« LE FOOT D’ANDERLECHT FOUT LE CAMP »

Zéro sur six pour Anderlecht contre le Lierse et St-Trond. Qu’est-ce qui ne va pas chez les Sportingmen?

Georges Heylens: J’ai beau creuser dans ma mémoire, je n’ai plus souvenance d’un seul match valable des Mauves sur l’ensemble des 15 derniers mois. Et je ne suis pas le seul à faire ce constat. Samedi passé, à l’occasion des obsèques d’Eugène Steppé, j’ai eu l’occasion de parler avec six anciens coéquipiers de la grande époque des sixties – Jef Jurion, Pierre Hanon, Jean Cornélis, Paul Van Himst, Martin Lippens et Pummy Bergholtz – et tous abondaient dans le même sens. C’est triste à dire mais les Mauves paient aujourd’hui les erreurs de deux campagnes de recrutement absolument calamiteuses. Cette saison encore, probablement pour contenter Aimé Anthuenis, plusieurs éléments ont été transférés qui répondaient aux critères exigés par le coach des Diables Rouges, à savoir des garçons athlétiques et n’ayant pas froid aux yeux comme Clayton Zane ou Hannu Tihinen. Désolé, mais des gars pareils, aussi limités au plan purement footballistique, n’ont pas de raison d’être dans une équipe censée les trois quarts du temps dicter la manoeuvre. A force d’avoir acquis des éléments coulés toujours dans le même moule, tant l’été dernier que cette année, on en arrive au constat effarant qu’Anderlecht, autrefois véritable académie du beau football, a perdu toute consistance à cet échelon aujourd’hui. A tel point, justement, que des équipes comme le Lierse ou St-Trond, qui n’ont pas ses moyens mais qui ont du feeling en matière de recrutement, l’ont battu à la régulière en produisant tout simplement un football mieux élaboré que lui. Franchement, Anderlecht doit faire très attention: son football fout le camp. Ses dirigeants sont en train d’attirer des étrangers de septième zone alors que la concurrence – lisez Bruges et Genk – cible nettement mieux ses besoins tout en gardant un oeil attentif à ce qui se passe en Belgique. Désolé une nouvelle fois pour le Sporting mais des coming men comme Jonathan Blondel, Koen Daerden, Kristof Snelders et Kevin Vandenbergh, pour ne citer qu’eux, devraient jouer au Parc Astrid. Bien sûr, tout n’est pas encore perdu pour le Sporting. Mais s’il veut remonter la pente, il devra impérativement privilégier la qualité au détriment de la quantité dans les mois à venir.

Bruges et Genk, que vous venez de mentionner, disputaient le match au sommet de la dernière journée. Il n’y avait pas photo entre les deux équipes.

Il fallait quelque peu s’y attendre dans la mesure où le Racing était fortement handicapé suite aux absences de Moumouni Dagano et Wesley Sonck. Contrairement au Club, qui possède une vingtaine de joueurs de grande qualité et interchangeables, Genk ne dispose pas encore d’une telle richesse. Il a également une formation plus jeune. Le jour où les Thomas Chatelle et autre Kevin Vandenbergh seront aussi aguerris que les autres, je ne doute pas que les Racingmen franchiront encore un palier. Sur le plan du jeu, en tout cas, ils sont dix fois plus avancés qu’une équipe d’Anderlecht pourtant beaucoup plus mûre et expérimentée. C’est tout dire. Au train où vont les choses, Bruges est bien parti pour effectuer un cavalier seul. Dans son sillage, mais à distance respectable, je vois le Lierse, Lokeren et Genk se battre pour les autres strapontins européens. Mais le Sporting me paraît vraiment loin du compte avec son noyau actuel.

A l’opposé du RSCA, le Standard a fait 6 sur 6.

Et même 9 sur 12 si on tient compte des deux journées précédentes. Pour moi, c’est le signe que les Rouches ont inversé la tendance. Ils continueront à grimper dans la hiérarchie dans les semaines à venir. Malheureusement pour eux, qui nourrissaient de très grandes ambitions cette saison, leur départ catastrophique hypothéquera selon toute vraisemblance leur participation européenne en fin de saison. Au même titre qu’Anderlecht, ils devront se rabattre sur la Coupe de Belgique cette saison.

Charleroi et La Louvière ont perdu. Mais Mons a conquis un point précieux au Lierse?

C’est fantastique pour les garçons de Marc Grosjean qui étaient passés à plusieurs reprises à côté de la montre en or lors de leurs déplacements jusqu’ici. C’est d’autant plus beau qu’après avoir été battus par Bruges et Genk sur leur terrain, ils avaient affaire à un troisième gros bras. C’est bon pour le moral.

Bruno Govers

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