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Le G5 a-t-il encore des raisons d’exister ?

Devenus des valeurs sûres au classement, Charleroi et l’Antwerp accroissent également leur pouvoir en coulisses. Au point de bouleverser l’équilibre.

Alors que la première semaine de juillet se termine, l’espoir d’un rééquilibre des forces au sein des instances du football professionnel belge ensoleille les journées du k11. Les petits clubs de l’élite saluent avec un sourire intéressé le courriel de Vincent Mannaert, qui annonce qu’il ne se représentera pas pour occuper un siège au sein du conseil d’administration de la Pro League. Car bien plus que l’assemblée générale, c’est le CA qui donne le ton des débats au sein de la Ligue. Les événements des semaines précédentes l’ont encore rappelé, quand ce sont les huit administrateurs, accompagnés de Peter Croonen et Pierre François, qui ont (provisoirement) tué dans l’oeuf la perspective d’une D1A à 18 soumise par le groupe de travail pour tenter de maintenir un format à seize et d’acter la relégation de Waasland-Beveren.

Le k11 s’est offert une nouvelle place à la table des décideurs. Mais…

Au bout du scrutin, alors que Karel Van Eetvelt, Alexandre Grosjean et Ronny Verhelst prennent place dans le siège d’un prédécesseur venu de leur club et se chargent ainsi du statu quo, le k11 s’offre une nouvelle place à la table des décideurs. Le fauteuil est offert à Sven Jaecques, directeur général de l’Antwerp, élu là où son vice-président Lucien D’Onofrio avait plusieurs fois échoué. En coulisses, on raconte d’ailleurs que le Great Old a sciemment fait le choix de son DG, pour éviter le risque d’être une nouvelle fois laissé de côté à cause de la réputation sulfureuse de Don Luciano, qui fait grincer quelques dents au sein de l’assemblée générale.

En s’asseyant à la table du CA, l’Antwerp confirme son statut de puissance émergente. Il était important pour les pensionnaires du Bosuil de pouvoir lui faire entendre leur voix. À leurs côtés, les autres représentants du k11 sont Eddy Cordier, de Zulte Waregem, et Mehdi Bayat, l’administrateur délégué de Charleroi et président de la Fédération. Une répartition qui efface rapidement le sourire des petits clubs de l’élite, qui reprochent déjà souvent à Bayat d’être trop lié aux décisions du G5, et qui voient désormais débarquer au sein du CA un représentant de l’Antwerp, qui oscille généralement entre le cavalier seul et l’intérêt des grandes puissances de l’élite, au sein desquelles le club veut s’installer.

Si on ajoute à l’équation le président de la Ligue Peter Croonen, représentant indirect d’un club du G5, et le CEO Pierre François, souvent accusé par les petits clubs de se lier aux puissants, le k11 ne pèse plus aussi lourd face à un G5 qui, dans les faits, s’est élargi à sept clubs en intégrant indirectement Charleroi et l’Antwerp. Même au sein de l’assemblée générale, cette association officieuse pèse lourd, avec 19 des 44 voix (trois voix pour chaque club du G5, deux pour les Zèbres et le Great Old), soit près de la moitié. Suffisant pour orienter sensiblement l’issue de n’importe quel scrutin au sein de la Ligue. Certains, le président du Cercle Vincent Goemaere en tête, ont d’ailleurs plaidé pour une répartition des voix plus démocratique, mais les grands clubs s’y opposent en rétorquant notamment que ce système donnerait trop de poids à des investisseurs étrangers sur le futur du football belge. Avec douze des 25 clubs professionnels du pays aux mains étrangères, la crainte semble effectivement légitime, car il suffirait d’une revente pour faire perdre la majorité aux propriétaires noir-jaune-rouge. La répartition est plus avantageuse pour les patrons belges au sein du CA, où seuls Philippe Bormans (Union) et Ronny Verhelst (Courtrai) représentent des investisseurs étrangers.

Un nombre croissant de clubs s’interroge, par contre, sur la pertinence de l’existence du G5, alors que Charleroi et l’Antwerp ont bouleversé la hiérarchie ces dernières saisons.  » La formule actuelle est-elle encore représentative « , s’interroge ainsi Paul Gheysens dans les colonnes d’ Het Laatste Nieuws.  » G6, G7 ou G8, ce n’est pas à moi de le dire, mais c’est clair que la formule doit changer. Bruges et Gand sont d’accord avec ça, mais certains ont visiblement peur qu’on leur passe devant.  »

Dans les hautes sphères du foot belge, on dit aussi que cette séparation de plus en plus marquée entre le G7 et le reste de l’élite pourrait préparer le terrain pour une BeNeLigue, où huit clubs belges seraient impliqués selon les plans travaillés par le cabinet Deloitte. Dans la logique de ce nouvel équilibre des forces au sommet du championnat, il ne resterait plus qu’une place à prendre dans l’ascenseur vers le futur.

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