Le football, un éternel recommencement

La résignation d’Anderlecht dans ce championnat est étonnante. Normalement, le club devrait être en feu mais les Mauves ont acheté du temps et créé de la bonne volonté en adjoignant au staff technique une icône comme Pär Zetterberg et en présentant un nouvel organigramme dont Michael Verschueren est le nouvel homme fort. Dimanche dernier, les supporters d’Anderlecht n’ont pas hué leur équipe malgré le revers 0-1 contre le RC Genk. C’est comme si tout le monde se résolvait à une saison de transition et se préparait à l’éclosion d’une série de jeunes footballeurs.

Anderlecht reste étonnamment serein.

La manière avec laquelle Hein Vanhaezebrouck prend la situation actuelle est aussi étonnante. À part quelques remarques, il demeure serein. Mais comment se sent-il vraiment ? Que pense-t-il de l’arrivée de Zetterberg, qui a immédiatement souligné qu’il ne serait pas la taupe du vestiaire, alors qu’on ne lui posait pas la question ? Ceux qui connaissent l’orgueil du Flandrien savent qu’en son for intérieur, il doit bouillonner de frustration.

La semaine passée, Vanhaezebrouck a parlé pendant des heures de l’avenir avec Michael Verschueren. L’entraîneur sait très bien qu’il ne suffit pas d’élaborer quelques lignes de conduite sportive ni de faire quelques belles déclarations pour remettre le club sur les bons rails. Anderlecht mise sur le mercato hivernal. Espérer y dénicher des joueurs qui le renforcent revient à chercher une aiguille dans une botte de foin.

Anderlecht cherche son ADN. Il se trouve peut-être à Genk, qui joue souvent avec allure, avec un jeu qui s’appuie sur la technique, le raffinement et la mobilité. C’est apparu à Malmö en coupe d’Europe comme dans de nombreux autres matches. Mais pas à Anderlecht. Il n’empêche : dans la dernière demi-heure d’une affiche très décevante, le Racing a su serrer les dents et jouer dans le camp mauve. Ça en dit long sur l’équipe. Elle ne comptait qu’un changement par rapport à celle qui s’était produite en Suède alors qu’Anderlecht avait placé sept footballeurs au repos pour le match contre le Spartak Trnava.

Le Club Bruges n’a pas davantage subi de séquelles de son match européen au Borussia Dortmund, quatre jours plus tôt. Avec un football à l’ancienne, il a résisté à l’équipe qui domine la Bundesliga. Une belle prestation. La presse allemande a conclu que pour la première fois cette saison, on n’avait rien vu à Dortmund. Dimanche, le Club Bruges est redevenu lui-même face au Standard. Il a surclassé son adversaire comme les Rouches l’avaient fait au match aller. Un football moderne, a ensuite commenté Ivan Leko. Bruges se fait fort être d’encore meilleur à l’issue de la trêve hivernale, quand des joueurs en quête de rythme après leur blessure seront de retour ou se seront intégrés, comme le Néerlandais SofyanAmrabat, auquel il ne manque que du temps de jeu.

Par contre, la mentalité lamentable du Standard dimanche à Bruges est inquiétante, quelques jours après son exploit contre Séville. Peu d’entraîneurs insistent autant que Michel Preud’homme sur l’importance de la concentration, à toute heure du jour, mais certains de ses joueurs ne sont pas capables de se motiver pour deux matches en quatre jours.

Enfin, quelle plus-value Jess Thorup apporte-t-il à Gand ? Le Danois veut instaurer une certaine sécurité défensive tout en développant son jeu par des combinaisons sur les flancs. En grappillant onze points sur 21, il a à peine fait mieux que son prédécesseur, Yves Vanderhaeghe (14 sur trente). Maintenant, Gand invoque le manque d’efficacité de l’attaque comme excuse. Une carence à laquelle il faudra remédier en janvier.

Michael Verschueren
Michael Verschueren© BELGAIMAGE

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