« Le geste de Renquin? On était aussi fous que lui »

Il est passé de la tribune Terril aux business après avoir connu les interminables trajets en bus vers Sclessin. Stéphane Gothot est un fidèle qui se dit parfois qu’il lâcherait bien son abonnement au Standard… avant de le prolonger dans la foulée.

Stéphane Gothot doit une fière chandelle à la tribune « Terril ». L’ancêtre de la T3 de Sclessin, nommée en hommage aux collines situées juste derrière, fut la première à accueillir le Liégeois, quand il avait six ou sept ans. « Ensuite, quand je suis rentré au collège Saint-Servais – qui a cofondé le Standard – j’ai appris que les élèves obéissants recevaient des tickets gratuits. J’ai pris garde à ne pas trop faire le con… et j’y suis allé un paquet de fois. » Voilà, en deux mots, ce qui a contribué à faire de Stéphane un fanatique des Rouches, par ailleurs capable de se taper un aller-retour Jupille-Sclessin en bus pour supporter les siens à treize ans à peine. Un jour, toujours pendant l’adolescence, il a fait la Une du journal La Meuse avec un ami et Léon Semmeling. « On était parvenus à se faufiler entre les barrières pour monter sur le terrain. Je ne sais plus quel exploit Semmeling avait encore réalisé, peut-être son fameux penalty volé qu’il obtenait après avoir été accroché un mètre avant le rectangle?! ( rires). » À partir de son entrée à l’Université, Stéphane accumule les rendez-vous au stade et se rend même à Cologne pour un quart de finale de Coupe UEFA resté dans les annales suite au salut hitlérien de Michel Renquin. « J’ai vu le geste, on était aussi fous que lui: on avait été véritablement volés par l’arbitre », soutient Stéphane. « Par la suite, j’ai fait mon service militaire dans la caserne de Weiden, située à cinq minutes à pied du stade de Cologne. Quand on s’embêtait – c’est-à-dire souvent – on allait s’amuser là-bas. J’ai fini par prendre le club en amitié, même si je n’y suis plus retourné. »

Jamais sans ma fille

Peu après la fin de ses études, Stéphane entre au Barreau de Liège et rencontre notamment l’avocat Jean-Marie Defourny, ancien membre du CA du Standard lors des présidences de Jean Wauters et d’ André Duchêne. « Il faisait partie des six à dix personnes qui venaient assister à nos matches du championnat de foot des avocats, qui était essentiellement intéressant pour les troisièmes mi-temps. Au début des années 90, Defourny m’a également donné un accès permanent au bar de la tribune d’honneur du Standard. » De fil en aiguille, Stéphane a fini par s’acheter deux places en business pour lui et sa fille. Elle avait quatre ans, elle s’est accrochée et l’accompagne encore aux mêmes places près de trente ans plus tard. « Elle est beaucoup plus enragée que moi, elle a également été arbitre l’espace de l’une ou l’autre saison », ajoute l’intéressé. « Quand ça va mal sur le terrain, on se dit qu’on ne reprendra plus les abonnements, puis on replonge. Pour nous, c’est aussi l’occasion de se voir à deux: on vient une heure avant, on prend l’apéro, on regarde le match et on repart ensemble. »

Entre août et novembre de cette saison, le Standard a évolué à trois reprises devant ses supporters. Stéphane était à chaque fois présent. « C’est très spécial: il y a peu d’ambiance, même si on essaie d’en mettre. Maintenant, ça nous permet d’entendre les instructions des entraîneurs et les cris des joueurs: il y a un aspect neuf intéressant, mais je préfère que ça reste inédit. » Et Sport/Foot Magazine dans tout ça? La femme de Stéphane lui a offert un abonnement à l’occasion d’une Saint-Valentin au début des années 2000. Un cadeau d’une vingtaine d’années qui réjouit encore l’avocat. « Je mets d’office de côté les numéros sur les titres du Standard, histoire d’être sûr qu’ils ne disparaissent pas en cas de grand nettoyage de printemps. » À ce niveau-là, il n’y a pour le moment pas trop de caisses à prévoir.

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