact journalier avec les joueurs et le travail sur le terrain. J’avais l’impression d’être moins occupé mais je me suis bien vite rendu compte que cela n’était qu’une apparence. Un coach fédéral a mille et une autres occupations. En dehors de l’équipe A, j’avais dans mes attributions la supervision du travail de mon adjoint Julien Labeau. Concrètement, cela inclut les 14 à 16 ans, les UEFA, les Espoirs et les joueurs de l’équipe olympique. Cela comporte également pas mal de travail administratif. Analyser les matches, faire des rapports pour la fédération, constituer un dossier comprenant les données et les appréciations sur les différents joueurs qui entrent en ligne de compte, assister à des réunions et en diriger, donner des causeries. Deux ou trois matinées par semaine, je m’occupe exclusivement de tout ce travail administratif qu’il ne faut nullement sous-estimer. Beaucoup de gens croient à tort, qu’un entraîneur fédéral a la vie facile étant donné que son équipe A ne joue que six matches par an.

Je peux vous certifier qu’ils sont totalement dans l’erreur. A ce travail que je viens de citer, s’ajoutent encore les conférences de presse et les différentes invitations auxquelles il faut se rendre. Sans oublier toutefois, les quelques 200 matches de football, en Belgique et à l’étranger, auxquels j’assiste annuellement. Les matches de jeunes que je suis, souvent comme délassement, le dimanche matin, ne sont pas compris dans ce total. On peut en déduire que j’ai le football dans le sang. Je crois que cela constitue la qualité la plus importante pour un coach. Comme entraîneur fédéral, on se rend compte qu’on suit un match de manière différente. Tandis qu’un entraîneur de club analyse l’équipe en fonction du match, le coach fédéral suit certains joueurs pris individuellement en vue d’une éventuelle sélection en équipe nationale. On suit moins le jeu, mais par contre, on prête beaucoup plus d’attention aux joueurs concernés, même lorsqu’ils ne sont pas en possession du ballon. L’entraîneur fédéral veut ainsi se faire une idée des possibilités et de la condition de son candidat international. Certains tentent de vous influencer, mais si l’on cède à ce petit jeu-là, on est perdu. C’est en étant à 100 % indépendant qu’un entraîneur fédéral doit faire sa sélection. « 

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