» LE FOOT C’EST TOUTE MA VIE ! « 

Champion avec Gand malgré un temps de jeu réduit, le Liégeois a choisi un club qu’il connaît bien pour se relancer. Rencontre.

31 août, le mercato touche à sa fin. Dans la dernière ligne droite du marché estival, Mouscron-Péruwelz frappe fort avec sept nouveaux joueurs. Si la plupart sont d’illustres inconnus, deux noms sont familiers des suiveurs de la Jupiler Pro League : David Hubert et Mustapha Oussalah. A 33 ans, ce dernier, entame probablement l’un des ultimes chapitres de sa carrière débutée au Standard, il y a 15 ans déjà. Un transfert qui ne doit rien au hasard : le sympathique Liégeois connaît la maison hurlue qu’il rejoint pour un troisième passage.

Avec un bilan de 2 points sur 18, le club mouscronnois, repris durant l’été par un fonds d’investissement maltais, est alors au plus mal. Depuis lors, les hommes de Cedomir Janevski ont repris des couleurs : des victoires contre Bruges et à Lokeren suivies de nuls contre Ostende et à Louvain leur ont permis de se donner de l’air et d’accrocher la 11e place. Une montée en puissance qui ravit bien évidemment le Belgo-Marocain :  » Je ne peux pas dire si l’apport des nouveaux a joué un grand rôle mais personnellement, je suis là pour apporter mon envie, me battre à 100 % sur le terrain.  »

CHAMPION

Après une saison quasiment blanche à La Gantoise suite notamment à une blessure au dos, le flanc gauche se savait excédentaire chez les Buffalos et il n’a pas hésité longtemps avant de relever le défi mouscronnois :  » Le RMP était la seule opportunité que j’avais et ça s’est conclu très rapidement. A Gand, Hein Vanhaezebrouck a été franc avec moi : nous étions trois pour mon poste et je revenais de blessure. Physiquement, j’avais du retard et il était mieux pour tout le monde que je change d’air « . Un retard physique qu’il a rapidement comblé en s’érigeant immédiatement comme titulaire sur le flanc gauche hurlu.  » Avant mon premier match contre Bruges, je me suis posé beaucoup de questions. Ça faisait presqu’un an que je n’avais plus joué. Est-ce que j’allais tenir le rythme ? Au final j’ai joué tout le match et ça a été ! Même si les 10 dernières minutes ont été très difficiles, je les ai faites au mental « .

Une force psychologique forgée tout au long d’une carrière où de nombreuses blessures ne l’ont pas épargné.  » Quand je suis blessé, c’est rarement une histoire de quelques semaines. La saison dernière à Gand, j’ai vraiment ramé avec ma blessure au dos qui a nécessité une opération. Au final, on a été champion et je considère quand même ce titre comme le mien même si je n’ai pas beaucoup joué. J’aurais aimé pouvoir le fêter sur le terrain mais j’ai accepté la situation, je n’avais pas le choix. Je ne regrette pas d’être allé à Gand. J’ai suivi Vanhaezebrouck qui était déjà mon coach à Courtrai. Je l’ai connu durant plus de cinq saisons et il m’a apporté beaucoup. Il m’a fait prendre conscience que je pouvais être efficace dans un autre système de jeu où j’arpentais seul mon flanc. Aujourd’hui, de nombreuses équipes prennent exemple sur lui « .

DE L’EXCELSIOR AU RMP

En trois passages au Cannonier, Oussalah, qui vit à Pecq, à 15 minutes du stade, est un témoin privilégié des différents événements qui ont bouleversé le club mouscronnois ces dernières années, de l’Excelsior au RMP.  » Quand je suis arrivé la première fois, en prêt du Standard, Edward Van Daele venait de succéder à Jean-Pierre Detremmerie à la tête du club. Il y avait un fort ancrage mouscronnois avec une ambiance très familiale. Lors de mon deuxième passage, c’est Philippe Dufermont qui était aux commandes. Aujourd’hui la situation est encore différente mais au final, ça ne change pas grand-chose. Le personnel qui s’occupe du stade ou des équipements est toujours mouscronnois. Pour moi, peu importe qui est à la tête du club tant que la direction se bat pour le club et cherche à améliorer les choses pour être le plus performant possible « .

Mus a également vu défiler pas mal d’entraîneurs durant ses différents passages :  » Geert Broeckaert était un bon coach qui se battait avec tout son coeur. C’était même peut-être parfois plus le coeur que le coach qui parlait. J’ai ensuite connu Gil Vandenbrouck, un Mouscronnois pur et dur qui nous a apporté de la sérénité quand on était au plus mal. Lors de mon deuxième passage, c’est Marc Brys qui était en place. Sans doute le meilleur que j’ai connu à Mouscron. Il avait toutes les qualités nécessaires mais la direction a tranché après plusieurs défaites d’affilée. Enzo Scifo l’a remplacé. J’ai apprécié travailler avec lui mais disons que ce n’est pas le coach qui m’a le plus marqué dans ma carrière. Aujourd’hui, j’apprends à connaître Janevski. Il va droit au but et se donne vraiment à fond pour l’équipe. La direction a bien fait de ne pas paniquer quand les résultats n’étaient pas là.  »

LA CHANCE DU FOOTBALLEUR

Contrairement aux nombreux jeunes étrangers sur lesquels la direction a misé, Oussalah ne fera certainement pas entrer de l’argent dans les caisses. A 33 ans, son statut dans le vestiaire a changé par rapport à ses précédents passages :  » La moyenne d’âge est très basse, je suis le seul trentenaire du groupe. Ça me donne évidemment des responsabilités mais ça ne me fait pas peur. Je préfère qu’on me jette la pierre plutôt qu’à un jeune en début de carrière. Mon âge ne m’empêche pas de m’entendre avec tout le monde. Je reste un enfant dans ma tête. C’est un peu le cas de tous les footballeurs : on est des gamins qui s’amusent à courir après un ballon.  »

Ses premières apparitions, Oussalah s’en souvient d’ailleurs comme si c’était hier.  » Mon premier match pour le Standard reste le meilleur souvenir de toute ma carrière. J’avais réussi quelques belles actions, c’était fantastique. J’étais fier, mon père l’était aussi. C’est dommage que je n’ai jamais pu percer au Standard mais je ne regrette rien. Et puis, le club a toujours été parfaitement réglo avec moi.  »

Sous contrat jusqu’en fin de saison, le Mouscronnois a toujours faim de foot et n’imagine pas raccrocher les crampons prochainement.  » Ma reconversion, j’y pense tout doucement mais je garde ça pour moi. Je suis encore concentré à 100 % sur le terrain, je ne suis pas ici pour terminer tranquillement ma carrière. Le jour où je serai dans cette optique, je ne serai vraiment pas bien. Le football ça a toujours été toute ma vie et j’espère que ça le restera. Je croise les doigts. C’est tellement agréable. Les jeunes joueurs ne se rendent peut-être pas compte mais on a énormément de chance. Plein de gens rêvent de faire ce métier, il faut en être conscient. Etre footballeur, c’est magique « .

PAR JULES MONNIER – PHOTO BELGAIMAGE

 » Je reste un gamin qui s’amuse à courir après un ballon.  » MUSTAPHA OUSSALAH

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