LE DRAPEAU BLANC DE LAURENT HAULOTTE

« Le foot, c’est la guerre », a un jour lancé Rinus Michels. Une affirmation contre laquelle l’Union Belge de football part aujourd’hui en campagne.

« Si je dois choisir mon camp, j’opte pour celui de notre fédération », dit d’emblée Laurent Haulotte. de RTL-TVI « Les images d’un Bruges-Anderlecht m’avaient dégoûté. Je ne comprends pas que l’on puisse faire passer ses frustrations via le sport et j’ai préféré l’interview D’Hooghe-Vanden Stock aux tirades Vanhove-Verschueren« .

La guerre, il la commente, la décortique, la résume chaque soir pour RTL-TVI. Et samedi dernier, il était tout heureux que Croatie-Belgique se pointe comme un cessez-le-feu. Facile de quitter ainsi son mirador pour une tribune?

« Je n’ai pas été très dépaysé: l’équipe avait bien préparé le rendez-vous et avait ramené de bons reportages de Croatie tandis que j’avais suivi la semaine des Diables via les journaux. Comme je cumule les fonctions de présentateur du journal et de responsable des sports, on met en place une structure qui me permet de passer de l’un à l’autre. Mais pour l’instant, nous réfléchissons toujours au jour le jour. Le prochain match de Ligue des Champions a lieu le 8 avril: en principe, je serai en studio mais si c’est ce jour-là que les Américains décident d’effectuer l’assaut final sur Bagdad, nous aviserons ».

Cette guerre, on en parlait depuis tellement longtemps que Laurent Haulotte avait déjà pris ses précautions: « Nous avions prévu le début des hostilités pour fin février et j’avais ainsi demandé à Luc Matton de ne pas se rendre à la Juventus afin de pouvoir éventuellement me remplacer en studio ».

Et puis, même s’il a beaucoup d’endurance physique, Laurent devra peut-être veiller à se ménager des pauses. Car une guerre, ça use aussi la résistance des journalistes. Et il est le premier à craindre un enlisement du conflit: « Nos journaux durent une heure au lieu de 35 minutes. La difficulté essentielle consiste à vérifier la fiabilité des informations. Difficile, dans ces conditions, d’effectuer une analyse globale. Nous avons 100.000 anecdotes mais pas de vision globale. C’est très frustrant et j’ai parfois cette horrible impression d’être au spectacle ».

En 1991, lors de la première guerre du Golfe, il était caserné à la base aérienne de Beauvechain, où il montait quasi constamment de garde. Il ne lui reste plus qu’à vivre le conflit sur place: « J’y ai encore pensé l’autre jour. Ce serait une expérience terrible mais nous n’avons pas les moyens des télévisions américaines qui mobilisent 25 personnes pour assurer la sécurité d’un reporter ». (P. Sintzen)

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