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Le football fait art

L’Ajax a été impressionnant au Real Madrid. Il y a étalé sa supériorité technique et rendu un hommage à Johan Cruijff.

L’échauffement de l’Ajax est toujours un régal. Ses footballeurs y étalent leurs qualités techniques, en parfaits artistes. Leurs touches de balle, leurs passes rapides, leurs contrôles du ballon, ici et là un numéro individuel, toutes leurs actions rayonnent de plaisir. On ne peut qu’admirer ces joueurs formés par une haute école de la technique. Ils personnifient la culture de l’Ajax : le football fait art.

La semaine dernière, l’Ajax l’a pratiqué, durant un match divin, sur les terres du Real Madrid. Le lauréat de la Ligue des Champions a été balayé 1-4 et le score final n’était même pas exagéré. Ce succès est celui de la philosophie de l’Ajax, a-t-on déclaré à l’issue de la rencontre.

Bluff, flair et passion sont inhérents à l’Ajax. Il en allait déjà de même quand le club a remporté trois fois d’affilée la Coupe d’Europe des Clubs champions, de 1971 à 1973. Il était alors entraîné par Rinus Michels tandis que Johan Cruijff animait le jeu, penseur et magicien à la fois.

L’Ajax a disputé des matches mémorables de son temps. Comme ce match contre le Bayern Munich, le 7 mars 1973, au stade olympique d’Amsterdam, en quarts de finale de la C1. Score final : 4-0. Selon de nombreux observateurs, c’est un des meilleurs matches de l’histoire de l’Ajax mais celui de la semaine passée au mythique stade Bernabeu s’en approche.

L’Ajax y a rendu hommage à Johan Cruijff, fervent adepte d’un football artistique. L’Ajax développe maintenant une version moderne des idées de Cruijff. Le caractère frivole d’Amsterdam se reflète dans le jeu de son club.

ARROGANCE

C’est Johan Cruijff qui a marqué le plus profondément l’âme de l’Ajax. Le stade porte son nom et son âme y plane toujours. Quand Cruijff a effectué ses débuts à l’Ooster Park de Groningen, le 15 novembre 1964, à 17 ans, les spectateurs ne savaient pas qu’ils étaient témoins d’un match légendaire.

On ignorait tout de ce garçon frêle qui n’était aligné que parce que le club faisait face à une avalanche de blessures. D’ailleurs, le programme annonçait un certain De Kruijff, avec deux fautes d’orthographe, donc. Par la suite, trois journaux allaient écrire son nom de trois manières différentes.

Johan Cruijff, qui a grandi dans les tumultueuses années ’60, n’était pas modeste. Il ne s’occupait pas de ses coéquipiers, il était parfois rebelle et donnait son avis sans retenue, persuadé de tout savoir. Il allait jusqu’à expliquer à son équipier Bennie Muller comment jouer au billard alors que celui-ci maîtrisait mieux ce jeu que lui.

Cette arrogance a été un fil rouge de sa carrière. On pouvait ainsi lui demander comment résoudre une crise économique : il avait une recette. Cruijff a rapidement pris la mesure de ce dont il était capable. À 18 ans, il a déchiré le contrat de quatre ans qu’on lui soumettait. Lors de la négociation suivante, il a réclamé le quadruple du salaire proposé. Le mémorable président Jaap van Praag a accepté et il ne s’en est jamais plaint.

Ceux qui assistaient aux matches de l’Ajax dans les années ’70 avaient l’impression d’assister à un récital. L’Ajax se produisait alors au stade De Meer, qui comptait 30.000 places. Bizarrement, il n’était pas toujours comble. Il disputait ses rencontres européennes au stade olympique. Durant ses années de gloire, l’Ajax n’alignait qu’un seul étranger. Il y a d’abord eu le défenseur central yougoslave VeliborVasovic puis l’Allemand Horst Blankenburg. L’Ajax préférait miser sur ses jeunes.

Et dire qu'Hakim Ziyech aurait pu opter pour Anderlecht en 2016...
Et dire qu’Hakim Ziyech aurait pu opter pour Anderlecht en 2016…© BELGAIMAGE

TALENTS DU CRU

Son fameux centre de formation constituait un formidable vivier. Dans le courant des années ’80, alors que Cruijff était directeur technique, de grands talents ont émergé, tels que Marco van Basten et Frank Rijkaard. En 1987, Silvio Berlusconi, le propriétaire de l’AC Milan, a enrôlé le duo ainsi que Ruud Gullit.

Ronald Koeman a également éclos. Via le PSV, il allait ensuite faire fureur à Barcelone, comme l’élégant Gerald Vanenburg, un autre footballeur bien ajacide : à ses débuts, à 18 ans, les observateurs étaient lyriques. Il était créatif, techniquement parfait. Mais il allait stagner et sa carrière a pris l’allure d’une symphonie inachevée.

Malgré ces succès, Cruijff n’était pas vraiment enchanté par l’école de l’Ajax. Il estimait qu’elle produisait trop de footballeurs incapables de jouer des deux pieds.

En mai 1987, l’Ajax, guidé par Cruijff, s’est adjugé la C2, la Coupe d’Europe des Clubs vainqueurs de coupes, à Athènes, face au Lokomotiv Leipzig, grâce à un but de Marco van Basten. L’équipe de base était composée de talents du cru : Menzo, Silooy, Verlaat, Rijkaard, Boeve, Winter, Wouters, Mühren, Rob Witschge, Van ‘t Schip et Van Basten.

L’Ajax misait sur la créativité et un football soigné en 4-3-3, un système qui permettait l’exploitation optimale d’ailiers rapides et explosifs. Le club est resté le laboratoire des idées de Cruijff.

Il a toujours entraîné différemment les jeunes, avec des petits matches multipliant les contacts avec le ballon et les buts, des séances en salle et sur béton pour une exécution plus rapide et la stimulation de l’individu. L’Ajax a toujours eu un faible pour les footballeurs de rue, brillants dans les espaces restreints et capables de penser plus vite que l’adversaire.

PLUS DE PLAFOND

En 2012, c’est encore Johan Cruijff qui a été à l’origine d’un autre revirement. Selon lui, l’Ajax devait s’inspirer du Bayern. Les Bavarois ont longtemps espionné la cuisine amstellodamoise mais il était temps de renverser les rôles. Cruijff était frappé par le front que formaient toujours les joueurs du Bayern.

Dennis Bergkamp et Wim Jonk devaient devenir les Hoeness et Rummenigge de l’Ajax mais ils se sont disputés et ont rapidement claqué la porte. Finalement, Edwin van der Sar et Marc Overmars ont pris leur place mais ont aussi pris leurs distances par rapport à la philosophie de Cruijff, face à l’absence de résultats.

L'Ajax a eu le nez creux en transférant Dusan Tadic l'été passé.
L’Ajax a eu le nez creux en transférant Dusan Tadic l’été passé.© GETTY

Longtemps, l’Ajax a refusé de dépasser la limite de cinq millions d’euros pour un transfert, un cap qu’il a désormais franchi. Il convient donc de nuancer le cliché selon lequel la victoire de l’Ajax au Real est celle de la philosophie sur le capital. Le club amstellodamois n’hésite plus à débourser des sommes importantes pour engager des professionnels dotés d’une marge de progression et susceptibles d’être revendus avec un gros bénéfice.

L’Ajax a ainsi dépensé neuf millions pour le défenseur Lisandro Magallan, issu de Boca Juniors. L’ailier droit brésilien David Neres est arrivé en janvier 2017 du FC Sao Paulo pour douze millions. Il est le transfert le plus cher de l’histoire du club après Miralem Sulejmani (Heerenveen, 16,25 millions, juillet 2008) et Daley Blind (Manchester United, 16 millions, juillet 2018).

L’imprévisible dribbleur vaut au moins 25 millions actuellement. En juillet 2016, le Colombien Davinson Sanchez est venu de l’Atlético Nacional pour cinq millions. Un an plus tard, il a obtenu un transfert lucratif en Premier League et Tottenham a payé 40 millions d’euros pour le costaud Sud-Américain.

FRAÎCHEUR ET ENTRAIN

Au fil des années, l’Ajax a frappé par son style de jeu et par une gestion qui fait de l’éclosion des jeunes une priorité. L’Ajax est un modèle pour beaucoup de clubs en matière de formation. Y compris pour Anderlecht, qui veut faire monter ses jeunes. Amsterdam aime les artistes dotés de flair, comme Hakim Ziyech, la vedette marocaine, le cerveau créatif de l’équipe actuelle.

Sur papier, Ziyech est généralement ailier droit mais en fait, il converge sans arrêt vers l’axe et est plutôt meneur de jeu. L’Ajax aligne des artistes. Ses icônes ne doivent pas se retrousser les manches mais afficher audace et bravoure. Frenkie de Jong est un des joyaux actuels. Il symbolise le football contemporain : il doit aller de l’avant, avec fraîcheur et décontraction.

Cette saison, Erik ten Hag, l’entraîneur, a attribué au talent de 21 ans, qui a entre-temps signé à Barcelone, un rôle libre dans l’entrejeu. De Jong est devenu une star d’envergure mondiale. L’Ajax possède un autre joyau : le défenseur Matthijs de Ligt, qui porte le brassard malgré ses 19 ans et est déjà très convoité. Devant, il y a Dusan Tadic, prodigieux à Madrid. L’Ajax ne pourra pas conserver longtemps toutes ses perles.

L’Ajax fait partie des seize meilleurs clubs de Champions League, pour la première fois depuis 2005. Il est même en quarts de finale. C’est encore la philosophie de Johan Cruijff qui a triomphé. À l’issue d’une longue lutte de pouvoir, étalée et grossie par la presse, l’Ajax a à nouveau adopté sa vision. Les jeunes éclosent à nouveau.

Frank de Boer a conduit le club à quatre titres de 2011 à 2014 mais n’a pas réussi d’exploit en Ligue des Champions. Année après année, il a perdu ses meilleurs footballeurs mais il a maintenu l’équipe à flot, au niveau national, grâce à de nouveaux talents, et a généralement passé l’hiver en Europa League.

Peu avant son décès fin 2015, Cruijff s’est retiré de l’Ajax. L’entraîneur, le facteur de son rétablissement financier et sportif, s’en est allé au terme de la saison.

TOUT DONNER

Depuis, deux étrangers ont offert ses principaux succès au club. Peter Bosz, qui personnifie plutôt Feyenoord mais a reconnu que, joueur, il allait souvent observer les séances dominicales de Cruijff à De Meer, a atteint la finale de l’Europa League en 2017. Il l’a perdue 0-2 à Solna, face à Manchester United.

Maintenant, Erik ten Hag, issu d’Enschede, use de la passion et de l’audace amstellodamoises. Il lui a fallu un semestre pour façonner l’équipe. Après quatre titres ratés, la direction a compris, l’été dernier, que les talents devaient être flanqués de joueurs chevronnés (Blind et Tadic) pour progresser. En ce sens, l’Ajax a adapté sa politique : il est impossible d’obtenir des succès internationaux en n’alignant que des jeunes.

Ce revirement était nécessaire, sans qu’il implique la perte de l’identité du club. L’Ajax rejoue un rôle de premier plan en Europe. Il évolue loin de son but, sous la direction de Ten Hag, un fin tacticien qui apporte de la variété au jeu. Ce processus est toujours en cours. Il s’accompagne d’ailleurs de faux-pas. L’Ajax a très mal entamé l’année 2019. On a même parlé de terrible déclin. Il avait perdu toute fraîcheur et il était battu à tous points de vue. Il a même touché le fond à Feyenoord, où il a été étrillé 6-2.

Mais il est capable de redresser la tête. Comme à Madrid. L’Ajax y a présenté une phalange au sein de laquelle les footballeurs se rendent plus forts, se battent les uns pour les autres et se livrent à fond, qu’ils aient le ballon ou pas. Pas en artistes individualistes en quête de célébrité personnelle mais ensemble. Ils attaquent en équipe, ils défendent de même et opèrent ensemble la transition.

Erik ten Hag, souvent critiqué la saison passée, stimule le sens des responsabilités du groupe. Il demande un feed-back, il étudie avec les joueurs les points à améliorer et les entraîne dans sa vision. Il veut avant tout gommer les irrégularités de leur jeu. En championnat, ce n’est pas une tâche aisée au sein d’un club constamment menacé d’exode mais c’est bien différent sous les feux de la rampe de l’Europe.

Mieux qu’en 1995 ?

La victoire sensationnelle de l’Ajax sur le terrain du Real incite à comparer l’équipe actuelle à la formation de 1995. Cette année-là, la bande de gamins entraînée par Louis van Gaal a enlevé la Ligue des Champions en battant l’AC Milan 1-0. Quelques mois plus tard, elle prenait la mesure du Real 0-2 à Bernabeu, durant la phase de poules de la même épreuve.

C’est un des meilleurs matches de l’histoire ajacide. D’ailleurs, en ce 22 novembre 1995, le public du Real avait ovationné l’équipe néerlandaise. Son capitaine, Danny Blind, jugeait cet hommage justifié.  » Le score aurait pu être de 0-5 mais ce 0-2 était déjà beau « , a-t-il déclaré à Ajax TV.

C’est exact : deux superbes buts ont été annulés ou non attribués, un coup franc de Jari Litmanen et un lob de Patrick Kluivert. Celui-ci a également galvaudé quelques occasions mais les deux hommes ont pris leur revanche sur le sort en deuxième mi-temps, marquant chacun un goal.

Les deux générations sont d’un âge comparable : le onze de 1995 avait 23,6 ans, l’actuel a 24,2 ans en moyenne. Si la philosophie des deux équipes est identique, basée sur la possession du ballon et l’offensive, il y a une différence de taille, au niveau de la tactique. En 1995, le Real a été surpris par la vitesse des flancs : Finidi George et Marc Overmars n’ont cessé de passer leur adversaire direct.

Kluivert était un véritable avant-centre, à l’affût des passes. Le trio défensif ( Reiziger, Blind, Bogarde) pouvait compter sur le soutien d’ Edgar Davids depuis l’entrejeu. Suite à la blessure de Frank de Boer, Kiki Musampa (18 ans) avait pu effectuer ses débuts. Ils n’avaient pas été très ardus.  » La machine était bien huilée et je m’y suis inséré sans problème.  »

L’Ajax d’ Erik ten Hag a vaincu le Real avec un quatuor défensif et en procédant davantage par des combinaisons via l’axe, avec un Dusan Tadic brillant en faux neuf. De ce point de vue, c’est comparable à l’Ajax de la finale 1995 : Ronald de Boer occupait le rôle de faux neuf et Litmanen évoluait sur l’aile droite, comme HakimZiyech, avec la possibilité de quitter sa ligne.

Sur le flanc gauche, David Neres a apporté sa vitesse et ses dribbles comme Overmars avant lui. L’équipe de la finale était toutefois plus âgée (24,8 ans) que la formation actuelle, essentiellement à cause de la présence de Frank Rijkaard (32 ans), qui a pris sa retraite quelques semaines plus tard. Autre différence, le nombre d’étrangers. L’Ajax des années ’90 avait aligné neuf Néerlandais contre Milan et contre le Real alors qu’ils n’étaient que cinq la semaine passée à Bernabeu.

Les deux générations se valent quant à la manière dont elles ont pris la mesure du Real mais il n’y a pas match quant au palmarès. Du moins jusqu’à présent. En 1995, l’Ajax a enlevé le titre et la Ligue des Champions sans essuyer la moindre défaite. L’équipe actuelle a déjà été vaincue mais elle peut encore viser le doublé, voire le triplé si elle s’adjuge la Coupe des Pays-Bas. Elle peut rêver.

David Neres plante le deuxième but ajacide à Bernabeu.
David Neres plante le deuxième but ajacide à Bernabeu.© REX/Shutterstock

 » L’Ajax doit inspirer les petits pays  »

La victoire de l’Ajax sur le Real est une bonne nouvelle pour les représentants des petites nations, déclare Morten Olsen, qui a joué à Anderlecht et a entraîné l’Ajax.  » Anderlecht peut aussi en tirer des leçons.  »

« Je mentirais en disant que j’ai prédit le succès de l’Ajax au Real « , déclare Morten Olsen, qui a entraîné l’Ajax durant la saison 1997-1998 et a été un pilier de la défense d’Anderlecht de 1980 à 1986. De sa villa à Beersel, il peut presque apercevoir le centre de formation des Mauves, qu’il continue à suivre attentivement.

 » C’est moins le résultat que la manière dont l’Ajax l’a obtenu qui est magnifique. L’Ajax domine. C’est ce qu’il y a de plus beau mais aussi de plus difficile. Tout le monde est capable de défendre mais jouer comme l’Ajax est extrêmement complexe. Ça requiert de la clarté, de l’audace et de la patience.

La bonne nouvelle, c’est qu’en cette époque où l’argent semble être le facteur déterminant, un club issu d’une petite nation mais doté d’une vision est encore capable de réussir. C’est la preuve qu’à terme, s’en tenir à sa philosophie, même dans les moments difficiles, est payant.

Mais cette philosophie doit s’étendre à tous les départements du club, à l’école des jeunes, au scouting, qui doit savoir quel type de joueurs il doit détecter. Et cela vaut aussi pour l’entraîneur.  »

Quatre critères

 » La tactique de l’Ajax s’appuie sur une stratégie claire. Il n’embauche que des coaches et des joueurs capables d’apporter ce qu’il attend d’eux. Je n’avais jamais joué pour l’Ajax mais son style de jeu correspondait à ma vision du football. Sinon, je n’aurais jamais été engagé. Il y a vingt ans, ils tenaient compte de quatre critères pour sélectionneur leurs footballeurs : technique, vista, personnalité et vitesse. Ces critères restent en vigueur.

Attention, il y a de vives discussions en interne à Amsterdam mais la base ne change pas : il faut être bon ballon au pied et intelligent sur le terrain. On peut introduire une variante mais à ses risques et périls. Une fois, j’ai posté un droitier à gauche. Si ça s’était mal passé, ça aurait pu me coûter mon poste car l’Ajax est très critique, bien plus encore qu’Anderlecht. Un jour, nous avons gagné 2-0 mais nous avons été hués, le public n’ayant pas apprécié la qualité du jeu.

Morten Olsen
Morten Olsen© BELGAIMAGE

Ce qui m’a frappé la semaine passée, c’est comment l’Ajax s’y est pris. Il n’a pas dégagé le ballon au petit bonheur la chance mais avec une bonne dose d’arrogance amstellodamoise, de bluff. Avant mon passage à l’Ajax, je l’ai vu jouer au Real. Un ailier gauche néerlandais de 17 ans jouait comme s’il avait passé toute sa vie à Bernabeu. C’est grâce à la clarté qu’observe le club dès le début de la formation.  »

Tous capables de bien jouer

 » Il faut du courage pour jouer ainsi mais aussi des qualités. Ce que je veux dire, c’est que les garçons qui ont battu le Real sont tous capables de bien jouer. L’Ajax n’aurait pas réussi s’il avait aligné un ou deux joueurs moins doués.

S’y ajoute un facteur délicat pour beaucoup de clubs belges. Parfois, il faut dépenser beaucoup pour acquérir ce qui manque à l’équipe. L’Ajax en a les moyens car il a obtenu énormément d’argent grâce à la vente de joueurs.  »

Un club belge, comme Anderlecht, peut-il en tirer des leçons ? Oui, répond Olsen.  » Ce succès signifie qu’il ne faut pas des fortunes pour arriver à quelque chose. Une vision claire dans la formation et le scouting ouvre la voie au succès mais pas immédiatement ni chaque saison.  »

Olsen poursuit :  » Je suis convaincu que Frank Arnesen va mettre au point une structure semblable au Sporting. Mais ça requiert de la patience et c’est un mot qu’on n’aime pas entendre dans le milieu. D’où cette question : Anderlecht a-t-il cette patience ? David Neres a coûté douze millions à l’Ajax mais il n’a pas été titulaire immédiatement. Voyez où il en est maintenant.  »

Il conclut :  » Il faut inculquer une philosophie claire aux entraîneurs, aux scouts et au staff. Anderlecht a déjà une formation de qualité et il s’occupe du scouting. Accordez un peu de temps à Frank. Anderlecht doit patienter. Sinon, il ne pourra pas progresser.  »

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