Le Japon charge la Corée

Durant la semaine qui a suivi la Coupe des Confédérations, les bureaux de la Japan Football Association ont été couverts de coûteux bouquets de fleurs. L’équipe nationale a atteint la finale, où elle s’est inclinée sur le plus petit écart face à la France. Mais cette répétition générale avant la FIFA World Cup 2002 a surtout soulevé des questions.

Sepp Blatter, le président de la FIFA, a émis la crainte que le prochain Mondial ne tourne à la catastrophe…

Junji Ogura (vice président de la fédé japonaise): Il m’a pourtant dit que la Coupe des Confédérations a été parfaite. Il était très impressionné. Lors de la conférence de presse de clôture, il a simplement déclaré avoir été surpris par la violence des chutes de pluie.

Il a suggéré qu’il serait préférable de couvrir le stade d’Yokohama, où aura lieu la finale.

Oui. Monsieur Blatter a également eu une mésaventure en changeant de l’argent coréen en yen mais c’est le problème du gouvernement. En plus, lors de la phase finale du tournoi, il est passé du Japon en Corée du Sud avant de revenir au Japon. Il y avait énormément de trafic. C’est pour cela qu’on remet en question le système imaginé pour la Coupe du Monde. Nous avons rencontré beaucoup de difficultés et commis beaucoup d’erreurs aussi (il rit). Cette Coupe constituait donc un test intéressant, à mi-parcours.

A mi-parcours? On vous a attribué l’organisation en 1996 et l’épreuve a lieu l’année prochaine.

Nous avons tiré beaucoup de conclusions sur les transports. Plus de navettes en avion entre le Japon et la Corée et davantage de trains express. Les autoroutes qui mènent aux stades ne sont pas encore achevées mais normalement, tout sera réglé d’ici l’année prochaine. (Il rit)

Monsieur Blatter semblait aussi penser qu’une organisation à deux têtes ne pouvait fonctionner.

Il m’a pourtant écrit une lettre personnelle de félicitations. Il a employé le terme fantastique.

Vous-même, estimez-vous que cette double organisation fonctionne bien?

Oui.

Pourquoi n’avez-vous pas formé un seul comité comme la Belgique et les Pays-Bas l’ont fait pour l’EURO 2000?

La Corée et le Japon sont séparés par une mer. Il est très difficile de réserver un vol entre les deux pays. Le comité de la FIFA pour la World Cup 2002 supervise les deux comités nationaux.

C’est vous qui le dites. Quand le comité FIFA a décidé que le nom officiel de la Coupe du Monde serait World Cup 2002 Corée-Japon, vous l’avez modifié en FIFA World Cup 2002 Japon-Corée.

Pas en anglais, seulement en japonais.

Après la correction réalisée par la FIFA, pourquoi avoir laissé tomber les noms des pays pour ne conserver que FIFA World Cup 2002?

Depuis le temps, tout le monde sait quand même où se joue cette épreuve, non?

Blatter a également dit que trop peu de monde était capable de s’exprimer en anglais, en Corée comme au Japon.

Je ne pense pas qu’il ait eu des problèmes de communication car il n’a rencontré personne, à part moi. (Il esquisse un sourire). Il a bien dit quelque chose au sujet de la Corée. Le coordinateur coréen, lors de la réunion du 6 juin, avait lui-même signalé que trop peu de gens parlaient l’anglais en Corée (il rit).

Le public a-t-il suivi l’événement?

Certainement les matches du Japon.

Mais une Coupe du Monde représente davantage que les matches du Japon…

Ce n’est pas un problème. Lors de la première vague de la vente des billets, la demande était quinze fois supérieure à l’offre. Tout sera vendu, même si je ne puis évidemment dire ce qu’il adviendra des billets que gère la FIFA.

Les hôtels n’étaient-ils pas en nombre insuffisant pour la Coupe des Confédérations?

C’est exact. Nous allons devoir utiliser des hôtels situés aux alentours des villes mais le problème sera plus ennuyeux pour la Corée.

Le Japon manquerait de bénévoles.

Il nous en faut 18.000 alors que nous n’en avions que 10.000. (Il sourit). La raison est simple: le réseau Internet était en panne.

L’argent ne manque pas?

Je ne pense pas que l’aspect financier constitue un problème important. Le problème, c’est le taux de change mais le yen est quand même une monnaie forte. Peut-être le won coréen constitue-t-il un problème plus considérable (il esquisse un sourire).

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