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Le globe-trotter

René Taelman est décédé la semaine passée à l’âge de 73 ans. Grand voyageur devant l’Éternel, il a exercé le métier de coach dans bon nombre de pays.

Bruxellois bon teint, René Taelman avait fait ses classes à l’US Auderghem avant de passer dans les rangs du FC Saint-Michel, à Etterbeek. Limité sur le plan du pur talent, il en devint le T1 à l’âge de 23 ans à peine. Véritable passionné de foot, il combina, à ses débuts, cette activité avec la rédaction de billets sportifs pour le quotidien  » Les Sports « . Soucieux de se lancer à temps plein dans le journalisme, métier qu’il jugeait moins aléatoire qu’une carrière d’entraîneur, il proposa ses services à notre regretté collègue, Raymond Arets. Celui-ci l’en dissuada, persuadé que sa vocation était le terrain. L’ami René se le tint pour dit et, à partir de ce moment, il ne cessa de gravir les échelons dans le monde du ballon rond.

L’homme ne délaissa toutefois pas l’écriture pour autant. Au fil des ans, il publia aux éditions Amphora bon nombre d’ouvrages à la fois techniques et pédagogiques concernant le sport-roi : L’entraînement du jeune footballeur, du gardien de but, etc… Son tout dernier ouvrage, paru, lui, à La boîte de Pandore, était en quelque sorte le récit de sa vie : Les aventures exotiques d’un entraîneur de foot. Car si René Taelman embrassa une existence de coach professionnel à l’Eendracht Alost d’abord, au tout début des années ’80, puis à Seraing, où il prit la relève de Georges Heylens en 1984, c’est à l’étranger qu’il se tailla une jolie réputation.

Fasciné par l’Afrique, il y obtint un premier succès probant en remportant en 1990 la Coupe Arabe des Vainqueurs de Coupe avec l’Olympic Casablanca. D’après ses dires, c’était le plus beau tour de force qu’il ait jamais réalisé comme coach, dans la mesure où ce club faisait figure de Petit Poucet là-bas, derrière les monstres sacrés locaux que sont le Wydad et le Raja. Cet authentique exploit lui avait valu d’accéder à la notoriété dans toute l’Afrique du Nord. Ce n’est donc pas une surprise s’il entraîna également en Libye (Olympic Zawiya) et en Algérie, où il eut sous ses ordres la meilleure formation du pays : la Jeunesse Sportive de Kabylie.

Après le Maghreb, c’est dans les pays du Golfe qu’il milita. Avec succès, là aussi, comme en témoigne un succès en Coupe du Koweït en 1995. À l’époque du Mondial 2002, il nous avait demandé de distribuer son CV sur place, car après l’Europe et l’Afrique, il tenait à tenter l’aventure en Extrême-Orient et même en Australie et en Amérique, soucieux d’avoir entraîné sur tous les continents. Une pénible maladie l’aura empêché d’aller au bout de son rêve…

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