Le foot belge a besoin de talent, d’argent et de… fair-play !

Un week-end de championnat comme un autre… Vraiment ? Tout s’est super bien passé à Courtrai-Mouscron pour commencer, vendredi. Le score de 2-2 rendait les deux équipes contentes, de même que le public local et les très nombreux Hurlus qui avaient fait le déplacement. Enzo Sifo, qui a toujours été un prince sur le terrain comme joueur et comme sportif, s’en est légitimement réjoui :  » Le foot, ça devrait toujours être comme ça. Du jeu agréable, des buts et du fair-play.  » Ça tombait bien : l’homologue de Scifo sur le banc adverse était un autre gentleman de la D1, le néo coach de l’élite Hein Vanhaezebrouck

A Anderlecht, on a vu beaucoup de buts, le retour en forme du grand NicolasFrutos et une vraie mentalité de vainqueur au service d’un (enfin !) authentique 4-3-3. Malines a été secoué mais a toujours été digne, chapeau !

A Mons-G. Beerschot, le spectacle ne passa pas la porte des vestiaires vers le terrain et l’ambiance du match fut pesante. On connaît les Montois, toujours prêts à discuter chaque décision arbitrable. Ils n’ont pas toujours tort sur le fond, évidemment, mais ils feraient mieux d’économiser leur souffle car ils sont en train de se mettre tous les arbitres du royaume à dos. Il faut qu’ils le réalisent très vite sous peine de voir leur campagne de maintien encore plus difficile à mener. Qui va le leur dire ?

Il n’y a évidemment pas que les joueurs qui manquent de fair-play. A Genk, le dirigeant sponsor et président d’honneur, Jos Vaessen, y a été à la dynamite la semaine passée. Alors que l’ensemble du foot belge prenait avec un détachement certain les derniers développements judiciaires concernant Lucien D’Onofrio en France dans la deuxième affaire des transferts de l’OM, Vaessen déclara qu’il ne serrerait pas la main des dirigeants du Standard. Et qu’il irait au match contre le Standard avec une pince à linge en poche au cas où il les croiserait… Bonjour l’ambiance.

Vaessen reproche toujours au Standard d’avoir empêché – selon lui – le transfert de Steven Defour à l’Ajax Amsterdam… et d’avoir forcément perdu pas mal d’argent dans l’affaire. Mais Defour avait choisi lui-même le Standard où il a pu donner à sa carrière un bel envol. C’est maladroit et dangereux de rester mauvais perdant, Monsieur Vaessen. Avez-vous oublié qu’au moment où Defour avait quitté le Limbourg, des hooligans de votre club avaient mis le feu à la voiture du père du joueur?

Dans la foulée, des déclarations incendiaires de Vaessen et le choc de dimanche soir arrivant, le quotidien limbourgeois Het Belang van Limburg exploita à la une l’information judiciaire concernant D’Onofrio. Du coup, des journalistes de ce quotidien furent mal vus et privés d’interviews à Sclessin… Et à Genk, le responsable de la presse (parfait multilingue !) décida tout à coup de ne plus parler français à l’un ou l’autre journaliste wallon. Ouaaais ! Génial, c’est la guerre des souterrains. Vit-on le début d’une guérilla linguistique en D1 ? Heureusement que le site du Standard demanda à ses supporters de ne pas répondre aux provocations dimanche à Genk.

Il ne faut pas se demander à qui la faute, mais prendre ses responsabilités et se conduire correctement. Restons civilisés, que diable ! Qu’on fasse valoir ses arguments et ses opinions, froidement s’il le faut, mais toujours poliment. En n’oubliant jamais que tout ce qui est excessif est insignifiant. Evoluer dans le monde passionnel du football n’excuse pas tous les comportements.

PAR JOHN BAETE

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