» Le football belge sort du trou « 

Dimanche, quatre ténors s’affrontent. Au menu, Standard-Club Bruges et Genk-Anderlecht. Sport / Foot Magazine a invité leurs représentants, Herman Van Holsbeeck, Dirk Degraen, Jean-François de Sart et Vincent Mannaert, qui passent l’année en revue et évoquent l’avenir.

Dirk Degraen, le directeur général de Genk, arrive le premier, suivi par Jean-François de Sart, le directeur technique du Standard. Herman Van Holsbeeck sort de clinique mais il sera disert. Vincent Mannaert, dernier arrivé, rivalisera de verve. Trois des cinq grands clubs belges sont moins bons que prévu mais les personnalités présentes s’attendent à retrouver au moins quatre clubs du G5 en PO1.

L’ambiance est conviviale et, pour la première fois depuis des années, l’optimisme règne quant à l’avenir du football belge.  » Le pire est passé « , résume Herman Van Holsbeeck.  » On parle davantage de l’intérêt général que de la situation de son propre club, désormais.  »

Où en êtes-vous actuellement ?

Vincent Mannaert : Notre bulletin est insuffisant. Pour le reste, le déroulement du championnat est surprenant.

Herman Van Holsbeeck : Le bilan d’Anderlecht est positif. Nous sommes déçus d’avoir terminé quatrièmes de notre poule en Ligue des Champions car nous avons donné l’impression d’obtenir trop peu, pour la première fois. En championnat, il y a une césure entre le top et le subtop d’une part, et les petits qui encaissent des scores-fleuves de l’autre.

Dirk Degraen : Nous sommes super en Europe et bons en championnat. Globalement, il s’est produit des choses étonnantes en Belgique.

Jean-François de Sart : Notre changement d’entraîneur a induit une autre tactique. Je ne souhaite pas encore tirer de conclusions.

Dirk, quelles sont ces choses étonnantes ?

Degraen : Beaucoup d’entraîneurs ont été limogés sous la pression des clubs et des supporters.

L’agitation n’est-elle pas omniprésente ?

De Sart : Statistiquement, n’est-il pas normal qu’un tiers des entraîneurs soit limogé ? Cela se produit sans doute plus tôt qu’avant, à cause de la formule du championnat. Renvoyer un entraîneur en janvier n’a plus de sens : c’est trop tard car on est déjà assuré de sa place dans les play-offs. Ce qui est nouveau, c’est l’agitation des supporters. Dès que ça va moins bien, ils se comportent comme s’ils étaient les copropriétaires du club. La direction est sous pression et la façon dont la presse traite le phénomène me laisse songeur. Certains donnent la parole à des gens qui ne le méritent pas toujours et vont trop loin.

Mannaert : Trois membres du G5 ont été dans le creux de la vague. Seuls Genk et Anderlecht n’ont pas connu de crise. Or, on écrit des pages sur ces clubs, jour après jour. Les réseaux sociaux ont modifié le comportement des supporters. On ventile ses critiques sept jours sur sept, 24 heures sur 24. En un quart d’heure, on mobilise 500 personnes. Ces réseaux sont devenus des sources d’information pour la presse. D’un autre côté, ils nous permettent de communiquer directement avec nos supporters.

Comment gérez-vous ce phénomène ?

Degraen : Les supporters réagissent à ce qui ne va pas, selon eux. Mais ils deviennent plus agressifs. Un club n’a qu’une issue : faire en sorte que l’équipe tourne bien. Et aussi envoyer un signal fort lors de débordements. Là, il faut intervenir sévèrement, en interdisant certains de stade. Lors de troubles comme ceux qui ont émaillé Standard-Anderlecht, il faut une réaction forte des clubs et des pouvoirs publics. Des sanctions plus lourdes nous permettront peut-être d’endiguer le phénomène ou, mieux encore, de l’éradiquer.

Van Holsbeeck : Je n’ai hélas pas vu de signal fort après Standard-Anderlecht. C’était la première fois en dix ans que je n’étais pas à l’aise. La sanction a été adoucie parce que le club a initialement réagi avec fermeté mais maintenant, le Standard met tout en oeuvre pour se réconcilier avec ses supporters.

Le mécontentement des supporters ne vient-il pas du fait qu’ils ne se reconnaissent plus dans leur club ?

Mannaert : Herman était en poste depuis huit ans la saison passée quand les fans se sont retournés contre lui. Ils se manifestent quand les résultats sont mauvais. Tout simplement.

De Sart : C’est un problème social, un manque de respect. On exprime son mécontentement autrement qu’il y a dix ans.

Van Holsbeeck : Nous avons eu des problèmes il y a deux ans, quand nous avons été troisièmes sans atteindre nos objectifs, suite au départ de piliers mais Anderlecht peut-il dire :  » C’est une saison de transition, le titre n’est pas un must ?  »

Degraen : Depuis trois ans, nous faisons mieux que l’objectif fixé mais je ne comprends pas Herman quand il dit qu’il est obligé d’être champion. Si j’ai le sentiment que ce n’est pas réalisable, je me tais, où que je travaille.

Mannaert : Après nos transferts, la presse a écrit :  » S’ils ne disent pas qu’ils luttent pour le titre…  » Deux mois plus tard, quelqu’un a déclaré que nous n’avions pas les qualités requises. Il faut toujours tenter de réaliser une estimation précise et de la communiquer honnêtement car si on échoue, les réactions ne se font pas attendre.

La division des points au début des play-offs

L’un de vous a-t-il placé la barre trop haut. Jean-François, votre président a bien déclaré que l’équipe pouvait lutter pour le titre ?

De Sart : Nous visons la Coupe d’Europe. La saison dernière a été une année de transition, après la reprise. En février, nous avons perdu nos deux meilleurs attaquants. On peut préparer des transferts aussi soigneusement que possible, on ne peut pas savoir si un nouveau va s’intégrer. La différence entre la première et la troisième place tient parfois à des détails.

Le Standard n’a pas visé trop haut ?

De Sart : Non, car un grand club doit être ambitieux. Nous n’allons pas proclamer que nous visons la cinquième place. Avec notre budget, nous devons toujours vouloir figurer parmi les trois premiers, d’autant que la formule du championnat permet d’y croire jusqu’en dernière minute. Il y a deux ans, nous avons terminé sixièmes de justesse mais nous avons raté le titre d’un cheveu dans les play-offs.

Nul ne souhaite supprimer la division par deux des points avant d’entamer les play-offs ?

Mannaert : Si Anderlecht maintient son rythme actuel, ce n’est pas la peine de jouer les play-offs sans division des points au préalable car le résultat sera connu à l’avance.

De Sart : Personnellement, je suis contre les play-offs mais ce n’est pas le point de vue de mon club. Pour moi, le championnat est un marathon qui consacre un vainqueur fatigué mais méritant. Maintenant, qui l’emporte ? Celui qui a été le meilleur en fin de saison.

Van Holsbeeck : Nous avons constaté l’année dernière à quelle vitesse un avantage de onze points, réduit à 5,5 unités, peut fondre. Après deux semaines, nous n’avions plus que deux points d’avance. Cela a entamé notre moral et il nous a fallu beaucoup de travail pour nous relancer. Mais nous profitons aussi de ce système : avant le match contre Limassol, nous avons affronté l’OHL et nous avons dit à l’entraîneur que le match européen comptait plus. Notre nul à Louvain nous a dès lors satisfaits.

Degraen : Une étude indépendante a été réalisée avant que les clubs ne votent pour cette formule. Si nous avons tous les quatre la même ambition, remporter un prix via les PO1, c’est grâce à cette formule. Sinon, les prix seraient déjà quasi distribués et on pourrait préparer la saison suivante. Je reconnais que la formule nous a bien servis.

Van Holsbeeck : Ce système n’est pas foncièrement mauvais mais il n’est pas normal qu’on punisse les meilleurs en divisant leurs points. Trois ans de play-offs ont permis un consensus pour réaliser une étude sur ce qui est le mieux pour le football belge en général et non pour l’intérêt d’un club. Avant, les petits clubs s’occupaient avant tout de leur sort alors que maintenant, on appréhende l’intérêt général.

Anderlecht surpuissant ?

Êtes-vous surpris par la domination d’Anderlecht ?

Mannaert : Ce qui est spectaculaire, c’est le nombre de points perdus par les autres ténors. C’est ce qui me frappe, de même que les casquettes prises par les petits clubs. Si Zulte Waregem et Lokeren sont deuxième et quatrième, c’est parce que le Standard, le Club et Gand ont réalisé des résultats médiocres.

Van Holsbeeck : Les quatre clubs joueront les PO1. Peut-être pas Gand, qui a perdu beaucoup de qualités.

De Sart : Genk et le Standard ont beaucoup plus investi en transferts que ceux qu’on appelle les petits clubs. Si nous continuons à acheter des joueurs d’un million ou plus, le gouffre va encore se creuser. Un club doté d’un budget de 10 millions peut faire mal à un plus grand une fois mais il ne constitue pas une menace sur un délai de trois ou quatre ans.

Mannaert : Tout dépend de la manière dont travaillent les clubs possédant un gros budget.

Van Holsbeeck : Notre force réside dans le fait que toutes les personnes concernées par le football travaillent au même endroit, à Neerpede, alors qu’avant, l’école des jeunes était de l’autre côté du ring de Bruxelles par rapport au Parc Astrid. Il y avait un pont entre les deux et, pour les jeunes, la jonction était problématique. Car tous les entraîneurs ne sont pas braqués sur le blé en herbe. Il faut oser en aligner l’un ou l’autre. Nous avons cette chance à présent. Nous pensions que Praet et Bruno seraient dans les 14, pas plus. Mais John van den Brom les aligne de concert et ils apportent un plus à l’équipe.

De Sart : C’est notre philosophie depuis des années. Nous avons aligné cinq joueurs qui évoluent en U21 contre Genk, en Coupe.

Van Holsbeeck : La compétition NextGen offre des matches plus relevés aux espoirs. Nous pensions ne pas avoir de bons défenseurs car ils jouaient dans le camp adverse 80 % du temps, sans jamais être sous pression, mais après trois matches de NextGen, j’ai offert un contrat pro à Chancel Mbemba et à Michael Heylen car ils ont montré ce dont ils étaient capables. Van den Brom m’a même dit :  » Laisse partir tel et tel joueur du noyau et je prends les jeunes à leur place.  » Avant, nous préférions acheter un étranger.

Est-ce parce qu’Anderlecht a un coach néerlandais ?

Degraen : Ça n’a rien à voir avec sa nationalité mais avec la vision du club. Nous offrons une chance à nos jeunes et je suis heureux qu’il en aille de même à Anderlecht. C’est simple : nous choisissons notre entraîneur et nous prenons celui qui s’inscrit dans notre philosophie.

De Sart : La Ligue Pro manque de vision dans l’organisation des championnats de jeunes. C’est un problème structurel. Nous nous battons depuis des années pour que nos espoirs puissent jouer en D3.

Mannaert : Nous souhaitons les faire tous jouer en D2 mais même la D3 pose un tel problème que nous essayons de les faire jouer en Promotion, à un niveau trop bas, en fait.

Degraen : On peut commencer à ce niveau, avec la possibilité de monter en D3 puis en D2. L’essentiel est d’aboutir.

Van Holsbeeck : En quinze ans de Ligue Pro, j’ai l’impression que chacun ne s’occupait que de ses intérêts mais maintenant, tout le monde veut relever le niveau. Si l’UB, la Ligue Pro et les chefs d’entreprise qui dirigent les clubs s’unissent, on peut faire mieux que ces dernières années, quand deux petits clubs, dont un a été rétrogradé, bloquaient tout.

La Bénéligue

L’évolution est-elle positive ?

Degraen : Oui. Nos chamailleries ne nous ont menés à rien. Il faut donner plus de moyens à la Ligue Pro et poursuivre notre professionnalisation. Nous avons accompli un pas important l’année dernière.

Van Holsbeeck : J’ignore de quel club Ronny Verhelst est supporter et peu m’importe : il travaille pour la Ligue Pro. Avant, le président de la Ligue était en position difficile vis-à-vis de son club. Ivan De Witte a fait de son mieux mais il était parfois en conflit avec son propre manager.

Pourquoi le Club n’est-il pas représenté à la Ligue Pro ?

Mannaert : Quatre clubs étaient candidats. Nous avons décidé de laisser le contenu primer sur la forme. Les clubs plus modestes avaient déjà un représentant. Commencer par un vote au sein des grands clubs aurait constitué un mauvais signal. Nous nous sommes retirés dans l’espoir de faciliter les débuts de Ronny Verhelst.

Degraen : Je n’ai pas remarqué la moindre formation de clans durant cette réunion.

Un nouveau venu peut donc tout changer.

Mannaert : Les clubs en comprenaient la nécessité. Herman, Dirk et moi l’avions déjà souligné. Ronny Verhelst est à la manoeuvre mais il ne peut rien changer si les clubs ne le veulent pas. Les clubs ont décidé de déléguer une partie de leur pouvoir à un management professionnel et à un conseil réduit.

Van Holsbeeck : Vincent a été à la tête du mouvement.

De Sart : Es-tu devenu supporter du Club, Herman ? (Fou rire général)

Van Holsbeeck : Je suis curieux de voir si les clubs seront d’accord avec les conclusions du bureau indépendant, même s’il propose un championnat à douze ou dix clubs.

Ce serait une étape vers la Bénéligue dont rêve Roland Duchâtelet…

Van Holsbeeck : On peut l’envisager dans notre quête de la meilleure formule mais c’est une possibilité à long terme.

Vive les coaches néerlandais ?

Vous avez tous un entraîneur étranger. Est-ce un choix délibéré ?

Degraen : Non. Quand Vercauteren nous a quittés, quelques Belges figuraient sur notre liste. Nous avons engagé Mario Been un peu par hasard mais le courant est passé. Après quelques mois difficiles, au beau milieu d’une saison et avant des matches de Ligue des Champions, il a obtenu des résultats, grâce à son aptitude à s’intégrer, à sa souplesse. Il sait ce qui est possible ou non. Sa volonté de travailler avec des jeunes était cruciale.

Mannaert : Nous avons d’abord cherché au pays. Quand le profil établi n’est pas bon, il faut recommencer, compte tenu de ce qu’on a appris. Essayer, encore et toujours.

Cherchez-vous ailleurs ce que vous ne trouvez pas en Belgique ?

Degraen : À court terme, je serais surpris que nous n’engagions pas un entraîneur qui ne parle pas néerlandais puisqu’une majeure partie de notre noyau parle cette langue. Donc, pas d’entraîneur issu d’un pays exotique, même s’il était à même de hausser notre niveau. Notre objectif n’est pas là : nous voulons rester parmi l’élite absolue en Belgique et jouer de temps en temps en Europe.

Van Holsbeeck : Van den Brom a débarqué un jour, quand il coachait ADO La Haye. Ariel Jacobs trouvait Dmitry Bulykin insuffisant. Van den Brom a demandé à l’entraîner cinq jours. Ensuite, il m’a dit :  » Il est dans la cave mais je le veux quand même.  » Bulykin a marqué 23 buts et nous avons pu le vendre à l’Ajax. En plus, ADO s’est qualifié pour la Coupe d’Europe ! Nous avons suivi cet entraîneur et appris qu’il faisait progresser tous ses joueurs. Il était mécontent à Vitesse parce que quand il demandait un arrière droit, il recevait un arrière gauche – façon de parler. Il nous le fallait ! Il est ouvert, il a une vision. Si le Club avait éliminé Copenhague de la Coupe d’Europe, Leekens serait sans doute encore à Bruges. Si tout le monde écoute Van den Brom, c’est parce qu’il nous a qualifiés contre Limassol mais aussi parce qu’il fait preuve d’une souplesse qui fait défaut à certains entraîneurs belges. Van den Brom est un joueur d’équipe et il sait reconnaître ses erreurs. Un coach néerlandais et peut-être un étranger tout court a un réseau. Un Belge connaît les joueurs du Beerschot, un Néerlandais a un réseau mondial car il a au moins un compatriote dans chaque pays pour le tuyauter.

Le réseau de Ron Jans n’était pas assez bon ?

De Sart : Celui de Mircea Rednic est en tout cas plus vaste mais de facto, il n’a pas atteint l’objectif fixé avec les joueurs disponibles et c’est allé de mal en pis. Pour le remplacer, nous pensions à un Belge mais Vercauteren a préféré Lisbonne.

Est-il exact que vous aviez pensé à Rednic avant la saison ?

De Sart : Oui mais sans lui en avoir parlé. Gand le convoitait aussi mais il a préféré le Standard.

La question des stades

Personne n’a encore parlé des stades.

Degraen : Nous en avons déjà un.

L’EURO 2020 avec un match d’ouverture ou une finale à Bruxelles peut-il susciter une percée ?

Mannaert : Il faut qu’il se passe quelque chose, même sans cet EURO. On ne peut attendre d’investissements de l’État en ces temps difficiles mais il peut au moins faciliter les choses. C’est aussi lié à l’absence d’une vision coordonnée du monde du football. L’UB et la Ligue Pro doivent soumettre des initiatives à l’État car indépendamment des revenus des transferts, une augmentation des rentrées liées aux matches est capitale pour augmenter nos budgets. Nous avons besoin dans les trois régions d’une procédure turbo semblable à celle des Pays-Bas. Je ne trouve pas ça normal que l’équipe nationale doive recevoir un nouveau stade dont profite Anderlecht.

Van Holsbeeck : Le monde politique doit nous dire où nous pouvons bâtir un stade. Nous sommes intéressés. Mais il faut en effet créer d’abord une assise pour ériger des stades partout en Belgique.

De Sart : Un nouveau stade n’est pas à l’ordre du jour. Nous nous contentons d’adapter le confort de l’arène existante mais si on met sur pied une Bénéligue, il nous faudra 40.000 places.

Degraen : Il faut construire des stades avant de penser à la Bénéligue.

Mannaert : Nous sous-estimons le temps qu’il faudra avant qu’une telle compétition soit réalisable, juridiquement, avec le système des licences, le statut de la fédération et les tickets européens.

Pour conclure, une question personnelle : êtes-vous heureux à votre poste ?

Mannaert : Il y a toujours des périodes où le négatif règne mais j’assume pour autant que le bilan global soit équilibré, ce qui est le cas.

Degraen : Mon bonheur ne dépend pas du football mais j’aime mon boulot et si je choisis de relever un autre défi, un jour, ce ne sera pas parce que la Belgique sera devenue trop petite pour moi.

De Sart : Parfois, la critique est injuste et excessive, on franchit certaines limites. L’émotion est reine en football. Nous le savons mais nos proches ne sont pas toujours en mesure de faire la différence entre ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Je peux accepter qu’on attaque la fonction mais pas l’homme.

Van Holsbeeck : Je suis toujours heureux d’avoir fait de mon travail mon hobby. Notre football était au fond du trou il y a deux ou trois ans, certains ne voyant que leur intérêt personnel. À l’époque, quand un club belge se présentait au tirage au sort des coupes d’Europe à Nyon, il n’était pas très respecté. Cela a changé, grâce aux résultats de l’équipe nationale, dont les éléments évoluent dans de grands championnats, mais aussi grâce aux efforts déployés par les clubs, malgré leurs infrastructures démodées. Nous commençons à sortir du trou.

À part Jean-François de Sart, vous vous êtes tous déjà crashés. Comment avez-vous vécu ça ?

Mannaert : Le football est un business émotionnel très médiatisé. Notre entourage en pâtit généralement plus que nous, qui avons choisi ce métier et pouvons en relativiser certains aspects.

Van Holsbeeck : Je cherche toujours le bon équilibre. Même quand ça va bien, on est accaparé par des tas de choses. J’ai 58 ans mais je crois toujours que j’en ai 35, jusqu’à ce que le médecin me rappelle à l’ordre.

Degraen : Il est difficile de trouver un juste milieu. En réalité, quand je fais quelque chose, c’est à 200 % sinon je préfère m’abstenir.

PIERRE BILIC, GEERT FOUTRÉ ET JAN HAUSPIE – PHOTOS: IMAGEGLOBE/ HAMERS

 » Dès que ça va moins bien, les supporters se comportent comme s’ils étaient les copropriétaires du club.  » – (Jean-François de Sart)

 » Je ne trouve pas que l’équipe nationale doive recevoir un nouveau stade dont profite Anderlecht.  » – (Vincent Mannaert)

 » Je n’ai pas vu de signal fort après Standard-Anderlecht.  » – (Herman Van Holsbeeck)

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