LE FIASCO DES INVESTISSEURS ÉTRANGERS

C’est encore plus clair depuis ce week-end : on ne voit pas comment Mouscron pourrait échapper aux play-offs 3. Sur les quatre derniers matches, il y en a trois en déplacement et ils promettent tous d’être difficiles : Lokeren, Club Bruges et Charleroi. Que peut espérer de déplacements pareils une équipe qui reste sur une série unique de huit défaites consécutives ? Si la phase classique s’arrêtait aujourd’hui, Mouscron sauverait sa peau in extremis, mais dans un mois, la situation devrait avoir changé.

Il n’y a qu’un mot pour résumer l’aventure commune de Mouscron Péruwelz et Lille : échec. Le LOSC a greffé une équipe française dans notre championnat et on s’est bien moqué des jeunes joueurs belges du RMP. On ne les a souvent utilisés que pour faire nombre, on les installe la plupart du temps sur le banc pour arriver au quota de Belges et échapper aux amendes de la Fédération. S’il y a un retour en D2 au bout du compte, quelles conclusions positives pourra-t-on encore tirer de l’investissement de Lille ?

On s’est emballé en début de saison parce qu’il y a eu des bons résultats qu’on n’attendait pas, mais ce n’est pas pour ça que la situation était saine. Est-ce qu’il faudra être triste si ça tourne mal ? Pas sûr. Je dois être franc, je n’ai pas beaucoup de sympathie pour une construction pareille. Plus généralement, pour moi, les étrangers qui se ruent sur notre football simplement pour faire de l’argent, ça commence à bien faire.

Je prends l’exemple des Qataris. Après Lestienne, Mpoku, Ezekiel, c’est au tour de JuniorDutra et de De Camargo d’être embarqués dans leurs combines. Qui seront les prochains ? Quand on fait le bilan des investisseurs étrangers dans notre football, où est le positif ? On voit qu’en deuxième division, ce n’est pas la joie non plus. En D1, il y a aussi le Lierse. Il était condamné aux PO3 il y a deux semaines, il revit maintenant après deux victoires. Mais quelle ambiance là-bas !

Beaucoup de choses sont décidées depuis Le Caire, il faut faire jouer des Egyptiens qui débarquent du jour au lendemain. Ces deux victoires n’ont pas éliminé le malaise, il est énorme. Les supporters ne se retrouvent plus du tout dans leur club. Les décisions sportives n’ont pas grand-chose à voir avec le sport.

La différence avec Mouscron, c’est qu’il y a quand même une certaine philosophie dans le travail avec les jeunes de l’académie. Certains reçoivent quand même une chance en équipe Première alors que ce n’est pas le cas avec les gamins qui montrent des bonnes choses au Futurosport.

Les matches du week-end dernier en fond de classement ont redistribué les cartes. A Waasland Beveren, Guido Brepoels a ramené le feu et je vois cette équipe échapper aux play-offs 3. Ça devrait se jouer entre le Lierse, Mouscron et le Cercle, où on paie aussi pour l’instabilité. Là-bas, ça panique. Il y a eu des mouvements au niveau de la direction. On a essayé de frapper fort en amenant deux joueurs connus en janvier mais ça ne produit pas l’effet espéré.

Faris Haroun est blessé et Maarten Martens découvre qu’il ne suffit pas d’avoir un nom pour rendre des couleurs à une équipe malade, qui se bat pour sa survie. Il ne s’attendait pas à ramer autant. Le Cercle pouvait faire un bon pas vers le maintien en cas de bon résultat au Lierse, il est passé complètement à côté.

PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE DANVOYE

Lille a greffé une équipe française dans notre championnat et n’utilise les jeunes Belges de Mouscron que pour échapper aux amendes. Je n’ai pas de sympathie pour ce club !

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire