Le foot en musique

Dommage, j’ai loupé du suspense, du bonheur et des buts, mais ce sport est ainsi fait, on ne sait jamais rien d’avance: une affiche en foot peut inciter à se pourlécher les babines à salive que veux-tu, il est ensuite possible de s’y morfondre royalement durant 90 minutes. En tout cas, rien qu’en ayant vu le lendemain les buts de ce match, je suis certain d’une chose: Gérard Houllier peut être rassuré, son engin cardiaque est parfaitement rafistolé. S’il avait dû re-péter, il aurait re-pété, aucun toubib au monde n’aurait été capable d’imaginer test plus probant.

Je n’imaginais pas ça, les violonistes parlent violon comme les fooballeurs football. « Mon staccato est trop lent, il ne vaudra jamais le tien! », dit Menuhin à Oistrakh, comme Koller et Bierhoff compareraient leur jeu de tête respectif.

Entre violonistes, faut pas croire que ça plane, ça cause technique ou timing: avec des expressions comme « vitesse de changement d’archet au talon », « type de pression sur la corde », ou « changement de doigt au milieu de la glissade ».

Gould, maintenant. Aucune star du foot depuis ses origines n’a été habile des deux pieds autant que Gould fut parfait ambidextre. Gould n’avait pas une main à la place du pied, il avait dix doigts à la place des mains, des mains comme des araignées douces et dansantes: à côté de ça, la virtuosité de Ronaldinho dans la dernière pub pour Nike est une gestuelle de paraplégique, c’est vous dire!

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