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Le douzième homme

En confiant à Karim Belhocine la succession de Luka Elsner, brusquement parti au Standard, Courtrai a opté pour la continuité et la sécurité.

Vendredi, à Bruges, on n’a certainement pas pu reprocher un manque de motivation à Karim Belhocine. Le coach s’est même fréquemment aventuré sur le terrain pour encourager et diriger ses joueurs, toujours de façon positive. Même quand on lui a demandé si Courtrai n’avait pas été privé injustement d’un penalty à l’issue du match, il ne s’est pas laissé influencer. « Je ne peux pas en juger », s’est-il contenté de dire.

S’il se montre enthousiaste et expressif le long de sa ligne, Belhocine est réservé et bref quand il s’adresse au monde extérieur. C’était déjà le cas à Charleroi et ça ne changera pas à Courtrai. « Ce n’est pas moi qui suis important, ce sont mes joueurs. » Ses réponses sont donc courtes et rarement impulsives.

Confronté au départ soudain de Luka Elsner, Courtrai n’a guère hésité avant de faire appel à Belhocine. Il a choisi un homme qui connaît parfaitement le club et le championnat de Belgique. Belhocine est le seul candidat avec lequel il a discuté et l’affaire a été rapidement conclue, une fois le directeur général Matthias Leterme de retour de l’étranger. « Dès que j’ai discuté avec Matthias, nous sommes tombés d’accord: ce serait Karim Belhocine », explique le directeur sportif Rik Foulon. « Il connaît la maison et le championnat. Nous pouvons tourner la page sans perdre de temps, il n’a pas besoin de temps d’adaptation. » Entre-temps Courtrai a nommé Gunter Van Handenhoven comme adjoint de son nouveau T1. Les deux hommes avaient déjà travaillé ensemble à Anderlecht.

Joueur, il laissait aussi la parole aux autres. » Rik Foulon, directeur sportif du KVK

Karim Belhocine n’a pu imprimer sa patte en l’espace de trois jours, lui qui a dirigé sa première séance le mardi matin. Il a donc aligné l’équipe de base habituelle mais à Bruges, elle n’a laissé paraître ni doute ni abattement. Courtrai a d’emblée fait preuve d’enthousiasme, de cran et a joué avec audace au lieu de déployer une double ligne défensive. Il aurait été impossible de prédire le score final si les visiteurs avaient obtenu le coup de réparation mérité, à l’heure de jeu. Belhocine affirme avoir trouvé un groupe animé d’un bon état d’esprit et a particulièrement apprécié la combativité de ses joueurs à 2-0. Ceux-ci ne se sont pas laissés abattre. Durant les semaines à venir, il doit quand même travailler certains aspects. « La finition et certaines situations défensives. Quand on se crée quatre occasions franches au Club et qu’on n’en concrétise aucune, il est difficile d’y obtenir un résultat. »

Rik Foulon sait aussi ce qui doit changer: « Nous manquons d’efficacité devant. » Il sait pourquoi. « En début de saison, nous avons énormément travaillé la stabilité défensive, l’organisation collective en perte de balle. Nous devons maintenant nous concentrer sur la construction, les automatismes, l’harmonie en attaque. »

Foulon connaît Belhocine depuis longtemps et est convaincu d’avoir opéré le bon choix, même s’il a opté pour une approche très différente avec Elsner en février. « Karim est un entraîneur très énergique. Il est très présent sur le terrain et sur la ligne. Joueur, Karim était déjà très important pour ses entraîneurs, car il entretenait l’esprit d’équipe dans le vestiaire. Il a toujours été un pion important du groupe. Passé entraîneur adjoint, il a toujours soutenu le coach. » Il ne veut pas avoir le dernier mot mais ce n’est pas nouveau. « Joueur, il laissait aussi la parole aux autres. » Foulon trouve que Belhocine a réussi sa reconversion. « Il a fait de l’excellent travail chez nous, dans des conditions très difficiles. À Charleroi, il a signé une bonne première saison et a réussi le début de sa deuxième. Par la suite, Charleroi aurait pu inverser le déroulement de la plupart des matches en sa faveur aussi. »

Qu’attend Courtrai de son nouvel entraîneur? « La même chose que presque toutes les autres équipes de Pro League, actuellement: exercer un contre-pressing, développer un football total, à partir d’un bloc fermé qui implique tout le monde, devant comme derrière. Dans cette compétition très serrée, où quasi toutes les équipes se valent, ce sont les détails qui font la différence. »

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