Le FC Liège en caserne

Les fans des Sang et Marine sont passés par tous les états la semaine passée. Il y eut d’abord la frustration et la colère, d’abord, lorsque le premier match du championnat de Promotion D à Cité Sport fut arrêté parce que l’arbitre ne se sentait plus en sécurité. Le score était alors de 1-1 et l’équipe de Grâce-Hollogne venait d’hériter d’un deuxième penalty lorsqu’un projectile fut lancé sur le juge de touche et qu’un supporter liégeois pénétra ou plutôt tomba dans la zone neutre.

La sanction du Comité Sportif devrait tomber ce mercredi et, si les avocats du Matricule 4 plaideront sans doute que l’homme au sifflet n’a pas utilisé tous les recours mis à sa disposition avant de prendre cette décision radicale, il est clair que le lourd passé du FC Liège en matière de comportement de ses supporters risque de peser dans la balance.

Quelques jours plus tard, l’incident fut toutefois relégué au placard lorsque le bourgmestre, WillyDemeyer, confirma une information avancée par la RTBF : la construction, sur les hauteurs de Liège, d’un stade pouvant contenir huit à dix mille spectateurs.

Cette nouvelle, fêtée comme il se doit samedi sur la place Saint-Lambert, en plein coeur de Liège, le club l’attendait depuis qu’en 1995, il avait dû quitter Rocourt, vendu aux promoteurs par l’ancien président, AndréMarchandise.

En 2006, la construction d’un stade à Alleur avait déjà été annoncée mais on allait bien vite constater qu’il ne s’agissait là que d’une promesse électorale que MichelDaerden n’allait jamais tenir.

Ici, les choses sont différentes. Le souhait de voir le FC Liège disposer d’un chez soi est inscrit au Plan de Ville formulé par Willy Demeyer. De plus, le club peut désormais compter sur une structure solide, une société anonyme portée par plusieurs hommes forts dont le président JeanPaulLacomble et le vice-président GeorgesHenryBodson et qui, en deux ans, a réussi à dégager un léger boni tout en absorbant la cession de patrimoine de la dernière liquidation.

Ce qui étonne, c’est que ce stade, qui n’aurait dû voir le jour qu’à l’heure où Liège s’approcherait de la D2, soit mis en chantier dès maintenant, alors qu’après avoir échoué à deux reprises au tour final, Liège va tenter pour la troisième fois de sortir de Promotion. Il sera construit sur le site de l’ancienne caserne d’Ans, à moins d’un kilomètre à vol d’oiseau de l’ancien stade de Rocourt. Un accord a d’ailleurs été conclu avec une grande surface à proximité afin que son parking puisse être utilisé les jours de match.

 » Nous avions des vues sur d’autres sites mais ces pistes se sont refermées « , explique Georges-Henry Bodson.  » Par contre, dans le même temps, la Ville a rationalisé l’occupation des terrains de l’ancienne caserne, ce qui dégageait un espace pour un stade mais aussi pour des activités para-sportives (magasin d’articles de sport, merchandising, centre de fitness et de médecine sportive, cafétéria…).  »

Ces activités permettront de financer le projet à 100 %, la partie publique consistant dans le prêt emphythéotique des terrains et une aide d’Infrasport dont le montant n’est cependant pas encore connu. La construction du centre réservé à l’école des jeunes étant quant à lui totalement financé par la Région wallonne (75 %) et la Ville (25 %).

Autre point d’étonnement : le délai. Le stade sera prêt au mieux en 2016, au pire en 2018. Cinq ans, même quand on attend depuis longtemps, cela peut paraître long. Tout est en fait question d’obtention des permis de bâtir et d’exploiter. D’autant qu’à l’heure actuelle, la caserne d’Ans est toujours propriété de la Défense Nationale et qu’elle ne passera sous giron liégeois que dans trois mois.

PAR PATRICE SINTZEN

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire